BVD - Bâtiments et villes durables

Symbioses réticulaires adaptées à des contextes urbains soutenables – SYRACUSE

Symbiose entre réseaux et décentralisation des infrastructures: des pistes pour la ville durable de demain?

Le but de ce programme est d'analyser les solutions les plus prometteuses quant à la recherche d'un rapport plus durable entre la ville et les infrastructures en réseau. Les pistes examinées sont celles de la symbiose entre réseaux (l'usage comme ressource pour un service des déchets ou productions annexes d'un autre, par exemple la chaleur des égouts pour un réseau de chauffage urbain) et des possibilités de décentralisation des services afin de rapprocher la production de l'usager.

Enjeux de la recherche: repérer les solution généralisables et trouver la bonne échelle de mise en œuvre des techniques innovantes

L'objectif de ce projet est d'analyser, à la lumière d'une coopération entre chercheurs en sciences sociales et bureaux d'études relevant de la sphère d'un grand groupe de services environnementaux (eau, énergie, déchets), certaines configurations techniques visant à augmenter la durabilité urbaine. Il s'agit, à partir d'une lecture fine des processus de conception de divers dispositifs technologiques visant à améliorer la performance environnementale et énergétique des cycles urbains majeurs, ainsi que des conditions pratiques de leur mise en œuvre, et que d'une contextualisation critique, de tenter de construire des indicateurs susceptibles de mettre en lumière les configurations les plus prometteuses ainsi que les facteurs déterminants dans la mise en place d'un rapport plus durable de la ville aux ressources. Sont ainsi examinés, pour une série de cas d'études formant l'armature d'une possible typologie, les cycles de l'eau et des déchets, et les diverses consommations énergétiques attachées à ces cycles. Dans ces conditions, l'objectif est de tenter de déterminer les configurations dans lesquelles une conception décentralisée des réseaux peut prévaloir en termes de durabilité ainsi que les conditions dans lesquelles une application de dispositifs innovants serait susceptible de contribuer significativement à une plus grande durabilité urbaine. L'originalité de ce projet tient notamment dans le travail commun de chercheurs en sciences sociales spécialisés dans l'évaluation des politiques de durabilité urbaine et d'ingénieurs apportant aux réflexions des éléments quantitatifs susceptibles de rendre les instruments créés pertinents en terme d'aide à la décision. De ce programme sont attendus des résultats aussi bien sous forme d'études thématiques et monographiques sur les cas d'étude et les dispositifs techniques ou les configuration de décentralisation, que sous forme de plate-forme informatique destinée à fournir une expertise adaptée à un usage généralisable.

Les chercheurs de ce programme travaillent à l'articulation de plusieurs champs académiques et mettent en commun les méthodes propres qui s'y rattachent (de l'entretien du sociologue au calcul de l'ingénieur et aux positionnements théoriques du chercheur en sciences sociales) afin de parvenir à reconstituer pour une dizaine d'études de cas constituant une sorte de typologie des rapports de la ville à l'environnement et des postures d'application de techniques innovantes, les cycles de l'eau, de l'énergie et des déchets. Pour chaque ville ou quartier pris en compte, de tels graphes sont ainsi produits, qui à leur tour constituent les éléments d'une maquette informatique plus générale, destinée à accompagner l'évaluation des différentes configurations.

Après 18 mois de travail commun, les chercheurs issus des différentes équipes impliquées dans le projet ont d'ores et déjà considérablement affiné les hypothèses de départ, approfondi leur repérage des technologies et terrains à prendre en compte, et sont actuellement dans la phase principale de leur recherche de terrain, à la suite de laquelle les premiers graphes relatifs aux cycle d'énergie et de matières seront produits.

La perspective principale offerte par ce projet est celle de la mise au point d'un outil d'aide à la décision en matière de solutions de durabilité urbaine, afin de peser l'impact des différentes technologies et postures en fonction des contextes. Il s'agit aussi, en terme de sciences sociales, d'apporter aux débats sur la durabilité urbaine une vision fondée sur la conjonction d'études quantitative et de recherches liées aux différents contextes rencontrés.

