CE03 - Interactions Humains-Environnement

Trajectoires soutenables pour la climatisation en Afrique – AFRICOOLING

Trajectoires soutenables pour la climatisation en Afrique

Enjeux et objectifs

L'air conditionné (AC) s'est répandu à partir des années 1950 aux Etats-unis pour améliorer le confort d'été. Cette technologie s'est depuis généralisée en Amérique du Nord, au Japon et dans les villes chinoises, mais elle reste marginale dans les pays en développement. Malgré des bénéfices substantiels, l'AC génère des émissions de gaz à effet de serre à travers la consommation d'électricité et l'émission de hydorfluorocarbones (HFCs), créant ainsi une boucle de rétroaction néfaste pour le système climatique. Il est en outre suspecté d'avoir des effets négatifs sur la santé et de conduire à l'abandon de techniques architecturales traditionnelles d'adaptation à la chaleur.<br />L'expansion de l'AC pourrait prendre un tournant décisif sous l'effet conjugué du réchauffement climatique, de la hausse des revenus et de l'urbanisation. Cette conjonction de facteurs est particulièrement critique dans les pays africains, où les taux d'adoption d'AC sont inférieurs à 1%. Malgré son importance, ce défi n'a pas été étudié en détail. Pour répondre à ce besoin de recherche, le projet AFRICOOLING propose d'explorer les points aveugles du marché de la climatisation en Afrique dans trois work packages (WPs) conduits dans un cadre intégré de demande, d'offre et de politiques.

Du côté de la demande, la recherche sur l'adoption de la climatisation s'est limitée aux déterminants climatiques et liés au revenu. D'autres facteurs importants tels que la santé, les comportements, les attitudes, la tarification de l'électricité et l'effet dynamique des vagues de chaleur doivent néanmoins être pris en compte. Pour lever ce verrou, des enquêtes de ménages (N=400) seront conduites dans le WP1 à Mombasa et Mwingi au Kenya et à Abidjan en Côte d'Ivoire. Les mêmes ménages seront enquêtés chaque année afin de constituer un panel de 4 ans suffisamment riche pour capter des effets dynamiques. L'équipe bénéficiera du support sur place de l'Université de Nairobi, de l'Institut Polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB) et de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD).
Du côté de l'offre, la recherche s'est concentrée sur les ajustements de long terme du prix et de l'efficacité des climatiseurs aux Etats-unis. Afin d'étendre ce périmètre, le coordinateur a commencé à constituer une base de données à haute fréquence de produits de froid dans 13 pays africains en 2019. Des données de e- commerce sont collectées quotidiennement pour 13000 produits de froid (AC, ventilateurs, frigo) et un groupe de contrôle (smartphones, riz, etc.). Dans le WP2, ce travail sera pérennisé de façon à produire 6 années de données au terme du projet. Il sera complété par une campagne de relevés de prix auprès de supermarchés et de marchants de rue au Kenya et en Côte d'Ivoire.
Au niveau des politiques encadrant la climatisation, les instruments traditionnels tels que les labels d'efficacité énergétique sont peu documentés en Afrique. En revanche, des politiques non- conventionnelles comme les barrières à l'importation d'équipements d'occasion ont été documentées au Ghana. Des politiques plus consistantes doivent néanmoins être mises en place dans le cadre de l'Amendement de Kigali au Protocole de Montréal qui vise à réduire les émissions de HFC. Dans le WP3, une analyse plus systématique des politiques africaines de climatisation sera conduite et couplée à des entretiens avec des décideurs liés à l'Amendement de Kigali afin d'identifier les facteurs d'efficacité des politiques.

Les résultats des différents WPs seront intégrés au terme du projet pour discuter de trajectoires de climatisation et identifier les plus soutenables. Autour d'une équipe interdisciplinaire de 11 experts reconnus internationalement, le projet permettra au coordinateur d'embaucher une doctorante et un.e postdoctorant.e pendant trois ans. En respectant les plus hauts standards d'éthique, le projet produira des bases de données de grande ampleur mises en accès libre.

