Les politiques de l'exclusion xénophobe en Afrique : mobilisation, ordres locaux et violence – XenAfPol
Alors que la population africaine continue de croître et de se déplacer, les sociétés africaines ont vu leur hétérogénéité sociale, culturelle, linguistique et économique augmenter. Les villes et les zones métropolitaines sont aujourd’hui dans la situation où les pouvoirs locaux ont en réalité peu de contrôle sur les processus socio-économiques qu’ils sont chargés de gérer. Des mouvements migratoires anciens et récents, volontaires ou sous contrainte, et les formes d’inclusion et d’exclusion qui les accompagnent contribuent à une redistribution rapide du pouvoir et de l’espace qui en même temps qu’elle se fait très visible est encore mal comprise. Ce phénomène est aujourd’hui particulièrement visible dans différents pays du continent en raison des violences visant plus spécifiquement des étrangers ou des groupes identifiés comme étrangers ethniques, politiques ou religieux. Ce projet a pour objectif de documenter ces phénomènes dans deux domaines en particulier : d’une part, en ce qui concerne les dynamiques sociales à l’œuvre sur le continent africain entre autochtones et allochtones, nationaux et étrangers ; d’autre part, en ce qui concerne le rôle de l’Etat dans la gestion de la diversité et des différentiations socio-économiques.
Ce projet se démarque de différents courants animant l’étude des sociétés africaines et qui ont produit une littérature riche et variée ces dernières années. Se concentrant précisément sur les formes d’exclusion xénophobes (depuis leur apparition jusqu’aux éruptions de violence ou aux démobilisations) , le projet puisera dans les travaux sur l'autochtonie mais sans s'y enfermer et se différencie de l’étude des groupes violents cherchant à conquérir les pouvoirs centraux régionaux ou nationaux, et des approches en termes d’économie de guerre, de conflits armées ou de (ré)émergence des milices dans les contextes de démocratisation.
Trois questions de recherche orienteront les travaux des chercheurs impliqués: 1. L’historicité, le rapport à l’espace et au pouvoir dans la production de politiques d’exclusion fondées sur la xénophobie; 2. Les formes de mobilisation, de contre-mobilisation et de démobilisation et 3. La construction de l’Etat entre retrait et enracinement.
Structuré autour d’un noyau de chercheurs expérimentés sur les terrains africains et dans la coordination de projets de cette ampleur, le partenariat proposé repose sur une équipe de seize chercheurs juniors et seniors, partagés entre l’Europe et l’Afrique. L’analyse des politiques d’exclusion et de mobilisation xénophobes se focalisera sur quatre pays principaux : le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Kenya et la République Démocratique du Congo. Visant l’exploitation de données collectées antérieurement et surtout la production de données originales élaborées dans une perspective comparée, le projet alternera phases de conception collective et phases de terrain sur une période de 36 mois. Il repose sur l’alliance d’institutions de recherche et d’enseignement supérieure de réputation internationale et d’expérience avérée dans le suivi logistique de ce type de programme.
Coordinateur du projet
Monsieur Laurent FOURCHARD (INSTITUT D'ETUDES POLITIQUES - IEP BORDEAUX) – l.fourchard@sciencespobordeaux.fr
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
IFAS INSTITUT Français D' AFRIQUE DU SUD
CEAN IEP de Bordeaux INSTITUT D'ETUDES POLITIQUES - IEP BORDEAUX
Aide de l'ANR 188 011 euros
Début et durée du projet scientifique :
- 36 Mois