À la recherche d'options thérapeutiques pour prévenir les infections filariennes et les effets indésirables post-ivermectine liés à la loase – STOP-FiLAR
La lutte contre l’onchocercose, maladie due à un ver parasite (une filaire) présente dans 31 pays africains, repose sur le traitement de masse (sans diagnostic individuel préalable) des populations des zones méso-hyperendémiques. La loase (filariose à Loa loa) ne fait pas l’objet d’une lutte spécifique mais entrave les activités d'élimination de l'onchocercose dans les zones de coendémie. En effet, l’ivermectine peut induire une encéphalopathie chez les sujets ayant une forte densité microfilarienne de Loa dans le sang.
Dans les zones où l’onchocercose est hypoendémique et coexiste avec la loase, le risque d’effets secondaires graves excède les bénéfices apportés par le traitement par ivermectine et les distributions de masse sont donc proscrites. Ces zones hypoendémiques devant quand même être traitées pour éliminer l’onchocercose, des stratégies alternatives doivent y être appliquées. Une solution consisterait à prétraiter l’ensemble des populations de ces zones avec un médicament sûr et abaissant progressivement la densité microfilarienne de Loa en dessous du seuil de risque d’effet secondaire grave. Une deuxième stratégie consisterait à ne prétraiter que les individus ayant une densité élevée de Loa. Dans cette optique de prétraitement, nous proposons d’évaluer 2 régimes : une cure de 3 ou 5 jours de lévamisole (médicament sûr en dose unique chez des sujets infectés par Loa), et une cure de 21 jours d’albendazole (protocole réduisant graduellement la microfilarémie à Loa mais qui n’a jamais été évalué quand celle-ci est très élevée). Une autre stratégie susceptible d’accélérer l’élimination de l’onchocercose serait de distribuer un médicament prophylactique efficace et sûr aux populations des zones d’endémie (que les sujets soient infectés ou non). Nous proposons d’évaluer le potentiel prophylactique de 3 molécules : l’ivermectine, la moxidectine et l’albendazole. Ce traitement pourrait aussi être proposé aux visiteurs temporaires des zones d’endémie.
Coordinateur du projet
Monsieur Jérémy Campillo (Recherche translationnelle sur VIH et les Maladies Infectieuses endémiques et émergentes)
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Partenaire
TransVIHMI Recherche translationnelle sur VIH et les Maladies Infectieuses endémiques et émergentes
Aide de l'ANR 532 110 euros
Début et durée du projet scientifique :
janvier 2023
- 24 Mois