L'air conditionné (AC) s'est répandu à partir des années 1950 aux Etats-unis pour améliorer le confort d'été. Cette technologie s'est depuis généralisée en Amérique du Nord, au Japon et dans les villes chinoises, mais elle reste marginale dans les pays en développement. Malgré des bénéfices substantiels, l'AC génère des émissions de gaz à effet de serre à travers la consommation d'électricité et l'émission de hydorfluorocarbones (HFCs), créant ainsi une boucle de rétroaction néfaste pour le système climatique. Il est en outre suspecté d'avoir des effets négatifs sur la santé et de conduire à l'abandon de techniques architecturales traditionnelles d'adaptation à la chaleur.
L'expansion de l'AC pourrait prendre un tournant décisif sous l'effet conjugué du réchauffement climatique, de la hausse des revenus et de l'urbanisation. Cette conjonction de facteurs est particulièrement critique dans les pays africains, où les taux d'adoption d'AC sont inférieurs à 1%. Malgré son importance, ce défi n'a pas été étudié en détail. Pour répondre à ce besoin de recherche, le projet AFRICOOLING propose d'explorer les points aveugles du marché de la climatisation en Afrique dans trois work packages (WPs) conduits dans un cadre intégré de demande, d'offre et de politiques.
Du côté de la demande, la recherche sur l'adoption de la climatisation s'est limitée aux déterminants climatiques et liés au revenu. D'autres facteurs importants tels que la santé, les comportements, les attitudes, la tarification de l'électricité et l'effet dynamique des vagues de chaleur doivent néanmoins être pris en compte. Pour lever ce verrou, des enquêtes de ménages (N=400) seront conduites dans le WP1 à Mombasa et Mwingi au Kenya et à Abidjan en Côte d'Ivoire. Les mêmes ménages seront enquêtés chaque année afin de constituer un panel de 4 ans suffisamment riche pour capter des effets dynamiques. L'équipe bénéficiera du support sur place de l'Université de Nairobi, de l'Institut Polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB) et de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD).
Du côté de l'offre, la recherche s'est concentrée sur les ajustements de long terme du prix et de l'efficacité des climatiseurs aux Etats-unis. Afin d'étendre ce périmètre, le coordinateur a commencé à constituer une base de données à haute fréquence de produits de froid dans 13 pays africains en 2019. Des données de e- commerce sont collectées quotidiennement pour 13000 produits de froid (AC, ventilateurs, frigo) et un groupe de contrôle (smartphones, riz, etc.). Dans le WP2, ce travail sera pérennisé de façon à produire 6 années de données au terme du projet. Il sera complété par une campagne de relevés de prix auprès de supermarchés et de marchants de rue au Kenya et en Côte d'Ivoire.
Au niveau des politiques encadrant la climatisation, les instruments traditionnels tels que les labels d'efficacité énergétique sont peu documentés en Afrique. En revanche, des politiques non- conventionnelles comme les barrières à l'importation d'équipements d'occasion ont été documentées au Ghana. Des politiques plus consistantes doivent néanmoins être mises en place dans le cadre de l'Amendement de Kigali au Protocole de Montréal qui vise à réduire les émissions de HFC. Dans le WP3, une analyse plus systématique des politiques africaines de climatisation sera conduite et couplée à des entretiens avec des décideurs liés à l'Amendement de Kigali afin d'identifier les facteurs d'efficacité des politiques.
Les résultats des différents WPs seront intégrés au terme du projet pour discuter de trajectoires de climatisation et identifier les plus soutenables. Autour d'une équipe interdisciplinaire de 11 experts reconnus internationalement, le projet permettra au coordinateur d'embaucher une doctorante et un.e postdoctorant.e pendant trois ans. En respectant les plus hauts standards d'éthique, le projet produira des bases de données de grande ampleur mises en accès libre.

Coordination du projet

Louis-Gaëtan Giraudet (Centre international de recherche sur l'environnement et le développement)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
IGE Institut des Géosciences de l'Environnement
University of Nairobi / Institute for Climate Change and Adaptation (ICCA)
CIRED Centre international de recherche sur l'environnement et le développement
ESPACE-DEV ESPACE pour le DEVeloppement
ETABLISSEMENT D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR CONSULAIRE GRENOBLE ECOLE DE MANAGEMENT / Research / Energy management
University of Nairobi / Department of Mechanical & Manufacturing Engineering
Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny / Département Génie Mécanique et Energétique
Economic Development Initiatives (EDI) / Economic Development Initiatives (EDI)
World Bank / World Bank
ECOSYS Ecologie fonctionnelle et écotoxicologie des agroécosystèmes

Aide de l'ANR 333 742 euros
Début et durée du projet scientifique : mars 2022 - 48 Mois

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