CE02 - Terre vivante

Décrypter les voies de la dismutation microbienne des composés inorganiques soufrés chez des taxons d'origine hydrothermale – MISD

Décrypter les voies de la dismutation microbienne du soufre chez des taxons d'origine hydrothermales

La dismutation microbienne du soufre est le catabolisme du cycle du soufre le moins documenté, notamment en milieu hydrothermal marin. Pourtant, le cycle du soufre joue un rôle central dans la production d’énergie dans ces écosystèmes et dans la biogéochimie des océans. Ce projet vise à isoler de nouveaux microorganismes hydrothermaux sulfo-dismutants, à étudier leur écophysiologie, à décrypter les chemins métaboliques empruntés et à explorer l’histoire évolutive de ce catabolisme.

Améliorer notre connaissance et notre compréhension de ce catabolisme

Le soufre est un élément omniprésent et abondant dans les environnements hydrothermaux, et est crucial pour la production d'énergie. La dismutation microbienne des composés inorganiques soufrés (=MSD) est moins documentée que les autres réactions d’oxydo-réduction du cycle du soufre (sulfato-réduction, sulfo-réduction et sulfo-oxydation). Pourtant, la MSD pourrait contribuer de manière significative aux flux de soufre des écosystèmes naturels, notamment hydrothermaux. Les voies cataboliques de la MSD ne sont que partiellement élucidées, et impliquent chez certains taxons des enzymes de la voie de sulfato-réduction. La méconnaissance des mécanismes moléculaires qui sous-tendent ce processus empêche l'application de méthodes d'investigation génomique pour identifier et quantifier les taxons mettant en œuvre ce processus dans les habitats naturels. La part de la dismutation dans les flux d'espèces soufrées des habitats naturels par rapport à ceux de la sulfo-oxydation et de la sulfato-réduction n’est pas connue, car la MSD est confondue avec ces voies dans les bilans globaux, puisqu'elle conduit à la production de sulfates et de sulfures. La chronologie de l'apparition de la dismutation du soufre et de la sulfato-réduction n'est pas non plus établie, car les données sur les isotopes du soufre dans les archives géologiques anciennes n'ont pas permis de tirer une conclusion sans équivoque.<br /><br />Ce projet a pour objet l'étude de la réaction de dismutation microbienne du soufre à partir de modèles bactériens isolés de sources hydrothermales océaniques profondes. Il est organisé autour de trois questions majeures :<br /><br />- Quelle est la physiologie des taxons qui réalisent cette réaction dans les écosystèmes hydrothermaux ? <br /><br />- Quelles sont les voies métaboliques et les intermédiaires chimiques de cette réaction ? <br /><br />- La génomique évolutive peut-elle fournir des indices sur l’histoire évolutive de la dismutation du soufre par rapport à celle de la sulfato-réduction?

Pour aborder ces questions, des approches culturales, physiologiques, génomiques, protéomiques, analytiques et phylogénomiques/phylogénétiques seront mises en œuvre. Le travail sera mené par deux équipes de recherche ayant des expertises complémentaires : le laboratoire de Biologie et d'Ecologie des Ecosystèmes marins profonds (BEEP, UMR 6197 CNRS-UBO-Ifremer, Plouzané) et la Plateforme d’Analyse Protéomique de Paris Sud-Ouest (PAPPSO, UMR MICALIS /INRAE, Jouy-en-Josas). Notre consortium composé de microbiologistes, écologues, biochimistes, chimistes et génomiciens, collaborera également avec une autre unité pour le volet de génomique évolutive.

- Démonstration que certains taxons du phylum des Campylobacterota ont la capacité de dismuter le soufre élémentaire et le thiosulfate
- Caractérisation en cours d'un nouveau genre du phylum des Desulfobacterota, capable de dismuter des composés inorganiques soufrés
- En cours: Cultures d'enrichissement ciblant la dismutation du S0 réalisées à partir d'échantillons hydrothermaux provenant de la dorsale médio-Atlantique
- En cours: mise au point de cultures en bioréacteurs

N/A

Wang, S., Jiang, L., Xie, S., Alain, K., Wang, Z., Wang, J., Liu, D. & Shao, Z. (2023). Disproportionation of inorganic sulfur compounds by mesophilic chemolithoautotrophic Campylobacterota. mSystems. 8(1), e0095422. doi.org/10.1128/msystems.00954-22

Le soufre est un élément omniprésent et abondant dans les environnements hydrothermaux, et est crucial pour la production d'énergie. La dismutation microbienne des composés inorganiques soufrés (=MSD) est moins documentée que les autres réactions d’oxydo-réduction du cycle du soufre (sulfato-réduction, sulfo-réduction et sulfo-oxydation). Pourtant, la MSD pourrait contribuer de manière significative aux flux de soufre des écosystèmes naturels, notamment hydrothermaux. Les voies cataboliques de la MSD ne sont que partiellement élucidées, et impliquent chez certains taxons des enzymes de la voie de sulfato-réduction. La méconnaissance des mécanismes moléculaires qui sous-tendent ce processus empêche l'application de méthodes d'investigation génomique pour identifier et quantifier les taxons mettant en œuvre ce processus dans les habitats naturels. La part de la dismutation dans les flux d'espèces soufrées des habitats naturels par rapport à ceux de la sulfo-oxydation et de la sulfato-réduction n’est pas connue, car la MSD est confondue avec ces voies dans les bilans globaux, puisqu'elle conduit à la production de sulfates et de sulfures. La chronologie de l'apparition de la dismutation du soufre et de la sulfato-réduction n'est pas non plus établie, car les données sur les isotopes du soufre dans les archives géologiques anciennes n'ont pas permis de tirer une conclusion sans équivoque. Ce projet ambitieux vise à isoler de nouveaux modèles hydrothermaux dismutant les composés inorganiques soufrés, à étudier leur écophysiologie, à décrypter les chemins métaboliques empruntés et les intermédiaires chimiques de cette réaction et à rechercher des gènes marqueurs de cette réaction. Il propose également de tenter de déterminer si ce métabolisme microbien est antérieur ou postérieur à celui de la sulfato-réduction. Pour aborder ces questions, des approches culturales, physiologiques, génomiques, protéomiques, analytiques et phylogénomiques/phylogénétiques seront mises en œuvre.

Coordinateur du projet

Madame Karine ALAIN (BIOLOGIE ET ECOLOGIE DES ECOSYSTEMES MARINS PROFONDS)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

MICALIS Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
BEEP BIOLOGIE ET ECOLOGIE DES ECOSYSTEMES MARINS PROFONDS

Aide de l'ANR 546 116 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2022 - 48 Mois

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