Forces structurantes de la biodiversité dans les bordures de champs agricole : métacommunautés et interactions plantes-insectes dans un gradient d’intensification agricole – AgriBiodiv
Dans ce projet, nous étudierons les patrons de diversité des plantes et des coléoptères, y compris la diversité fonctionnelle, dans les bordures de parcelles agricoles le long d’un gradient d’intensification des pratiques agricoles au niveau national en France. Nous profiterons d'un effort de surveillance déjà existant (réseau 500-ENI, avec plus de 500 parcelles suivies depuis 2012) pour : (1) créer une librairie de barcodes moléculaires et mettre à point un protocole de métabarcoding pour identifier les espèces de coléoptères des paysages agricoles, afin de faciliter les futurs efforts de surveillance; (2) étudier les effets potentiels des pratiques agricoles sur la diversité des plantes et des coléoptères; et (3) caractériser les liens entre la diversité des plantes et des coléoptères, y compris des liens trophiques. Nos principales hypothèses sont liées aux effets relatifs des pratiques agricoles sur la biodiversité en incluant explicitement les traits d’histoire de vie et les caractéristiques écologiques des espèces. Avec cette étude, nous espérons acquérir une compréhension plus mécaniste de l'interaction entre les pratiques agricoles locales et régionales et les effets qu'elles peuvent avoir sur la biodiversité des bordures de champs. Ce projet contribuera à mieux comprendre les liens entre les pratiques agricoles et la biodiversité environnante, ce qui constitue un élément fondamental pour proposer des pratiques agricoles durables, en ligne avec l’objectif de maintenir la production agricole tout en diminuant l’impact de l’agriculture sur la biodiversité.
Le positionnement du projet est idéal pour fournir des informations et avoir des impacts fondamentaux sur au moins trois facettes. Premièrement, la combinaison de l'échelle d'analyse (du niveau local au niveau national) avec l'intégration des données sur les producteurs primaires (plantes), les consommateurs secondaires et tertiaires (communautés de coléoptères), et la gestion sur le terrain est sans précédent dans la littérature agroécologique, en particulier si l'on considère certains des groupes de coléoptères qui ont été négligés auparavant (par exemple les charançons et les chrysomèles). Contrairement aux quelques autres analyses des effets de l'intensification agricole sur la biodiversité publiées au niveau régional, nous avons ici accès à des informations directes en temps réel sur les pratiques de gestion agricole à proximité des sites de surveillance ; nous n'avons donc pas besoin de nous fier à des proxys à grande échelle pour établir des relations entre la biodiversité et la gestion agricole. Deuxièmement, en profitant d'un effort national de suivi existant, nous avons accès –et coopérons avec –un réseau d'acteurs déjà réceptifs aux nouvelles connaissances, ce qui permettra une diffusion rapide et efficace sur les pratiques agricoles au niveau national. Troisièmement, le développement de la bibliothèque de barcodes des coléoptères agricoles et du protocole de métabarcoding qui l'accompagne serait un outil extrêmement précieux dans les efforts de surveillance futurs en milieux agricoles français. Ces protocoles amélioreront l'exactitude, l'efficacité et la rentabilité du futur suivi régulier des espèces au niveau national.
Nous prévoyons de produire plusieurs publications scientifiques dans des revues de haut niveau en raison de la valeur unique des analyses, ainsi que des publications régulières de sensibilisation pour les agronomes impliqués dans le réseau 500-ENI et ailleurs. Le projet se traduira également par la formation d'un doctorant, d'un post-doctorant et de plusieurs étudiants en master et BTS, avec de multiples opportunités de networking potentielles pour eux dans un environnement riche en interactions scientifiques et appliquées. Le projet contribuera également au catalogage des coléoptères en milieu agricole, en s'ajoutant à la collection entomologique existante au CBGP, qui sert déjà de référence au niveau européen.
Coordination du projet
Christine MEYNARD (Centre de Biologie pour la Gestion des Populations)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
CESCO Centre des Sciences de la Conservation
AGROECO. AGROECOLOGIE - UMR 1347
LSV ANSES - Laboratoire de la santé des végétaux
CBGP Centre de Biologie pour la Gestion des Populations
Aide de l'ANR 517 921 euros
Début et durée du projet scientifique :
- 48 Mois