Blanc SVSE 7 - Blanc - SVSE 7 - Biodiversité, évolution, écologie et agronomie

Une révision en profondeur de la Génétique des Populations et de la Génomique des Organismes clonaux – CLONIX

Le cœur du projet est le développement d'outils analytiques et prédictifs permettant d’évaluer l’influence de la reproduction clonale sur la composition génétique des populations et les estimateurs classiquement utilisés pour la décrire. Modèles mathématiques et simulations sont développés pour prédire l’influence du taux de clonalité, et comparer la pertinence des approches analytiques basées sur la discrimination des lignées clonales versus les approches génétiques multicritères pour l’estimer. Cette étape permet par comparaison une amélioration radicale de l’analyse et de l’interprétation des données empiriques. La composante spatiale sera également prise en compte pour appréhender l’effet de la clonalité sur la dispersion dans différents contextes démographiques. In fine, l’objectif sera de délivrer des outils d’analyse (programmes informatiques pour les analyses de données et outils de simulation), de les tester sur les jeux de données divers des partenaires et de proposer de nouveaux attendus sous l’hypothèse de clonalité afin de permettre une meilleure compréhension de la dynamique écologique et des trajectoires évolutives des populations partiellement clonales.

Des modèles mathématiques et outils de simulation ont été développés pour prédire l’influence du taux de clonalité, et comparer la pertinence des approches analytiques basées sur la discrimination des lignées clonales versus les approches génétiques multicritères pour l’estimer. Cette étape a permis par comparaison une amélioration radicale de l’analyse et de l’interprétation des données empiriques. La composante spatiale a été également prise en compte pour appréhender l’effet de la clonalité sur la dispersion dans différents contextes démographiques. In fine, nous avons produit de nouveaux outils d’analyse, nous les avons testé sur différents jeux de données issus du consortium et avons proposé de nouveaux attendus sous l’hypothèse de clonalité, Ces résultats ont permis de remettre en cause certains paradigmes relatifs à l’origine de compositions génétiques atypiques, comme les écarts à Hardy Weinberg dont il a été montré qu’ils sont fréquemment attendus sous clonalité partielle, même modeste (et ne sont pas l’apanage des organismes exclusivement ou quasi exclusivement clonaux).
Les modèles et simulations de Clonix ont permis d’explorer non seulement les états attendus à l’équilibre mais aussi hors-équilibres. Les dynamiques vers l’équilibre se sont révélées si ralenties par la clonalité qu’il est peu pertinent d’utiliser les prédictions à l’équilibre. Ainsi, la clonalité partielle affecte profondément non seulement la structure clonale (génotypes répétés), mais également la composition génétique des populations, et leurs trajectoires évolutives dans différents contextes démographiques (i.e. goulots d’étranglement). Bien que les paramètres génotypiques demeurent les plus pertinents, les paramètres génétiques peuvent donc augmenter la précision des estimations des taux de clonalité.

Le consortium Clonix a complété ou dépassé les réalisations initialement prévues, à l'exception de la Tâche 4, en raison du temps consacré à l'interprétation des résultats des Tâches 3 et 5. La complexité des relations entre la clonalité et les estimateurs génotypiques et génétiques a montré que l'état d'équilibre est souvent un attendu illusoire, plus encore que pour les sexuéss. Compte tenu des premières analyses de données de la Tâche 6, interprétées à la lumière de ces avancées théoriques, une étape majeure est toutefois franchie pour comprendre la dynamique écologique et évolutive des espèces partiellement clonaleset établir la stratégie qui permettra d'avancer vers des estimations améliorées du taux de Clonalité dans les populations naturelles. Les améliorations futures majeures, basées sur ces conclusions devront tenir compte du biais considérable introduit par i) l'échantillonnage partiel des populations naturelles dans l'estimation des taux de clonalité et ii) la non-vraisemblance de l'équilibre dans la plupart des systèmes clonaux. Enfin, nous avons identifié les étapes initiales de fondation des populations (colonisation initiale suite à un déclin ou à l'expansion de l'aire de répartition) comme ayant une influence majeure sur la trajectoire et l'architecture des populations (Arnaud-Haond et al., 2014b, Becheler et al. 2016).
Le consortium est prêt à appliquer les nouveaux modèles, méthodes et outils analytiques développés dans Clonix sur les données de séquençage de nouvelle génération, pour poursuivre et améliorer la révision de la génomique des populations de organismes partiellement clonaux par la production de données NGS affiner les modèles et les outils d'estimation de c, en se concentrant sur les premières étapes de la formation ou de l'extension des populations clonales, avec un large éventail d'applications sociétales détaillées ci-dessus, y compris les invasions biologiques, la propagation des agents pathogènes et les déplacements des espèces.

