Validation d'une méthode de bioaccessibilité des perturbateurs endocriniens dans la poussière intérieure – BIOACID

La population passe près de 90 % de son temps en environnement intérieur où elle est exposée à des polluants comme les composés organiques semi-volatils (COSV) qui font aujourd’hui l’objet d’une attention particulière en raison d’effets suspectés sur la santé humaine : ils sont en effet pour la plupart suspectés d’être perturbateurs endocriniens (PE) avec des effets cancérogènes, reprotoxiques, et neurotoxiques. La littérature scientifique montre que l'ingestion de poussière intérieure est une voie d'exposition non négligeable à certains PE. Les enfants, par les contacts sol-main-bouche fréquents, sont particulièrement concernés aussi bien à la maison qu’à l'école. Pour une meilleure évaluation des risques sanitaires associés, une meilleure connaissance de l'exposition réelle à ces polluants est nécessaire, à commencer par une meilleure connaissance des doses absorbées. À cette fin, il est nécessaire d'évaluer la bioaccessibilité orale des PE, définie comme la fraction de polluant libérée dans le tractus gastro-intestinal et disponible pour l'absorption. Une méthode de mesure in vitro de la bioaccessibilité est préconisée, mais il n’existe à ce jour aucune méthode validée.
Dans ce contexte, ce projet propose d’abord de valider, par des tests in vivo chez le porc, une méthode in vitro simplifiée déjà existante, prenant en compte la dynamique de la digestion, puis de la déployer dans des campagnes de mesure sur des échantillons de poussières déjà disponibles, provenant d’écoles et de logements. Une méthode de modélisation de la fraction bioaccessible sera également développée comme alternative pour les molécules adsorbées uniquement en surface des poussières. Ce projet permettra de produire des premiers résultats de concentration bioaccessible pour des phtalates, organophosphates et pyréthrinoïdes dans les poussières intérieures et d’évaluer l’impact de la bioaccessibilité orale en termes de précision sur l’évaluation des risques sanitaires.