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Modèles, pratiques et cultures scolaires en Afrique de l'Ouest francophone – MOPRACS

Modèles, pratiques et cultures scolaires en Afrique de l'Ouest francophone

A partir du cas du Sénégal et du Bénin, le projet vise à contribuer à la compréhension des modèles et pratiques scolaires en Afrique de l’Ouest, à un moment où ceux-ci sont en pleine recomposition. En effet, les questions de la gestion publique ou privée de l’éducation, de son caractère laïc ou religieux, “national” ou extraverti sont réactivées dans un contexte de fort interventionnisme international.

Faire l’école en Afrique: Etudier la co-production de l’école

Ce projet s’intéresse aux négociations et transactions entre les acteurs impliqués dans les processus scolaires d’un bout à l’autre de la chaîne éducative (prescripteurs, opérateurs, agents, usagers…) ainsi qu’à leurs pratiques ordinaires et symboliques qui reproduisent l’institution scolaire en même temps que la fabrique quotidienne de l’Etat. En ce sens, la réalité éducative des pays ouest-africains est loin d’être aussi homogène que les politiques éducatives internationales ne le laissent apparaître. Il faut alors mettre en évidence les facteurs et les variables permettant d’expliquer la diversité des situations et des pratiques éducatives observées.<br />Le premier niveau d’analyse du projet MOPRACS concerne la dimension internationale des politiques d’éducation, les formes spécifiques de gouvernement de l’école qu’elles produisent et les modalités de leur négociation par les acteurs nationaux. Le deuxième niveau d’analyse porte sur les différentes formes de prise en charge des enfants – garçons et filles – en examinant le fonctionnement, l’organisation sociale et ses significations ainsi que l’imaginaire véhiculé par l’école et sa perception par ses différents acteurs. <br />

Un des objectifs était de décloisonner la réflexion sur l’école en l’insérant dans le champ des études socio-anthropologiques et politiques sur les transformations de l’Etat et de l’action publique en Afrique. Afin de mettre en évidence les facteurs et les variables permettant d’expliquer la diversité des situations et des pratiques éducatives observées, les recherches furent menées dans une optique comparatiste entre le Bénin et le Sénégal.
Historiciser, localiser les approches et faire varier les focales a permis de saisir la construction du fait scolaire en Afrique entre micro et macro. Alors que les modèles éducatifs relèvent de processus globaux, les acteurs chargés de les mettre en œuvre sont insérés dans des réseaux locaux et sont animés par des stratégies individuelles largement déterminées par l’espace social et politique dans lequel ils évoluent. Cette approche résolument empirique et multi-niveaux a permis de tester une hypothèse forte du projet: l’école, les institutions scolaires et éducatives sont produites par différents acteurs à différents niveaux. Tant dans leur conception que dans leur mise en œuvre, elles sont le fruit de la reproduction et de la confrontation de pratiques qui migrent, résistent, se transforment.

Parmi les résultats les plus importants de la recherche, il faut noter d’abord que les systèmes éducatifs sont multiples et pluriels parce qu’ils résultent d’une co-production par des acteurs et des processus fortement imbriqués aux niveaux locaux, nationaux et internationaux. L’école est le produit de pratiques politiques et d’imaginaires qui ne sont pas universels, mais au contraire fortement ancrés dans des histoires, des historicités et des contextes particuliers. Ensuite, les recherches ont mis en avant la grande diversité des acteurs (publics et privés, formels ou non, confessionnels ou laïcs) impliqués dans la construction et la production des systèmes éducatifs. Enfin, les études ont montré la nécessité de coupler une analyse des pratiques et contenus éducatifs à une étude du fonctionnement administratif et politique de l’école afin de saisir la production quotidienne de l’institution.

Outre son intérêt scientifique et ses possibles enseignements pour les praticiens de l’éducation à tous les niveaux, le projet a mis également l’accent sur la valorisation des travaux de jeunes chercheuses, le renforcement des capacités des étudiants et le partenariat avec des institutions et chercheurs africains (Université Cheick Anta Diop de Dakar et le Lasdel au Bénin) mais également entre les universités de Mayence et de Bordeaux à l'origine du projet.

La production scientifique de l’équipe a consisté en l’organisation de panels, de séminaires, de communications à des colloques nationaux et internationaux, de la coordination de projets de publication collectifs - y compris des numéros spéciaux - de la publication d’articles dans des revues scientifiques spécialisées et de la réalisation de films documentaires. Un colloque international a été organisé par les membres de l’équipe en février 2015 et un projet d’ouvrage collectif est en préparation pour 2017.
Le projet, coordonné par Hélène Charton et Sarah Fichtner, présente un type de recherche fondamentale en sciences sociales sur les modèles, pratiques et cultures scolaires en Afrique contemporaine. Le projet a débuté en avril 2012 pour une fin en décembre 2015. Il a bénéficié d’une aide ANR de 215.000€.

A partir des cas du Sénégal, du Mali et du Bénin, l’étude proposée entend contribuer à la compréhension des « Modèles, pratiques et cultures scolaires en Afrique de l’Ouest francophone » à un moment où ceux-ci sont en pleine recomposition. En effet, les questions de la gestion publique ou privée de l’éducation, de son caractère laïc ou religieux, « national » ou extraverti sont réactivées dans un contexte de fort interventionnisme international. En dépassant les études qui se concentrent sur les normes et modèles éducatifs africains comme étant de plus en plus définis dans des arènes globales, ce projet, porté par Sarah Fichtner en collaboration avec Hélène Charton et trois autres partenaires, montre que le bien public de l’éducation dans les trois pays à l’étude est le produit de négociations et transactions entre les acteurs impliqués à l’interface entre l’école, l’Etat, la société et le monde international, et de pratiques souvent hybrides et créatives. Le projet s’intéresse ainsi aux acteurs engagés dans les processus scolaires d’un bout à l’autre de la chaîne éducative (prescripteurs, opérateurs, agents, usagers), ainsi qu’à leurs pratiques ordinaires, discursives et symboliques, et aux cultures scolaires, la création institutionnelle et l’étatisation qui en découlent au quotidien et au concret.
Résolument pluridisciplinaire, l’étude se situe à la croisée de la socio-anthropologie et de la sociologie du fait scolaire, des interventions internationales et de l’Etat en Afrique. Elle émane de l’étroite collaboration et de synergies entre l’Institut für Ethnologie und Afrikastudien de l’université Johannes Gutenberg de Mayence et le laboratoire les Afriques dans le monde de l’université de Bordeaux. Ces deux laboratoires ont joué un rôle moteur dans le développement de savoirs scientifiques sur le thème de l’Etat et l’éducation en Afrique au cours des dernières années. Outre son intérêt scientifique et ses possibles enseignements pour les praticiens à tous les niveaux, le projet met également l’accent sur la valorisation des travaux de jeunes chercheuses, le renforcement des capacités des étudiants et le partenariat avec des institutions et chercheurs africains.

Coordination du projet

hélène CHARTON (INSTITUT D'ETUDES POLITIQUES - IEP BORDEAUX) – helcharton@gmail.com

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IEP- LAM INSTITUT D'ETUDES POLITIQUES - IEP BORDEAUX

Aide de l'ANR 215 000 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2011 - 36 Mois

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