Quantification et propagation du SARS-CoV-2 dans l'air ambiant et les fomites des patients atteintes de COVID-19 – Cacao

Justification. Les précautions recommandées pour le contrôle de l'infection COVID-19 comprennent l'utilisation d'un masque chirurgical dans la plupart des situations de soins, pour limiter la contamination des muqueuses par de grosses gouttelettes. Cependant, plusieurs procédures respiratoires invasives peuvent générer des aérosols de petites particules, nécessitant l'utilisation d'un masque N95 ou FFP2. L'oxygénothérapie nasale à haut débit (HFNO) est de plus en plus utilisée à la place du masque à oxygène conventionnel (COM) pour les soins des patients souffrant d'une insuffisance respiratoire de novo, mais son débit de gaz élevé soulève des inquiétudes quant à l'aérosolisation de petites particules infectieuses et à la propagation de l'infection.
Projet. Notre objectif est d'étudier la contamination de l'environnement par le SARS-CoV-2 en relation avec la modalité d'oxygénothérapie et les caractéristiques des chambres des patients. Nous profiterons de l'essai clinique COVIDICUS récemment financé, dans lequel 600 patients seront inclus, pour étudier l'efficacité de diverses modalités d'oxygénothérapie et des corticostéroïdes chez les patients atteints de COVID-19 sévère.
Méthodes. Des échantillons de l'environnement, y compris de l'air et des surfaces de la chambre des patients COVID-19, seront prélevés à 6 reprises au cours des 24 premières heures à l'aide d'un BioSampler ou d'un dispositif VIVAS (pour l'air) et de tampons Dacron pré-humidifiés (pour les surfaces). Des analyses virologiques seront effectuées afin de détecter et de quantifier la présence du SARS-CoV-2 et d'évaluer son infectiosité par culture virale. Des méthodes d'analyse virologiques spécifiques seront mises au point. La contamination de la chambre des patients sera étudiée à l'aide d'une modélisation statistique à effets mixtes.
Résultats attendus. Ce projet fournira des données importantes sur le risque viral pour les personnels soignants, et donc pour les autres patients hospitalisés, qui seront utiles à comparer dans d'autres contextes. En comparant les données de plusieurs milieux et les pratiques des unités de soins intensifs, il sera possible d’identifier les meilleures pratiques pour prévenir l'expansion du SARS-CoV-2 en milieu hospitalier et pour protéger le personnel soignant de la meilleure façon.
Consortium. Ce projet sera mené en partenariat avec des équipes de recherche françaises de renommée internationale. Le projet sera dirigé par L. Bouadma (Unité de soins intensifs de l’hôpital Bichat, Université de Paris & APHP) et A. Mekontso Dessap (Unité de soins intensifs de l’hôpital Henri Mondor, Université Paris-Est & APHP). L’investigateur coordonnateur de l'essai COVIDICUS, qui a déjà été financé par le ministère de la santé et l'APHP et qui commencera bientôt, est JF. Timsit (Unité de soins intensifs de l’hôpital Bichat, Université de Paris & APHP). L'échantillonnage environnemental sera effectué par Jean-Christophe Lucet (Unité de contrôle des infections de l’hôpital Bichat, Université de Paris & APHP), l'analyse virologique des échantillons sera dirigée par B. Visseaux (Laboratoire de virologie de l’hôpital Bichat, Université de Paris & APHP). L'analyse statistique sera dirigée par C. Burdet (Département d'épidémiologie, de biostatistique et de recherche clinique de l’hôpital Bichat, Université de Paris & APHP).