E2S

L’I-Site « Solutions pour l’énergie et l’environnement » (E2S) a pour cible le déploiement d’une organisation de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, partagée entre un consortium académique (UPPA, Inria, INRAE et CNRS) et les acteurs socio-économiques du territoire (industriels, associations, collectivités,,…). Symbolisée par la marque E2S UPPA, cette convergence vise a` davantage mobiliser les forces en recherche et formation, partager une stratégie commune et optimiser les investissements (plateaux techniques). Il s’agit également d’insérer plus fortement l’université´ et les centres de recherche publics dans la vie du territoire. Nous avons des atouts pour cela : les liens très étroits existant avant même la labellisation d’E2S entre le monde académique et les acteurs industriels du territoire qui ont été consolidés, structurés et étendus à de nouveaux partenaires. 

Les deux thématiques Énergie et Environnement constituent le socle du projet scientifique, adossé à des pôles de recherche reconnus dans les domaines de la chimie, des sciences de l’ingénieur, des géosciences, des mathématiques, et des sciences du vivant. En outre, la recherche portant sur l’évaluation et la perception des transitions et des innovations, ainsi que l’étude de leurs impacts économiques et juridiques, assure a` E2S une dimension transdisciplinaire. Discutée à l’occasion de l’évaluation interne à mi-parcours du projet, l’I-Site a adopté une présentation de ses activités par missions pluridisciplinaires:

-    Organiser la subsidiarité énergétique à l’échelle des territoires ;

-    Concilier développement, environnement sécurisé et biodiversité préservée ;

-    Résilience et adaptation de l’écosystème littoral, forêt et montagne ;

-    Représentation et construction des territoires du futur.

Chaque mission regroupe un ensemble de projets de recherche et de transfert de technologie et un ensemble de formations. Cette présentation illustre la volonté d’E2S d’apporter des solutions à des enjeux sociétaux tout en essayant de mobiliser encore plus, en interne comme en externe.

La réussite du projet repose sur trois piliers : la force du consortium académique, la densité des partenariats construisant une synergie entre les acteurs académiques et socio-économiques permettant la promotion de l’innovation et la création de valeur, et enfin une organisation de l’université et une gouvernance pour une stratégie partagée.

Force académique

Nous enregistrons en 2020, comme l’année passée, une progression de la plupart des indicateurs bibliométriques : +4,4% de publications, progression de 7% du facteur d’impact à deux ans. L’augmentation de notre puissance scientifique se poursuit avec la création en 2020 de 3 chaires junior (académiques) et de 3 chaires senior partenariales respectivement en droit de l’énergie, sur la conversion de puissance en génie électrique et sur la datation par les gaz rares en géosciences. Un hub supplémentaire a été créé sur l’habitat autonome en énergie. Enfin, trois challenges scientifiques ont démarré, sur la détection des polluants émergeants dans les zones littorales, sur le développement de capteurs pour le suivi environnemental et sur l’ajustement des ressources naturelles et des besoins sociaux. Près de la moitié des projets retenus associent les sciences exactes aux SHS. 

Le projet de regroupement des chercheurs en sociologie, géographie, droit et en économie au sein d’une nouvelle unité mixte avec le CNRS est le second fait marquant. L’UMR TREE démarrera en 2021 et l’I-SITE accompagne fortement sa création avec le recrutement d’une chaire junior et un soutien en allocations doctorales. Enfin, 2020 a vu la création du laboratoire commun international MacLife en écologie environnementale à l’initiative d’INRAE, en partenariat avec l’UPV et l’Université de Berkeley. Cette dernière figure parmi les universités ciblées par la politique de relations internationales d’E2S. Un accord cadre a été aussi signé avec une seconde université cible : l’UFRJ à Rio de Janeiro. L’international a été renforcé par la labélisation européenne de l’UPPA et le projet UNITA porté par l’université de Turin (Italie) avec cinq autres universités européenne (Savoie-Mont Blanc – France, Beira – Portugal, Saragosse – Espagne et l’UPPA).  