Un total de 23 articles scientifiques a été publié et une dizaine est en cours ou en voie de rédaction. L’ensemble du consortium a réalisé 18 communications nationales et internationales, et produit 3 logiciels d’analyse de données (Edenetwork, RClone et ClonEstiMate), un modèle mathématique (Pasex), une librairie de calculs numériques pour la génétique des populations (Mamoth) et trois simulateurs (SimuClone pour la clonalité partielle ‘simple’, et deux simulateurs pour la parthénogénèse cyclique). Enfin, un site web destiné à la divulgation des résultats continuera à être alimenté dans les années à venir (http://wwz.ifremer.fr/clonix/).

Résumé de soumission

La clonalité est un trait d’histoire de vie répandu sur tout l’éventail du règne du vivant. La clonalité partielle caractérise une grande diversité d’organismes parmi lesquels la majorité des producteurs primaires (phytoplancton, algues, plantes, arbres), un grand nombre de pathogènes humains, de ravageurs des cultures ou d’espèces invasives, et les espèces structurantes des principaux écosystèmes côtiers. La compréhension de la dynamique et de l’évolution des espèces partiellement clonales est un enjeu majeur à la fois sur le plan fondamental et sur le plan appliqué à la santé humaine et à celle de l’environnement. Pour la plupart de ces espèces, l’observation directe des individus et du suivi de leurs mouvements dans l’espace et dans le temps est difficile ou impossible. Les approches indirectes basées sur l’utilisation des marqueurs moléculaires et des outils de la génétique des populations ont donc une place croissante dans l’étude de la dynamique et de l’évolution des populations pour lesquelles un effort de régulation est nécessaire. Paradoxalement les concepts et les modèles de génétique des populations sur lesquels repose l’interprétation des données moléculaires sont basés sur le postulat d’une reproduction exclusivement sexuée. Laissés pour compte par la théorie, la plupart des biologistes en sont réduit à appliquer des méthodes erronées, avec des conséquences pour la gestion des populations.
Ce projet regroupe un consortium d’écologistes et de généticiens des populations (théoriciens, expérimentateurs) et de parasitologistes qui travaillent sur ce problème depuis plusieurs années sur une grande diversité d’organismes, depuis les pathogènes humains et les ravageurs de cultures aux espèces structurantes en déclin ou aux algues exploitées ou invasives. Cette diversité reflète à la fois la complexité du problème et la nécessité d’un effort concerté pour dépasser le stade d’améliorations ponctuelles spécifiques à certains modèles.
Le cœur du projet sera le développement d'outils analytiques et prédictifs permettant d’estimer les conséquences du taux de reproduction clonale sur la composition génétique des populations et les estimateurs classiquement utilisés pour la décrire. La description de l’influence de taux croissants sur la dynamique et la trajectoire évolutive des populations sera un premier pas vers l’amélioration des attendus en terme de composantes génétique des populations sous divers scénarios à l’équilibre, ou s’en écartant (extinction, recolonisation, fluctuations des tailles de populations). Les simulations permettront de tester l’influence de différentes stratégies d’échantillonnages sur la qualité d’estimation du taux de clonalité, et de comparer la pertinence des approches analytiques basées sur la discrimination des lignées clonales versus approches génétiques multicritères. Cette étape permettra par comparaison une amélioration radicale de l’analyse et de l’interprétation des données empiriques. La composante spatiale sera également prise en compte pour appréhender l’effet de la clonalité sur la dispersion dans différents contextes démographiques. La diversité des jeux de données des différents partenaires, permettra de tester concrètement la mise en pratique des avancées théoriques réalisées sur les populations synthétiques, afin de les transférer à l’analyse pertinente des systèmes « naturels ».
Clonix réuni des chercheurs pour la plupart jeunes mais déjà expérimentés, et des chercheurs impliqués depuis longtemps dans l'étude de la clonalité et de ses implications évolutives, autour d’un problème commun aux facettes multiples, dont l’objectif de proposer à la fois une révision en profondeur du cadre théorique et des outils analytiques et statistiques pertinents permettant une avancée significative dans notre capacité de comprendre, d’anticiper et éventuellement de réguler les populations d’organismes partiellement clonaux.

Coordination du projet

Sophie ARNAUD HAOND (INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE POUR L'EXPLOITATION DE LA MER (IFREMER)) – sarnaud@ifremer.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UMR 1136 IAM INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE - CENTRE DE RECHERCHE DE NANCY
UMR 1099 Bio3P INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE - CENTRE DE RECHERCHE DE RENNES
IFREMER INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE POUR L'EXPLOITATION DE LA MER (IFREMER)

Aide de l'ANR 329 890 euros
Début et durée du projet scientifique : mai 2012 - 48 Mois

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