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26/11/2014

Vers une meilleure compréhension des origines de la vie sur Terre

Le robot Philae explore actuellement la comète Tchourioumov-Guérassimenko. A son bord, l’appareil COSAC a pour mission l’analyse chimique de certaines molécules organiques du noyau de la comète, peut-être à l’origine de la vie sur Terre. Cet appareil et les analyses qu’il va réaliser s’articulent avec les travaux menés dans le cadre du projet CHIRGEN, un projet franco-mexicain cofinancé depuis 2012 par l’ANR et le Conseil national pour la science et la technologie (CONACYT).

Certaines molécules chimiques sont dites « chirales » c’est-à-dire qu’elles peuvent se présenter sous deux formes (ou énantiomères) : une forme dite « droite », l’autre dite « gauche ». Chacune des deux formes présente des propriétés distinctes. Lorsqu'elles sont produites de façon synthétique en laboratoire, la formation des substances chirales génère un mélange contenant pour moitié chacune de ces deux formes.

Les molécules de base du vivant, telles que les sucres constituant notre matériel génétique ou les acides aminés, briques de base des protéines, sont des molécules chirales. Cependant, au sein du vivant, elles ont la particularité de ne se présenter que sous l’une de ces deux formes. Ce phénomène est appelé « homochiralité » du vivant.

Deux hypothèses existent actuellement quant à l’origine de cette particularité. La première, dite « biotique », suppose que la vie serait apparue à partir d’un mélange des deux formes et que l’asymétrie ne serait apparue que progressivement au cours de l’évolution. La seconde, dite « abiotique », postule que le déséquilibre entre formes chimiques aurait été créé dans l’espace, les molécules de bases du vivant auraient ainsi été introduites sur Terre via des météorites.

Explorer le cœur d’une comète

C’est dans le but d’explorer cette théorie que le projet CHIRGEN a vu le jour. Coordonné par le Pr Uwe Meierhenrich, co-investigateur de l’instrument COSAC, ce projet réunit trois équipes françaises - Institut d’astrophysique spatiale, Institut de chimie de Nice et Synchrotron soleil - et deux équipes mexicaines - Université autonome de l’Etat de Morelos et Université nationale autonome du Mexique. Après avoir généré en laboratoire des analogues de glaces interstellaires, les partenaires français du projet Chirgen les ont soumis à une irradiation, destinée à reproduire les conditions existant dans l’espace afin de voir si un déséquilibre entre les formes chimiques présentes dans les glaces se créé. Dans un second temps, les partenaires mexicains mettent en œuvre des expériences d’auto-catalyse afin de voir si ce déséquilibre s’amplifie ou non. Ces résultats ainsi que ceux recueillis par Philae seront précieux pour avancer dans la compréhension de l’origine de l'asymétrie du code génétique, une étape cruciale vers la compréhension de l’origine de la vie.

En savoir plus :

  • La présentation du projet sur le site de l’ANR
  • L’information diffusée par l’Université de Nice Sophia Antipolis
Mis à jour le 21 mars 2019
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