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02/10/2015

Projet FRIPON, des caméras pour partir à la chasse aux météorites

Les météorites sont des roches extra-terrestres provenant du système solaire qui aboutissent sur notre sol. Leur étude permet notamment de comprendre l’origine et l’évolution du système solaire. Alors que nos modes de vies rendent la découverte de météorites de moins en moins fréquentes, le projet FRIPON met en place un réseau de caméra d’une densité jusqu’ici inégalée afin de pouvoir tracer l’origine des météorites mais également faciliter leur recueil.

Les météorites sont des roches extra-terrestres provenant du système solaire qui aboutissent sur notre sol. La majorité d’entre elles sont des morceaux de petites planètes formées en même temps que le soleil et son cortège planétaire. Leur étude permet notamment de comprendre l’origine et l’évolution du système solaire. Chaque année, 10 à 20 météorites de taille suffisantes pour qu’elles soient retrouvées tombent en France. Alors qu’au 19ème siècle, une météorite était retrouvée tous les deux ans environ, du fait de l’évolution de nos modes de vie, cette fréquence est passée depuis le 20ème siècle à une météorite tous les 10 ans.

Le réseau de caméras le plus dense d’Europe

De ce constat est né le projet FRIPON - Fireball Recovery and Interplanetary Obervation Network , Pour pallier le manque de témoins visuels de la chute de météorites, FRIPON entend doter le territoire d’un réseau d’une centaine de cameras "Fish Eye" (soit un peu plus d’une par département) et de récepteurs radio basés sur l’écoute du radar GRAVES, constituant ainsi le réseau de ce type le plus dense d’Europe. Grâce à ce maillage, il s’agit de déterminer avec précision d’où proviennent les météorites, mais également d’obtenir des indications précises sur le lieu de leur chute afin de recueillir des météorites récemment tombées. Enfin, une autre motivation majeure du projet FRIPON est de former le public à la reconnaissance des météorites. Les zones concernées par les chutes étant typiquement de l’ordre de la trentaine de kilomètres carrés, il s’agit en s’appuyant sur un réseau citoyen de constituer des viviers locaux de « retrouveurs de météorites ».

Une moisson de données inégalable

Porté par l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides de l’Observatoire de Paris, le projet a vu le jour en 2014. La définition et le test de l’ensemble du matériel s’est terminé fin 2014. Depuis la mi-2015, l’ensemble des caméras a été reçu et les ordinateurs seront livrés à l’automne 2015 pour une mise en service prévue à la fin de l’année. Le réseau ainsi constitué est destiné à recueillir des images du ciel sur toute la surface de la France pendant une durée minimale de 10 ans. Une moisson inégalable de données qui pourront être mises à disposition d’une large palette d’acteurs et devraient permettre de développer de nouvelles applications (météo, astronomie de base, variation de luminosité des étoiles les plus brillantes, débris spatiaux...).

Partager cette aventure avec le public

Le projet FRIPON constitue également une opportunité de choix pour renforcer ou développer les contacts entre les mondes de la recherche, de la médiation scientifique, de l’éducation et le public en vue de diffuser des connaissances sur les météorites et de la planétologie. FRIPON s’articule ainsi avec Vigie-Ciel, un programme de science participative porté par le Muséum national d’Histoire naturelle. Destiné à faire découvrir les météorites et à éduquer à leur reconnaissance, Vigie-Ciel repose sur la construction d’un site web participatif et d’un réseau humain de correspondants régionaux pédagogiques et académiques. Le site permettra notamment au public de rapporter ses observations de météores, de diagnostiquer ses trouvailles, et de s’informer sur les campagnes de recherche sur le terrain en cours ou passées.

Photo de la chute de la météorite de Peekskill le 9 octobre 1992 aux États-Unis (photo Sarah Eichmiller, Altoona Mirror)

Le projet FRIPON - Réseau Français d'Observation des Bolides et de Recherche des Météorites

Financé par l’ANR en 2013 dans le cadre du programme blanc, SIMI 5 - Physique subatomique et théories associées, astrophysique, astronomie et planétologie – le projet FRIPON réunit des équipes de l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides de l’Observatoire de Paris, de l’Institut de Minéralogie, de Physique des Minéraux et de Cosmochimie du Muséum national d’Histoire naturelle*, du Laboratoire de Géosciences de l’Université Paris Sud** et du CNRS Laboratoire d'Astrophysique de Marseille et Centre Européen de Recherche et d'Enseignement des Géosciences de l'Environnement. Autour de ce coeur chargé de l’organisation et du développement du réseau et de la mise en place des missions de recherche sur le terrain des météorites, le projet s’appuie également sur 35 référents régionaux, chargés de la coordination des 22 pôles régionaux (2 à 9 caméras) et sur 75 référents locaux, chargés de la maintenance et de la gestion des caméras.

*Anciennement : Laboratoire de Minéralogie et de Cosmochimie du Muséum national d’Histoire naturelle

**Anciennement : Interactions et Dynamique des Environnements de Surface


Mis à jour le 21 mars 2019
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