Repenser la transition Paléolithique moyen/récent : des migrations humaines aux logiques d’implantation territoriales au cours du MIS 3 à travers l’exemple des Pyrénées – TransPyr

Ce projet interroge les conditions associées à l’arrivée d’Homo sapiens et à l’avènement des sociétés du Paléolithique récent en Europe de l’ouest, grâce à l’apport conjugué des études paléoenvironnementales et de l’archéologie. Le choix du versant nord des Pyrénées comme terrain d’application répond à la volonté d’articuler l’élaboration d’une restitution paléoclimatique continentale à haute résolution avec un des principaux référentiels archéologiques européens pour cette période comprise entre circa 50 et 30 000 ans BP (du Moustérien récent à l’Aurignacien via le Châtelperronien et le Protoaurignacien). L’objectif est ainsi, grâce à l’apport combiné de la géoarchéologie (conditions de formation des sites), de l’archéologie (exploitation des ressources lithiques et animales par leurs occupants) et des sciences environnementales, d’éprouver notre capacité à décrire et interpréter finement les liens entretenus par les populations humaines avec leur environnement, dimension qui apparaît comme une clé essentielle pour interpréter l’évolution comportementale survenue au cours de cette période. Plus précisément, par l’élaboration d’un modèle dynamique décrivant les relations complexes et multiformes entre les sociétés préhistoriques et leur(s) milieu(x), nous voulons articuler deux niveaux de réalités : celle des mouvements de populations qui participent de véritables dynamiques de peuplement (vision « macro-historique ») et celle des mouvements de ces mêmes populations qui relèvent de l’organisation socio-économique de groupes nomades (vision palethnologique). Relier ces différentes échelles d’analyse est indispensable afin de remettre en perspective les conditions d’implantation et d’adaptation des premières sociétés d’Homo sapiens dans cette partie du monde.