CE27 - Culture, création, patrimoine

The MileStone Age: chronologie et technologie au Pleistocene Supérieur en Afrique australe – The_MileStone_Age

Résumé de soumission

L’étude des sociétés préhistoriques du Pléistocène supérieur en Afrique australe se construit aujourd’hui sur deux grandes problématiques scientifiques que sont l’origine des comportements modernes d’une part, et l’origine des cultures matérielles San d’autre part. Ces deux perspectives recouvrent l’étude de deux phases chronoculturelles que sont le Middle Stone Age (MSA) et le Later Stone Age (LSA). Cette succession MSA/LSA marque un important jalon dans l’histoire des populations humaines, consacrant la dernière grande phase d’expression culturelle des sociétés de chasseurs-collecteurs avant l’adoption des économies agro-pastorales. Cependant, la distinction entre le MSA et LSA en Afrique est largement héritée des cadres européens du début du 20e siècle, soulevant la question de la légitimité de ces cadres conceptuels. Dans notre projet The MileStone Age, nous interrogeons la réalité des différences techniques entre le MSA et le LSA, nous questionnons les scénarios de transition et soulevons les nœuds épistémologiques qui influencent notre construction des modèles évolutifs. Notre projet propose de fusionner l’étude des assemblages lithiques du MSA et du LSA de façon à promouvoir un récit sur le temps long et à mieux faire valoir la nature et la diversité des mécanismes d’évolution culturelle. Notre projet vise in fine à redéfinir la nature des traditions et des successions techniques en Afrique australe et à clarifier leurs chronologies absolues.
Quatre ensembles de sites provenant de trois biomes différents d’Afrique australe, couvrant les stades isotopiques marins 5 à 1, seront étudiés : Diepkloof Rock Shelter et Elands Bay Cave (Western Cap, Afrique du Sud) ; Sibhudu et Umbeli Belli (KwaZulu-Natal, Afrique du Sud) ; Heuningneskrans et Bushman Rock Shelter (Limpopo, Afrique du Sud) ; Pomongwe et Bambata (Matobo, Zimbabwe). Tous ces sites présentent de longues séquences sédimentaires finement stratifiées enregistrant des occupations humaines sur l’ensemble du Pléistocène supérieur. Si certaines fouilles sont toujours en cours, la majorité du matériel pour les datations et les analyses technologiques est d’ores et déjà disponible.
Les études de technologie lithique seront organisées selon trois axes : (a) celui des « intervalles chronoculturels » sera consacré à la définition des techno-complexes ; (b) celui des « contacts chonoculturels » se penchera sur les scénarios de transition ; (c) celui des « attributs techno-fonctionnels » sera focalisé sur les outils lithiques innovants qui sont apparus en différents lieux et à différents moments du Pléistocène supérieur en Afrique australe. En ce qui concerne les études géochronologiques, deux méthodes seront mises en œuvre : la luminescence stimulée optiquement (OSL) appliquée aux sédiments et la méthode des séries de l’uranium appliquée aux biominéraux. Ces deux méthodes bénéficieront d’avancées méthodologiques récentes qui permettent d’aller au-delà des limites imposées par l’actuel état de l’art. En ce qui concerne la diffusion des résultats, en plus des articles et conférences, nous projetons d’organiser deux importants évènements scientifiques en Afrique du Sud avec pour objectif de présenter et discuter des collections lithiques avec les étudiants et collègues africains.
Le projet est programmé pour quatre ans, pour un budget total de 436 k€. L’IRAMAT sera en charge des datations par OSL, tandis que l’IPREM réalisera les datations par les séries de l’uranium. Le LAMPEA organisera les études de technologie lithique en collaboration avec trois équipes partenaires étrangères, des universités de Tübingen (Allemagne), de Liège (Belgique) et de Cape Town (Afrique du Sud). Notre projet repose entre autre sur trois projets de fouilles financés qui assurent les accès aux sites et aux échantillons. Il repose également sur un large réseau dont le dynamisme et la cohésion ont déjà fait leurs preuves, composé tout à la fois de chercheurs jeunes et expérimentés, africains et européens.

Coordinateur du projet

Madame Chantal Tribolo (INSTITUT DE RECHERCHE SUR LES ARCHEOMATERIAUX)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CNRS DR12_LAMPEA Centre national de la Recherche Scientififique_LAMPEA
Université de Liège / Traceolab
IPREM INSTITUT DES SCIENCES ANALYTIQUES ET DE PHYSICO-CHIMIE POUR L'ENVIRONNEMENT ET LES MATERIAUX
UCT Université de Cape Town
Université de Tübingen / Early Prehistory and Quaternary Ecology
IRAMAT INSTITUT DE RECHERCHE SUR LES ARCHEOMATERIAUX

Aide de l'ANR 417 154 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2021 - 48 Mois

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