CE27 - Culture, création, patrimoine

Topographie de l’urbanisation impériale hispanique – TopUrbi

Résumé de soumission

Ce projet sur l’urbanisation de l’empire espagnol au XVIIIe siècle vise à cartographier les continuités et discontinuités des espaces habités de l’empire, répertoriant en même temps les zones qui relevaient d'unités politiques autochtones indépendantes ou de puissances rivales de l'Espagne. Fondé sur le croisement du célèbre Diccionario d’Antonio de Alcedo (1789) avec des sources manuscrites, il mènera à la réalisation d’une base de données toponymique et d’un Atlas géolocalisé des villages, pueblos de missions, centres miniers, bourgs et villes des Amériques – inexistant à ce jour - constituant un fonds patrimonial à l’usage d’historiens, anthropologues et linguistes. Le travail en parallèle sur une vingtaine de cartes anciennes permettra de localiser tous les lieux ainsi obtenus (certains disparus de nos jours).
Deux hypothèses structurent ce projet. La première est que la cartographie de ce maillage urbain rend possible une autre histoire de l’empire, plus pragmatique et attentive à la topographie réelle qu’à la question des nouveaux savoirs coloniaux car elle donne à voir une multiplication des frontières (locales, régionales, continentales) négligée jusqu’ici. Elle révèle ce faisant la contingence de l’empire. La deuxième hypothèse de ce projet est que le croisement de sources systématiques et englobantes (le dictionnaire d’Alcedo) avec des sources issues de la pratique (rapports et recensements faits à une échelle très locale), ainsi qu’avec des sources cartographiques d’époque, est à même de construire un patrimoine documentaire nouveau de toponymes, de cartes et un relevé d’occupations territoriales. Ce patrimoine constitue un matériau hautement sensible à l'heure où différents peuples autochtones élèvent des revendications, territoriales notamment, auprès de leurs gouvernements respectifs. A sa manière par conséquent, le patrimoine dévoilé par cette recherche correspond à l’équivalent d’un fonds d’archives déclassifiées.
Le projet procédera d’abord à un traitement informatique du Dictionnaire d’Alcedo (océrisation, validation, balisage et extraction de données) afin de composer un répertoire toponymique (gazetier) qui sera ensuite géolocalisé par un ingénieur géomaticien. Le gazetier mobilisera des savoir-faire anthropologiques et historiques par les recherches linguistiques, cartographiques, démographiques et politiques (documents manuscrits le plus souvent) qui devront l’enrichir. Données et cartographie constitueront la matière d’un portail interactif sur la topographie de l’urbanisation impériale, en libre accès, où les chercheurs pourront puiser de nouvelles sources pour leurs travaux.
Un colloque à mi-parcours consacré à l’œuvre d’Alcedo, un colloque de clôture portant sur ce que ce projet apporte en termes de méthode et de dialogue avec d’autres contextes et d’autres périodes, intitulé provisoirement Coloniser les territoires, ainsi qu’une exposition itinérante, constitueront les principales manifestations scientifiques de ce projet, complétées par des séminaires de formation à l’analyse automatique de textes et à la géomatique ainsi que par des outils de recherche plus pérennes (édition du Diccionario d’Alcedo en format XML TEI, répertoire toponymiques des villages, bourgs et villes des Amériques, portail interactif en open access, édition d’un atlas de cartes anciennes géolocalisées). Le projet est également pensé à part entière comme un lieu de formation par la recherche à l’adresse de masterant.es, doctorant.e et post-doctorant.e.
Outre son intérêt en tant qu’outil de création d’archives, le trait le plus saillant de ce projet est la grande complémentarité de l’équipe transdisciplinaire et internationale qui le pilote, en termes de terrain, de métier ou de compétences scientifiques : associant archéologue, anthropologues et historien.nes, spécialiste en traitement automatique des langues et géomaticien, cette équipe est en effet à même de répondre à toutes les questions posées par le projet.

Coordination du projet

Jean-Paul Zuniga (Centre de recherches historiques)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CRH Centre de recherches historiques
FRA.M.ESPA France, Amériques, Espagne, Sociétés, Pouvoirs, Acteurs
CREDA Centre de recherche et de documentation des Amériques

Aide de l'ANR 413 056 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2021 - 48 Mois

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