Oligoesters migrant depuis les revêtements internes de boîtes de conserves – Approche innovante pour relever le défi de l’évaluation du risque sanitaire – Oligo

Dans le cadre du projet OLIGO, le principal verrou scientifique – l'indisponibilité de substances de référence représentatives – sera levé via la synthèse organique de composés natifs ainsi que de composés marqués (deutérium, tritium), afin (i) d’identifier de manière exhaustive les oligoesters présents dans les boîtes commercialisées, (ii) de quantifier leur migration dans les aliments et (iii) d’évaluer in vitro leur métabolisme et leur toxicité potentielle pour l'homme. L'évaluation de l'exposition de la population française sera mise en regard avec les données de métabolisme et de toxicologie afin de procéder à une évaluation du risque provisoire et d’émettre des recommandations.
Relever le défi de la caractérisation des oligoesters nécessite des ressources qui ne sont pas accessibles pour la plupart des acteurs agro-industriels. Cinq partenaires publics et académiques sont impliqués dans OLIGO. Le CEISAM (UMR CNRS 6230, Nantes) produira par synthèse pas-à-pas un ensemble de substances de référence représentatives. Le LABERCA (UMR INRAE 1329, Nantes) coordonnera le projet et assurera l'identification des oligoesters dans les revêtements et leur quantification dans les denrées alimentaires. Le LNC (UMR INSERM 1231, Dijon) étudiera par tests in vitro la génotoxicité selon les lignes directrices réglementaires de l'OCDE et le potentiel de perturbation endocrinienne selon le niveau 2 (mode d'action) du cadre OCDE. TOXALIM (UMR INRAE 1331, Toulouse) réalisera des tests in vitro de biotransformation hépatique humaine (activation enzymatique, métabolites) et approfondira la compréhension du devenir des oligoesters. L'ANSES définira un plan d'échantillonnage adapté et pilotera l'évaluation du risque provisoire.

Le projet OLIGO a débuté en octobre 2021.
Après 3 mois de fonctionnement, le premier livrable concernant la liste des 7 composés à synthétiser a été finalisé. Il s’agit de combinaisons cycliques de neopentyl glycol, 1,4-butanediol, hexanediol, tricyclodecanedimethanol, isophthalic acid et adipic acid.
La synthèse, prévue pour 1 an, a débuté selon une stratégie pas-à-pas déjà éprouvée. Des composés (i) natifs pour l’identification et la quantification dans les denrées alimentaires ainsi que pour les tests toxicologiques, (ii) marqués au deutérium pour la quantification dans les denrées alimentaires, et (iii) marqués au carbone 14 pour l’étude de la biotransformation hépatique sont prévus.

Un projet parallèle est en cours de montage pour l’étude de la biotransformation gastro-intestinale des oligoesters synthétisés.

L’étude préliminaire au montage du projet OLIGO a été soumis dans un journal scientifique international à comité de lecture en décembre 2021. Il présente la stratégie de synthèse organique pas-à-pas, une base de données exhaustive de combinaisons théoriques d’oligoesters et une application à l’identification de composés migrant depuis les revêtements internes de boîtes de légumes collectées en supermarché, c’est-à-dire sans connaissance préalable des formulations.

Le projet OLIGO vise à soutenir l’évaluation du risque lié à l'exposition alimentaire de la population française aux oligoesters cycliques migrant depuis les revêtements internes de boîtes de conserves à base de polyester vers les aliments. Il aborde une importante question de santé publique liée à la sécurité chimique des aliments qui n'a pas encore été traitée.
Les résines époxydiques à base de bisphénol A (BPA) ont traditionnellement été utilisées dans le monde entier pour les revêtements internes des boîtes de conserves. En raison des préoccupations des consommateurs et de la communauté scientifique, des restrictions ont été appliquées à l'échelle de l'Union Européenne, incluant l’interdiction du BPA dans les biberons et une limite de migration spécifique drastique depuis les autres plastiques, les vernis et les revêtements vers les aliments. La France a opté pour une interdiction complète du BPA depuis 2015. La filière industrielle a concédé d'énormes efforts d'adaptation à travers l'évolution des technologies et des processus de conservation.
Les revêtements à base de polyester sont apparus comme une alternative majeure aux résines époxydiques à base de BPA. Une diversité de monomères (polyols et polyacides), pour lesquels la migration dans les denrées alimentaires est maîtrisée, peut être utilisée, offrant de nombreuses combinaisons de polyesters.
Cependant, les oligoesters, qui sont des substances constitutives des polyesters ajoutées non-intentionnellement (NIAS) et résultant de réactions de polymérisation incomplètes (jusqu'à 2% de la résine en masse, principalement des combinaisons cycliques de 4 à 8 monomères), n'ont pas encore été sujettes à une évaluation du risque robuste et transparente, leur grande diversité chimique soulevant des défis analytiques. Le besoin de données concerne (i) notre connaissance du marché des revêtements à base de polyester (la France restant singulière), (ii) l'identification des oligoesters en présence, (iii) l'exposition de l’homme due à leur migration dans les aliments, et (iv) leur devenir dans l’organisme (e.g. biotransformation hépatique, bioactivation potentielle, effets délétères).
Dans le cadre du projet OLIGO, le principal verrou scientifique – l'indisponibilité de substances de référence représentatives – sera levé via la synthèse organique de composés natifs ainsi que de composés marqués (deutérium, tritium), afin (i) d’identifier de manière exhaustive les oligoesters présents dans les boîtes commercialisées, (ii) de quantifier leur migration dans les aliments et (iii) d’évaluer in vitro leur métabolisme et leur toxicité potentielle pour l'homme. L'évaluation de l'exposition de la population française sera mise en regard avec les données de métabolisme et de toxicologie afin de procéder à une évaluation du risque provisoire et d’émettre des recommandations.
Relever le défi de la caractérisation des oligoesters nécessite des ressources qui ne sont pas accessibles pour la plupart des acteurs agro-industriels. Cinq partenaires publics et académiques sont impliqués dans OLIGO. Le CEISAM (UMR CNRS 6230, Nantes) produira par synthèse pas-à-pas un ensemble de substances de référence représentatives. Le LABERCA (UMR INRAE 1329, Nantes) coordonnera le projet et assurera l'identification des oligoesters dans les revêtements et leur quantification dans les denrées alimentaires. Le LNC (UMR INSERM 1231, Dijon) étudiera par tests in vitro la génotoxicité selon les lignes directrices réglementaires de l'OCDE et le potentiel de perturbation endocrinienne selon le niveau 2 (mode d'action) du cadre OCDE. TOXALIM (UMR INRAE 1331, Toulouse) réalisera des tests in vitro de biotransformation hépatique humaine (activation enzymatique, métabolites) et approfondira la compréhension du devenir des oligoesters. L'ANSES définira un plan d'échantillonnage adapté et pilotera l'évaluation du risque provisoire.