Pose d'endoprothèse aortique par angionavigation augmentée – ANGIOVISION

L'anévrisme de l'aorte abdominale (AAA) constitue l'anévrisme de l'aorte le plus fréquent. Le traitement endovasculaire des AAA (EVAR – EndoVascular Aneurism Repair) constitue une alternative à la chirurgie ouverte. Il consiste à déployer une ou plusieurs prothèses conduites par voie endovasculaire au niveau de leur site d'ancrage afin d'exclure l'anévrisme en conservant la perméabilité, le but étant de prévenir le risque de rupture. La pose d'endoprothèse qui présente un fort taux de succès à court terme, possède l'avantage de réduire les pertes de sang, la morbidité peropératoire et la durée d'hospitalisation. Même si le recul est encore insuffisant et que de nombreuses questions demeurent, le taux d'indication des procédures endovasculaires par rapport à la chirurgie ouverte est en constante augmentation. De part les dispositifs, les moyens d'imagerie et les protocoles utilisés, cette approche minimalement invasive présente des limites intrinsèques qui la rendent délicate et nécessite encore d'être fiabilisée et sécurisée.
Ces limites sont notamment liées à des configurations anatomiques complexes, à la difficulté du geste et à la méconnaissance, à ce jour, de la durabilité du traitement (nécessité de procédures secondaires à moyen et long terme). Les solutions envisagées au travers de ce projet s'inscrivent dans le cadre des gestes médicaux et chirurgicaux assistés par ordinateurs. Cette approche est toutefois largement sous-exploitée (voire inexistante) dans la pratique courante des interventions endovasculaires, et notamment pour le traitement des AAA sous rénaux, alors que les acteurs du domaine s'accordent pour reconnaitre les difficultés rencontrées lors du placement de l'endoprothèse. L'enjeu se situe ici dans la prise en compte de la nature molle des tissus qui pose des problèmes complexes liés aux déformations des structures anatomiques d'intérêt sous l'effet du matériel endovasculaire.
La simulation spécifique au patient des interactions instruments / tissus, est d'autant plus complexe qu'elle est généralement envisagée indépendamment de la dimension peropératoire du problème, pour laquelle des observations sur le matériel endovasculaire en interaction avec les tissus sont disponibles mais paradoxalement non exploitées. De même qu'une telle décomposition n'exploite pas de manière optimale l'ensemble des informations disponibles aux différents stades d'observation (pré-, per- et post-opératoires), il est surprenant de constater que les informations visuelles restituées au praticien au cours de l'intervention se limitent à une imagerie bidimensionnelle de type fluoroscopique. Dans ce contexte, le projet de recherche industrielle ANGIOVISION entend contribuer à l'amélioration des procédures interventionnelles en termes de précision et d'optimisation de la stratégie opératoire. Comme alternative aux procédures itératives, aux risques d'échec ou de conversion, l'approche envisagée s'inscrit dans le cadre des gestes médicaux et chirurgicaux assistés par ordinateurs afin de proposer une solution opérationnelle de localisation et de contrôle peropératoire précis du largage de l'endoprothèse en intégrant une modélisation réaliste des interactions outils / tissus. Sur la base d'outils existants et innovants d'analyse des données patients, de guidage de navigation endovasculaire, et de simulation numérique optimisée, ce projet se positionne délibérément au niveau peropératoire, en exploitant de manière équilibrée et complémentaire l'information spécifique patient disponible aux différents stades d'observation (pré-, per-, postopératoire), et en important dans le bloc opératoire les éléments d'aide à la décision restitués au praticien, pendant l'intervention, au travers d'une interface de réalité augmentée.