Les premiers résultats du projet ont été présentés au printemps 2013 dans le cadre de trois séances successives des Petits Déjeuners de la Chaire Ville de l'Ecole des Ponts (série Green Cities). L'essentiel de la production scientifique est cependant attendu pour l'année suivant le retours d'enquêtes de terrain. A noter cependant: Denis Bocquet, « Utilities, Casinos and Condos : The Great Singapore Waterfront Convergence and its Stakes », Proceeding of the International Skiathos Conference on Changing Cities, 2013; Dominique Lorrain, «Vers une Chine dépolluée et économe en énergie ? Enquêtes à Shanghai«. Séminaire SeRVeD, AFD, Paris 21 décembre 2012: 12 p.; Rémi Curien, «Le mode opératoire de planification et de fabrication des villes chinoises - L'impossible environnementalisation d'une machine hyper-fonctionnaliste«, Petit déjeuner de la Chaire Ville de l'Ecole des Ponts ParisTech - «Green cities : expériences en Chine« (Rémi Curien et Dominique Lorrain), 27 mars 2013, 31 p.

Un aspect important de la durabilité concerne les flux de matières et d’énergie mis en jeu dans le fonctionnement des sociétés. La nécessité est désormais admise de rechercher une sobriété aussi grande que possible dans la consommation d’énergie et de ressources naturelles et dans les rejets de déchets et polluants de toutes formes. La notion d’autonomie locale à différentes échelles (le bâtiment, la parcelle, l’îlot, le quartier, la commune, l’agglomération, la région urbaine...) est souvent associée de manière forte à cet enjeu de sobriété, reflétant la conception implicite ou explicite selon laquelle les consommations et les rejets peuvent être davantage maîtrisés et réduits par une organisation plus ou moins autosuffisante à l’échelle locale.

Les services urbains (eaux, énergies, déchets) sont concernés de manière forte par cette préoccupation croissante de sobriété urbaine. Ces services ont en effet pour fonction d’organiser une part importante du métabolisme urbain. Ils sont en outre placés sous la compétence des pouvoirs publics, ce qui peut en faire un instrument de politique publique locale. Ces secteurs connaissent des évolutions notables qui portent principalement sur deux aspects : des formes de décentralisation, avec la constitution de mailles locales plus ou moins autonomes ; le développement et l’exploitation de relations physiques et économiques entre les services. Emerge ainsi l’idée que des symbioses entre services urbains, basées sur des formes émergentes de l’organisation sociotechnique des services et susceptibles de conduire à des configurations alternatives aux grands réseaux centralisés hérités du XXème siècle, pourraient permettre des progrès importants dans la direction d’un métabolisme urbain plus sobre.

Le projet vise à étudier les systèmes d’action présidant à l’émergence des symbioses urbaines et les flux physiques (énergie, matière) et économiques (coûts, financements) mis en jeu dans leur fonctionnement. Nous nous intéresserons aux échanges et aux interactions entre systèmes sectoriels des eaux, des énergies et des déchets, entre ces systèmes et les bâtiments qui leur sont raccordés, et entre les symbioses urbaines et leur environnement à différentes échelles spatiales, en nous attachant à préciser autant que possible les « conditions aux limites » des systèmes étudiés.

La perspective retenue combine une étude fonctionnelle (flux physiques de matière et d’énergie) et technico-économique (flux financiers) des symbioses urbaines et une étude sociopolitique des systèmes d’action et des jeux d’acteurs. La méthodologie proposée articule étroitement un ensemble d’études de cas approfondies et une démarche de modélisation conduisant au développement progressif d’une maquette physique et économique des symbioses urbaines.

Il s’agit d’un projet de recherche fondamentale sur 48 mois, s’appuyant sur un consortium interdisciplinaire de chercheurs en sciences sociales (issus de deux UMR CNRS: le LATTS à Marne la Vallée et PACTE à Grenoble) et en sciences de l’ingénierie et de l’environnement (issus du Cirsee, le principal centre de recherche du groupe Suez Environnement, de la société d'ingénierie conseil Safege et du bureau d'études Explicit). Le projet se rattache principalement à l’axe 1 de l’appel à projets, et plus précisément du sous-axe 1.4. Il apportera secondairement des éclairages sur l’axe 2 (en particulier le sous-axe 2.2).

Le projet se démarque par la volonté d’étudier conjointement les dimensions sociopolitiques et physiques des transformations des services urbains, qui sont en général étudiées séparément. Or l’adéquation des politiques urbaines et environnementales aux enjeux de la sobriété suppose une compréhension fine des interdépendances entre les choix techniques, urbains, financiers et les propriétés « métaboliques » des systèmes développés.

Coordination du projet

COUTARD Olivier (Laboratoire Techniques Territoires Sociétés) – coutard@latts.enpc.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

FNSP FOND NAT DES SCIENCES POLITIQUES
EXPLICIT EXPLICIT
PACTE Laboratoire Politiques Publiques, Action Collective, Territoires
LATTS Laboratoire Techniques Territoires Sociétés

Aide de l'ANR 733 309 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2011 - 48 Mois

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