CE26 - Individus, entreprises, marchés, finance, management

L’adoption de technologies "de frontière" par les entreprises: Enseignements du passé, défis pour le futur – TECHNOFIRMS

Résumé de soumission

Le monde du travail et la nature des emplois évoluent à une vitesse sans précédent, sous l'effet de nouvelles technologies informatiques et d'ingénierie telles que l'intelligence artificielle et la robotique. Ces dernières ont investi les usines industrielles, puis les secteurs des services, et rien n’indique que le rythme de ces changements technologiques va ralentir prochainement.
Ces mutations sont sources de progrès pour la société, avec la création de nouvelles industries et professions et l'augmentation de la productivité. Mais ils comportent également des risques : ces avancées technologiques contiennent souvent une composante d'automatisation qui rend obsolètes certaines compétences des salariés et réduit les besoins en termes d’emploi dans certains secteurs. L'ampleur du pouvoir de marché des grandes entreprises technologiques suscite également des inquiétudes quant à leur potentiel impact négatif sur le bien-être global.

Les bénéfices des nouvelles technologies l’emporteront-ils sur les menaces ? A ce stade, la question reste ouverte.
Le projet TECHNOFIRMS vise à répondre à cet enjeu de quantification des différents mécanismes en jeu en examinant directement la façon dont les entreprises font face aux nouvelles technologies, d’une façon radicalement plus détaillée que par le passé.

Nous prévoyons d'abord de tirer parti de la granularité unique du système d'information français sur les entreprises et du développement de méthodes avancées d'apprentissage automatique (combinées à des études de cas complémentaires pour les valider) aptes à traiter des sources statistiques hétérogènes afin de détecter les entreprises utilisatrices de technologies dans des fichiers de grande taille. Cela constituerait le premier fichier quasi-exhaustif de données appariées entre entreprises et travailleurs permettant de répondre à notre question de recherche.

Nous adopterons ensuite deux axes principaux d'investigation.

Le premier axe portera sur l'interaction entre l'environnement des entreprises et leurs décisions d'adoption de technologies. Dans un premier projet, nous analyserons dans quelle mesure ces décisions sont déterminées par les contraintes géographiques des entreprises. L'intérêt de certaines technologies réside précisément dans leur capacité à réduire les coûts associés à ces contraintes, soit pour les entreprises, soit pour leurs travailleurs. Ceci implique que leur adoption et leur impact socio-économique global est très probablement déterminé par ces contraintes spatiales. Dans un second projet, nous examinerons les interactions entre les décisions d'adoption de technologies des entreprises et leurs conditions de marché, afin de comprendre quel type d’avantage compétitif ces technologies procurent, et si cet avantage est susceptible de conduire à un pouvoir de marché excessif – une question largement débattue dans la littérature.

Notre deuxième axe d'investigation portera sur le rôle joué par le travail, plus précisément par son organisation, dans les choix d’adoption de technologies, des gains de productivité associés et de leur répartition. Un premier projet se concentrera sur les stratégies de management au sein des organisations d’entreprises : comme les entreprises les plus grandes atteignent une importance macro-économique, leurs stratégies organisationnelles internes sont de fait susceptibles d'avoir un impact significatif sur les indicateurs agrégés, notamment en termes d'inégalité. Le second projet analysera symétriquement la manière dont les travailleurs eux-mêmes réagissent aux nouvelles technologies, sur données historiques. Les différentes institutions régulant le travail (de type syndical) sont probablement clé, puisqu'elles ont un impact sur les conditions de travail et le partage de la valeur au sein des entreprises et déterminent ainsi si les employeurs trouvent rentable d'adopter différentes technologies, et si à leur tour, les travailleurs accepteront ou non ce changement technologiqu

Coordination du projet

Claire Lelarge (Université Paris-Saclay)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

RITM Université Paris-Saclay

Aide de l'ANR 336 430 euros
Début et durée du projet scientifique : mars 2023 - 60 Mois

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