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17/02/2015

GrippeNet.fr : s’appuyer sur la population pour surveiller l’épidémie de grippe

Mis en place depuis 2012, le projet Grippenet.fr s’appuie sur les particuliers pour suivre la situation de la grippe en France. Les données recueillies dans ce cadre alimentent notamment des travaux de recherche menés dans le cadre du projet Harms-Flu, financé par l’ANR depuis fin 2012 et qui vise à améliorer les modèles numériques de propagation de cette maladie.

La grippe est une infection virale saisonnière touchant chaque année de 3 à 8 % de la population française (soit 2,5 millions de personnes). Aboutissant généralement à une guérison spontanée en une semaine, cette maladie peut chez certaines personnes évoluer vers des formes sévères pouvant entraîner une hospitalisation ou un décès. Du fait de l'extrême variabilité des virus de la grippe, de leur potentielle pathogénicité et de leur capacité de diffusion importante, des dispositifs de surveillance de cette maladie existent au plan national et international depuis les années 50.

Un réseau reposant sur la participation volontaire de la population

En France, cette surveillance repose sur deux centres nationaux de référence qui s'articulent avec le réseau Sentinelles de l'Inserm et les groupes régionaux d'observation de la grippe (GROG), constitués de plus de 600 médecins "vigies", de pharmaciens et de laboratoires spécialisés. Le projet GrippeNet vient s'articuler avec ce dispositif classique  qui repose sur les professionnels de santé. En recueillant des données directement auprès des particuliers, GrippeNet permet d'élargir les informations recueillies et notamment d'inclure les personnes qui ne consultent pas de médecin et ne sont donc pas "vues" par les systèmes de surveillance existants

S'intégrant dans le projet HarMS-flu, financé par l'ANR en 2012 dans le cadre du programme Modèles Numériques, l'étude GrippeNet.fr est mise en place par le réseau Sentinelles et l'Institut de Veille Sanitaire. Existant depuis 2012, ce projet de surveillance et de recherche s'appuie donc sur la participation volontaire de la population résidant en France métropolitaine. Toutes les semaines, les participants qu'ils soient malades ou non, rapportent les symptômes qu'ils ont éventuellement eus depuis leur dernière connexion. En échange, ils sont informés des résultats de l'étude et de la situation de la grippe en France.

Améliorer la compréhension de la propagation des épidémies

Les résultats obtenus dans ce cadre permettent d'alimenter des travaux de recherche visant in fine à mieux prévoir les futures épidémies de grippe, tels que ceux menés dans le cadre du projet HarMS-Flu. La propagation de maladies contagieuses fait, en effet, intervenir plusieurs échelles spatiales et temporelles, de la transmission entre individus jusqu'au niveau de populations entières. Les facteurs sociaux et comportementaux dans nos sociétés, la façon dont les populations sont structurées et réagissent à des modifications sont autant d'ingrédients qui interagissent avec l'aspect biologique de la transmission des pathogènes ainsi qu'avec les stratégies d'intervention mises en place. Cependant, la modélisation de ces phénomènes a jusqu'à présent considéré ces différentes échelles de manière séparée. Combiner ces différentes échelles par la modélisation et comprendre leur interaction permettra in fine de mieux comprendre la façon dont la grippe se transmet, d'identifier des facteurs de risque, le rôle de l'âge, l'impact de la vaccination, études chez les populations à risque de complications (comme les femmes enceintes), recours aux soins de santé en cas de syndrome grippal… Le projet réunit des équipes du centre de physique théorique (CNRS - Université d'Aix Marseille – Université de Toulon), de l'Institut de Veille sanitaire – InVS et de l'Inserm.

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Mis à jour le 21 mars 2019
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