Comment la peau perçoit-elle les blessures? – SensoSkin
La peau est une barrière physique qui assure une protection contre le monde extérieur. Toute atteinte à son intégrité permet à des agents pathogènes de pénétrer. Les animaux ont développé des mécanismes pour réparer les tissus et induire des réponses immunitaires complexes. Comme tous les invertébrés C. elegans n'a qu'un système immunitaire inné. De plus, il ne possède pas de cellules migratoires pour aider à réparer les barrières épithéliales. Son épiderme est entouré d'une matrice extracellulaire apicale (aECM) rigide, qui présente des caractéristiques communes avec la paroi cellulaire des plantes et des levures. L'aECM exerce une tension sur les tissus sous-jacents s'opposant à la pression hydrostatique. Chez les plantes, les cellules surveillent constamment l'intégrité mécanique de leur paroi cellulaire pendant la croissance. La question est de savoir si C. elegans fait de même pour son aECM ? Le partenaire 2 a découvert que le couplage mécanique entre l'aECM et l'épiderme est essentiel pour l'élongation embryonnaire. Chez l'adulte, le partenaire 1 a découvert qu'une diminution de la rigidité de la peau entraîne l'induction de réponses immunitaires dans l'épiderme. Nous proposons d'explorer comment les informations mécaniques contrôlent la réparation des tissus en : (i) caractérisant les structures responsables de la détection de l’état mécanique de l’aECM, (ii) évaluant les propriétés biophysiques de la peau et formulant des modèles prédictifs pour aider à identifier les paramètres pertinents impliqués dans la mécanosensibilité, (iii) utilisant la puissance génétique de C. elegans pour réaliser à la fois un crible génétique non biaisé et saturé, et un crible basé sur des candidats pour identifier les senseurs moléculaires et les voies de mécanotransduction. En combinant nos expertises, nous espérons révéler de nouveaux paradigmes de surveillance mécanique, qui élargiront notre compréhension de la détection des dommages, essentielle au maintien de l'homéostasie des organismes.
Coordination du projet
Nathalie Pujol (Centre National de la Recherche Scientifique Délégation Provence et Corse_ Centre d'Immunologie de Marseille Luminy)
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Partenaire
LBD Laboratoire de Biologie du développement
CNRS DR12_CIML Centre National de la Recherche Scientifique Délégation Provence et Corse_ Centre d'Immunologie de Marseille Luminy
Aide de l'ANR 421 084 euros
Début et durée du projet scientifique :
September 2022
- 36 Mois