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Marginalité, économie et christianisme. La vie matérielle des couvents mendiants en Europe centrale (vers 1220 - vers 1550) – MARGEC

Marginalité, économie et christianisme

La vie matérielle des couvents mendiants<br />en Europe centrale (v. 1220 - v. 1550)<br />

Economie et religion en Europe centrale

L’enquête Économie et religion dirigée par Nicole Bériou et Jacques Chiffoleau de 2001 à 2009 pour explorer l’« économie réelle » des couvents mendiants entre les XIIIe et XVe siècles a montré – à partir d’exemples principalement français et italiens – que la pauvreté volontaire pouvait être facteur de régulation économique et sociale, par les pratiques des frères comme par leur discours prônant la circulation des biens. Ce constat vaut-il pour l’Europe centrale – ou plus exactement centre-orientale –, faiblement urbanisée, dominée socialement par le groupe nobiliaire et ébranlée par l’hérésie hussite ? Le projet MARGEC se propose de répondre à cette interrogation en déplaçant le champ d’observation vers l’est et en le prolongeant d’un gros demi-siècle afin d’embrasser une période qui, dans cette région, forme un tout cohérent.<br />Son objectif n’est pas d’analyser de façon systématique le fonctionnement matériel des 450 couvents mendiants masculins implantés en Europe centrale entre les années 1220 et 1550 – bien que 10 à 15 % seulement d’entre eux disposent d’un corpus documentaire exploitable – mais de poser les jalons scientifiques qui permettront de faire la lumière sur l’état des biens communautaires, le cadre de vie des religieux et in fine sur leur contribution à la dynamique des échanges de biens matériels contre des bienfaits spirituels. Les travaux s’appuieront sur un échantillonnage de sources textuelles et non textuelles suffisamment restreint pour tenir le calendrier prévu tout en autorisant des comparaisons.<br />

Pluridisciplinaire puisqu’il fait appel à des historiens aussi bien qu’à des archéologues et à des historiens d’art, le projet MARGEC franchit la barrière académique qui sépare, en France, les périodes médiévale et moderne, afin de coller aux réalités centre-européennes. Il opère un troisième décloisonnement en impliquant étroitement chercheurs français et étrangers.. La méthodologie mise en œuvre est à la fois inductive (pour s’affranchir des jugements de valeur véhiculés par les sources normatives et polémiques), comparatiste (entre aires tchèque, polonaise et hongroise, ainsi qu’avec les couvents allemands tout proches, ou encore avec les établissements monastiques), diachronique (afin de repérer les ruptures provoquées par la diffusion des courants réformateurs hussites, observants puis luthériens ainsi que par l’avance ottomane) et synchronique (pour faire apparaître les différences entre ordres mendiants et mesurer l’impact de l’environnement socio-économique).

Les membres du consortium ont déjà accompli avec succès la tâche 1 du projet initial (bilan historiographique, sous presse). Décomposé en 5 tâches et déployé sur 48 mois, le projet MARGEC aboutira avant la fin de l’année 2016 aux livrables suivants : un inventaire sélectif des sources textuelles et non textuelles, mis en ligne ; une base de données par couvent, cartographiée et mise en ligne ; 2 ateliers thématiques (1. Les couvents mendiants et la terre, 2. La pauvreté au quotidien) et un colloque de synthèse (Les frères mendiants dans l’économie du sacré) ; des bilans intermédiaires publiés dans 3 revues scientifiques ainsi enfin qu’un volume collectif diffusant en français et en anglais les résultats des trois rencontres précédentes.

Ce projet ouvre de larges perspectives de recherches à plusieurs titres :
- primo, il instaure une collaboration scientifique solide entre les institutions partenaires, appuyée sur des résultats tangibles ;
- secundo, il renouvelle l'approche de la question de l'insertion économique et sociale des frères mendiants à une période charnière de l'histoire du christianisme occidental.

Le projet MARGEC a d'ores et déjà produit (sous forme d'un dossier dans une revue scientifique) un état de l'historiographie sur le sujet, publié.

Le second atelier («Pour un inventaire des sources textuelles«) s'est tenu à Prague le 25 mars 2013 et ses actes sont publiés.
L'atelier 3 (sur les sources non textuelles, iconographiques et archéologiques) a eu lieu les 21-22 novembre 2013 à Budapest et est actuellement sous presse.

Le premier Atelier thématique s'est tenu à Clermont-Ferrand les 23-24 juin 2014 («Les Mendiants et la terre«).
Le suivant («La pauvreté au quotidien«) s'est tenu à Wroclaw (Pologne), du 21-23 mai 2015.
Le colloque final («L'Economie du Sacré«) s'est déroulé à Rennes les 2-3 juin 2016.