Le consortium académique gagne en attractivité et en visibilité. Ce gain s’appuie sur le centre instrumental commun UPPA Tech dont un plateau est intégré dans un projet d’Equipex+ accepté (Imagerie) et un autre rejoint une plate-forme européenne (Ecologie des populations). Cette progression s’appuie aussi sur la formation : nous avons enregistré un doublement du nombre d’étudiants étrangers inscrits en 2020 dans nos masters-phares par rapport à 2019. 

Force des partenariats, de l’innovation et de la valorisation

Plus d’une trentaine de partenaires privés et 9 collectivités accompagnent l’I-Site. Cette synergie se traduit par des ressources propres annuelles d’environ 16 m€/an et un engagement conséquent des collectivités (plus de 11 m€ sur 4 ans). Deux nouveaux laboratoires communs avec l’industrie ont été créés en 2020, dont un LabCom financé par l’ANR. Une chaire a été créée avec l’aide du programme « chaires industrielles » de l’ANR et avec de nouveaux partenaires (ENGIE et IFPEN). Ces résultats viennent s’ajouter aux trois chaires senior partenariales lancées en 2020. L’implication des chercheurs en provenance du privé dans nos projets est en croissance constante depuis 2017 (+300%). Nous avons poursuivi notre politique de soutien à la pré-maturation et au transfert de technologie en lien avec Aquitaine Science Transfert - AST (4 projets, deux signatures de licences) et notre soutien à la création d’entreprises. Le nombre d’étudiants ayant le statut national d’étudiants entrepreneurs approche la centaine en 2020, soit une augmentation de 400% par rapport à 2018. L’UPPA a aussi obtenu le label d’excellence dans le cadre de l’appel à projets « Esprit d’entreprendre »

La réorganisation de l’UPPA et la gouvernance d’E2S

L’UPPA a été restructurée en 2018 en trois collèges, restructuration achevée en 2019. La gouvernance de l’I-Site est opérationnelle depuis le début du projet. L’UPPA a obtenu le label HRS4R en 2020. Cette reconnaissance est importante pour E2S car elle permet d’inscrire les processus de recrutement et de gestion des compétences dans un référentiel européen robuste. 

La stratégie de coordination et de communication en matière d’actions partenariales a été revisitée en 2020. D’une part, un groupe de coordination (Convergence) a été créé. Il rassemble toutes les entités impliquées dans les partenariats (collèges, formation continue, direction de la recherche et de la valorisation, Institut Carnot ISIFoR, UPPA Tech, UPPA Entreprises). Les technopoles et le club d’entreprises de l’UPPA sont aussi représentés. D’autre part, la marque E2S UPPA et la communication autour de cette marque sur le territoire ont été repensées. L’enjeu est d’accentuer la visibilité de cette marque pour renforcer le sentiment d’appartenance en interne et en externe, et aussi de rendre plus visible l’impact sociétal des partenariats.

Il n’est pas possible de faire un bilan de cette année 2020 sans évoquer les effets de la crise sanitaire. Tous les instruments de l’I-SITE fondés sur la mobilité ont été largement impactés. Les activités de recherche l’ont aussi été, en particulier parmi nos doctorants internationaux et ceux dont l’essentiel du travail était expérimental. Des dispositifs ont été mis en place pour les accompagner (prolongation de contrats doctoraux, création d’aides supplémentaires dans le cas de co-tutelles de thèse, …). Les partenariats industriels marquent le pas. Tout en étant mobilisés pour relayer les dispositifs du plan de relance autant que possible dans le périmètre où nous pouvons avoir une action, l’inquiétude sur les trajectoires partenariales pour les années 2021 et 2022, au moins, reste très présente. Enfin et de façon inattendue, le recrutement d’étudiants étranger au niveau Master a poursuivi sa croissance. Pour cela, l’année universitaire a été adaptée, l’enseignement à distance a été systématiquement déployé. Vu le contexte actuel, nous pensons que l’effet de la crise sur l’accueil d’étudiants internationaux se fera sentir très probablement en 2021.