L'impact des mouvements de la tête sur la vision – SensoMotion

La survie d’un organisme dépend de sa capacité à sonder et interpréter son environnement. Pendant des décennies, les systèmes sensoriels ont été décrits comme des intégrateurs passifs. En réalité, une grande partie des entrées sensorielles sont générées par nos propres mouvements. Il est donc essentiel pour le cerveau de pouvoir différencier les stimulations dues à nos mouvements de celles générées par le monde extérieur. Afin d’effectuer cette distinction, les aires sensorielles du cerveau reçoivent des informations de nos mouvements et de notre orientation relative au monde extérieur. Cependant, il reste à comprendre la manière dont les aires sensorielles sont modulées par nos mouvements, et comment elles intègrent ces signaux de mouvements avec nos entrées sensorielles. Pour étudier ces questions, nous utiliserons le système vestibulaire, afin d'accéder aux signaux de mouvements de la tête, ainsi que le système visuel. Nous allons i) disséquer les voies neuronales connectant le système vestibulaire et le cortex visuel et ii) révéler les algorithmes génériques qui permettent d'intégrer des signaux visuels et de mouvement de la tête dans le cortex visuel. Une approche pluridisciplinaire chez la souris nous permettra d’adresser ces questions: traçage neuronal, manipulations optogénétiques, enregistrements extracellulaires chez la souris éveillée, ainsi qu’une analyse théorique de nos données. Ce travail va permettre de révéler les circuits et principes fondamentaux nous permettant de former une représentation stable du monde extérieur et ce même au cours de nos mouvements.