Déterminants et conséquences sociaux et psychosociaux de l’épidémie COVID19 et le confinement de la population – EPIDEMIC
Des analyses quantitatives ont été effectuées sur des données existantes pour l’approche épidémiologique, et des données collectées de novo pour l’approche en psychologie. L’examen des conditions de vie a été effectué via la conduite d’entretiens semi-directifs menés par téléphone auprès de personnes confinées.
Les analyses épidémiologiques ont montré que les femmes étaient plus exposées au risque d'infection par le virus que les hommes, et que cela était probablement dû à un rôle social, notamment professionnel, qui les expose à plus de contacts . Les analyses ont également montré que les personnes résidant dans des quartiers socialement défavorisés en France étaient plus susceptibles d'être infectées par le virus et moins susceptibles d'avoir été testées. Le confinement et la pandémie montrent clairement un impact sur le vécu émotionnel des personnes. La détresse psychologique est expliquée à la fois par des variables socio-biographiques (âge, sexe) et des variables contextuelles (type de logement, rémunération) ainsi que par le sentiment de solitude. L’analyse d’entretiens de parents avec enfant pendant le confinement souligne que les inégalités sociales, économiques, scolaires ont été le plus souvent réaménagées et si certaines familles peuvent se permettre de céder, d’autres moins privilégiées et plus inquiètes sur les conséquences du confinement sur la trajectoire de leurs enfants se doivent de tenir sur les règles, la discipline, les rythmes malgré les contraintes. Un travail monographique réalisé sur une famille migrante en particulier a permis de rendre compte de leur quotidien confiné en montrant de quelles manières les parents ont dû faire face à différentes contraintes. Malgré une fragilisation, les parents ont su aménager le quotidien familial en mobilisant certaines ressources issues des capitaux scolaire et culturel.
Plusieurs projets de recherche ont étés déposés et financé à partir du projet EPIDEMIC
Nous avons rapidement pu produire des Notes de Synthèses en français et anglais, publiées sur notre site web et diffusées largement. Le travail en épidémiologie et psychologie a été publié dans des revues scientifiques nationales ou internationales. Les travaux du volet socio-anthropologique ont été publiés dans des revues nationales et acceptés en tant que chapitre d’ouvrage. Nous avons aussi contribué à de nombreux articles de presse et communications envers les journalistes.
Ce projet interdisciplinaire propose de combiner des approches issues de l’épidémiologie sociale, de la psychologie, de la philosophie sociale et de la sociologie afin d’explorer, en temps réel, les déterminants et conséquences socioéconomiques et psychologiques de l’épidémie COVID-19 en France. Il comporte deux objectifs principaux : 1) Décrire l’épidémiologie sociale de l’épidémie COVID-19 en France en termes démographiques, socioéconomiques et territoriaux ; 2) Examiner les conséquences psychologiques, socioculturelles et économiques de l’isolement forcé et de la distanciation sociale, à différents temps du confinement. Notre méthode de travail, résolument interdisciplinaire, consistera à coordonner trois tâches disciplinaires, ou Work Packages (WP), en trois phases. En phase 1, nous définirons les concepts et variables communs aux trois WP et procéderons au recueil des données. En phase 2, nous implémenterons les analyses quantitatives pour l’épidémiologie sociale et la psychologie, et qualitatives pour l’enquête sociologique, en veillant à intégrer nos approches à chaque étape de l’analyse grâce à des réunions régulières de travail interdisciplinaire. En phase 3, nous travaillerons ensemble pour intégrer et interpréter nos résultats et les diffuser. Le WP1 récupèrera des données médico-administratives auprès des agences de santé publique et sanitaires et effectuera des analyses épidémiologiques des déterminants sociodémographiques et socioéconomiques des cas, hospitalisations et décès liés au COVID-19. Le WP2 a pour but général d’évaluer, en population générale, les conséquences psychologiques du confinement du COVID-19 par une approche quantitative basée sur des questionnaires. Ainsi nous pourrons décrire les répercussions psychologiques du COVID-19 et du confinement associé sur la santé psychologique des français. Le WP3, reposant sur une combinaison d’approches qualitatives (questionnaires, entretiens semi-directifs et analyse de récits de confinement), associera une enquête sociologique sur les conditions inégales de confinement à une réflexion de philosophie sociale sur les enjeux de justice sociale dans la prévention sanitaire. Le WP4 aura pour rôle d’intégrer les approches, concepts, variables et interprétations effectués dans les tâches complémentaires de chaque WP afin de produire une expertise interdisciplinaire sur la crise épidémique et sa gestion. Ce travail produira des connaissances permettant de guider les décisions de santé publique en temps de crise et de construire des stratégies publiques et sanitaires auprès de la population qui soient nécessaires et adaptées pour accompagner les prochains risques épidémiques.
Coordination du projet
Michelle KELLY-IRVING (Institut Fédératif d’Etudes et de Recherches Interdisciplinaires Santé et Société FED 4142)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
Partenaire
CERPPS Centre d'Etudes et de Recherches en Psychopathologie et Psychologie de la Santé
CRESCO Centre de Recherches Sciences Sociales Sports et Corps
IFERISS Institut Fédératif d’Etudes et de Recherches Interdisciplinaires Santé et Société FED 4142
LEASP LABORATOIRE D'EPIDEMIOLOGIE ET ANALYSES EN SANTE PUBLIQUE : RISQUES, MALADIES CHRONIQUES ET HANDICAPS
LEASP LABORATOIRE D'EPIDEMIOLOGIE ET ANALYSES EN SANTE PUBLIQUE : RISQUES, MALADIES CHRONIQUES ET HANDICAPS
Aide de l'ANR 49 609 euros
Début et durée du projet scientifique :
avril 2020
- 18 Mois