CE34 - Contaminants, écosystèmes et santé

Effets secondaires des pigments des encres de tatouages sur les cellules de la peau – Tattooink

Résumé de soumission

Un français adulte sur 7 est tatoué, cette proportion augmentant à près d’un sur 4 chez les jeunes adultes (<35ans). Techniquement, un tatouage représente l’injection intradermique de pigments résistants à la dégradation et qui restent en place la vie durant. Si les effets immédiats du tatouage (par exemple l’inflammation locale) sont bien décrits, les éventuels effets à long terme sont mal connus. Les évolutions récentes en termes de diversité de population, de surface tatouée et de diversité des pigments employés rendent difficiles les extrapolations à partir d’études rétrospectives et souhaitables des études prospectives sur des effets potentiels à long terme des tatouages. Dans ce contexte, le projet TATOOINK se propose d’étudier les effets des pigments utilisés dans les encres de tatouages sur des cellules cutanées comme les kératinocytes et les macrophages, en utilisant une combinaison d’approches protéomiques et ciblées.
Vu l’immense diversité des pigments présents dans les encres de tatouages, une sélection de pigments minéraux, organométalliques (par exemple les phthalocyanines cuivriques) et purement organiques (par exemple pigments azoïques) sera étudiée.
Les pigments sélectionnés seront vieillis in vivo dans les macrophages, mais aussi in vitro grâce à un système de vieillissement forcé qui mimera le vieillissement rencontré pendant plusieurs années dans les macrophages, cellules qui stockent les pigments dans le derme et assurent la pérennité des tatouages. Les effets de ces pigments originels et/ou vieillis seront étudiés chez les macrophages, en examinant la fonction phagocytaire, inflammatoire, mais aussi l’expression de marqueurs de surface importants. Lors de leur vieillissement, les pigments peuvent produire des sous-produits solubles ou nanoparticulaires, qui peuvent être relargués et impacter d’autres cellules de la peau comme les kératinocytes. L’impact de ces produits de vieillissement sera donc étudié sur les kératinocytes, notamment en termes de génotoxicité, en lien avec la cancérogéngèse. Ces études utiliseront des pigments soit seuls, soit en combinaison avec une exposition lumineuse pour mimer le cas de tatouages dans des zones du corps exposées au soleil.
Au total, ces données permettront de mieux appréhender de possibles effets à long terme des pigments utilisés dans les encres de tatouage. La méthode proposée, qui utilise des techniques in vitro suivant donc les principes 3R (réduire raffiner remplacer) visant à limiter au maximum le recours à l’expérimentation animale, pourra ensuite être appliquée à d’autres pigments, voire à d’autres contaminants nanoparticulaires ou métalliques persistants.

Coordination du projet

Thierry RABILLOUD (LABORATOIRE DE CHIMIE ET BIOLOGIE DES MÉTAUX)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IPHC Institut Pluridiscliplinaire Hubert Curien
LCBM LABORATOIRE DE CHIMIE ET BIOLOGIE DES MÉTAUX
LPCV LABORATOIRE DE PHYSIOLOGIE CELLULAIRE ET VEGETALE
SyMMES Systèmes Moléculaires et nano Matériaux pour l'Energie et la Santé

Aide de l'ANR 562 033 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2022 - 48 Mois

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