D'autre part, la base de données des couvents, dont l'architecture (réalisée ad hoc) est terminée et a fait l'objet d'un site internet spécifique en libre accès (margec@univ-bpclermont.fr). Elle est en cours d'alimentation mais peut déjà être interrogée. Chaque membre la complète, couvent par couvent, à partir d'une grille commune définie en octobre 2012, à l'ouverture du programme. Les fiches pourront être complétées (textes et images) sans limite de durée.
Les cartes sont prêtes et reliées à la base par couvent. La traduction anglaise de chaque fiche est en cours et se poursuivra après la fin officielle du programme (30 septembre 2016).



Le projet MARGEC est la version remaniée d’un programme ANR Blanc déjà présenté en 2011. L’enquête Économie et religion dirigée par Nicole Bériou et Jacques Chiffoleau de 2001 à 2009 pour explorer l’« économie réelle » des couvents mendiants entre les XIIIe et XVe siècles a montré – à partir d’exemples principalement français et italiens – que la pauvreté volontaire pouvait être facteur de régulation économique et sociale, par les pratiques des frères comme par leur discours prônant la circulation des biens. Ce constat vaut-il pour l’Europe centrale – ou plus exactement centre-orientale –, faiblement urbanisée, dominée socialement par le groupe nobiliaire et ébranlée par l’hérésie hussite ? Le projet MARGEC se propose de répondre à cette interrogation en déplaçant le champ d’observation vers l’est et en le prolongeant d’un gros demi-siècle afin d’embrasser une période qui, dans cette région, forme un tout cohérent.

Son objectif n’est pas d’analyser de façon systématique le fonctionnement matériel des 450 couvents mendiants masculins implantés en Europe centrale entre les années 1220 et 1550 – bien que 10 à 15 % seulement d’entre eux disposent d’un corpus documentaire exploitable – mais de poser les jalons scientifiques qui permettront de faire la lumière sur l’état des biens communautaires, le cadre de vie des religieux et in fine sur leur contribution à la dynamique des échanges de biens matériels contre des bienfaits spirituels. Les travaux s’appuieront sur un échantillonnage de sources textuelles et non textuelles suffisamment restreint pour tenir le calendrier prévu tout en autorisant des comparaisons.

Pluridisciplinaire puisqu’il fait appel à des historiens aussi bien qu’à des archéologues et à des historiens d’art, le projet MARGEC franchit la barrière académique qui sépare, en France, les périodes médiévale et moderne, afin de coller aux réalités centre-européennes. Il opère un troisième décloisonnement en impliquant étroitement chercheurs français et étrangers. Une organisation fédérative à trois niveaux garantit la cohérence de leurs activités : un comité scientifique, noyau formé des responsables des 3 organismes de recherche engagés dans le projet MARGEC (2 partenaires français, 1 partenaire étranger autofinancé) ; des équipes géographiques (par circonscription mendiante), coordonnées chacune par le représentant de l’une des (5) institutions européennes associées au projet ; enfin, des collaborateurs individuels recrutés au gré des besoins. La méthodologie mise en œuvre est à la fois inductive (pour s’affranchir des jugements de valeur véhiculés par les sources normatives et polémiques), comparatiste (entre aires tchèque, polonaise et hongroise, ainsi qu’avec les couvents allemands tout proches, ou encore avec les établissements monastiques), diachronique (afin de repérer les ruptures provoquées par la diffusion des courants réformateurs hussites, observants puis luthériens ainsi que par l’avance ottomane) et synchronique (pour faire apparaître les différences entre ordres mendiants et mesurer l’impact de l’environnement socio-économique).

Les membres du consortium constitué en 2011 ont déjà accompli avec succès la tâche 1 du projet initial (bilan historiographique, sous presse). Décomposé en 5 tâches et déployé sur 36 mois, le projet MARGEC aboutira avant la fin de l’année 2015 aux livrables suivants : un inventaire sélectif des sources textuelles et non textuelles, mis en ligne ; une base de données par couvent, cartographiée et mise en ligne ; 2 ateliers thématiques (1. Les couvents mendiants et la terre, 2. La pauvreté au quotidien) et un colloque de synthèse (Les frères mendiants dans l’économie du sacré) ; des bilans intermédiaires publiés dans 3 revues scientifiques ainsi enfin qu’un volume collectif diffusant en français et en anglais les résultats des trois rencontres précédentes.


Coordination du projet

DE CEVINS Marie-Madeleine (Centre de Recherches Historiques de l'Ouest) – marie-madeleine@decevins.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CEU (DMS) Department of Medieval Studies of the Central European University
CHEC Centre d'Histoire Espaces et Cultures
CERHIO Centre de Recherches Historiques de l'Ouest

Aide de l'ANR 216 380 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2012 - 36 Mois

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