CE28 - Cognition, éducation, formation

Impact des Contraintes Phonologiques sur le Développement Langagier des Personnes porteuses du Syndrome de Williams – SOUNDS

Impact des Contraintes Phonologiques sur le Développement Langagier des Personnes porteuses du Syndrome de Williams

SOUNDS

Objectifs

Le syndrome de Williams (SW) est un trouble neuro-développemental caractérisé par une déficience intellectuelle (DI) moyenne à modérée, un profil cognitif hétérogène, un comportement social atypique et une sensibilité particulière aux sons. Le profil si particulier des SW est probablement, au moins en partie, imputable à des caractéristiques intrinsèques à la pathologie : l’hyperacousie entraînerait une mémoire phonologique à court terme (MPCT) élevée qui pourrait expliquer leur bon niveau langagier. Malheureusement, l’effet de l’hyperacousie sur le développement langagier reste difficile à prouver. Cette hyperacousie reste un ressenti très subjectif évaluée essentiellement par des questionnaires, avec très peu d’études se basant sur des mesures physiologiques. De plus, les spécificités du développement langagier du SW pourraient être expliquées par d’autres caractéristiques non-linguistiques (e.g. hypersociabilité).<br />Il est donc essentiel de conduire de nouvelles études pour déterminer les éventuels liens entre l’hyperacousie, les habiletés linguistiques et non-linguistiques (telles que la MPCT). Une façon de tester ces hypothèses est de conduire des recherches cross-syndrome. Dans la littérature, le SW est souvent comparé au syndrome de Down (SD), ces deux troubles présentant un niveau de DI équivalent et des profils hétérogènes complémentaires. Toutes les études indiquent que la bonne maîtrise des aspects structuraux du langage pourrait être imputée à la capacité de la MPCT des SW. De plus, l’appui excessif des SW sur la MPCT pourrait expliquer qu’ils produisent plus de mots qu’ils n’en comprennent, comme si seule la forme phonologique des mots était mémorisée et accessible. Le développement langagier reposerait plus sur la MPCT que sur la dimension lexico-sémantique. Cette hypothèse avançant un déséquilibre entre phonologie et sémantique contraste avec l’hypothèse conservatrice selon laquelle les habiletés langagières seraient simplement une conséquence du retard global du développement cognitif.

En conséquence, le présent projet a pour objectif de déterminer un éventuel effet de l’hyperacousie sur le développement langagier des SW. Nous formulons l’hypothèse selon laquelle leur particularité acoustique augmenterait leur intérêt pour la phonologie et expliquerait leur capacité élevée en MPCT. Pour tester cette hypothèse, nous évaluerons de manière objective leur hyperacousie, en développant des outils appropriés incluant des mesures physiologiques (EEG-NIRS), des questionnaires, et des mesures psychométriques. Nous utiliserons des tests standardisés et des tâches expérimentales originales pour évaluer le développement cognitif (verbal et non-verbal) et langagier (vocabulaire réceptif, aspects qualitatifs du langage). Afin de mieux comprendre le lien entre l’hyperacousie et la MPCT, une évaluation complète de la MPCT sera conduite (répétition de non-mots, ordre sériel des items). Enfin, nous testerons plus précisément le lien entre les composantes phonologique et sémantique en utilisant un paradigme d’amorçage. Les performances des SW seront comparées à celles des SD et des enfants typiques de même âge développemental.

Pas encore collectés

Notre étude fournira de nouvelles données sur le profil cognitif et sociocognitif des SW et des SD, et nous permettra de caractériser les trajectoires développementales de ces 2 groupes atypiques. Il contribuera également à mieux comprendre l’impact de l’hyperacousie sur le développement langagier chez les SW. Les enjeux pour les cliniciens, les familles et les enfants sont particulièrement importants : le langage, et plus généralement les aspects communicatifs sont essentiels dans le développement des aptitudes cognitives et sociales.

1. Golly-Ledoux, V., Hippolyte, A., Ibernon, L., Declercq, C., & Marec-Breton, N. (2022, August). Semantic and phonological association norms in French speaking children from ages 4 to 9 years. Poster presented at the 22nd conference of the European Society for Cognitive Psychology (ESCOP), Lille, France.
2. Golly-Ledoux, V., Hippolyte, A., Ibernon, L., Declercq, C., & Marec-Breton, N. (2022, August). Normes d’association sémantique et phonologique chez l’enfant au développement typique de 4 à 9 ans. Poster presenté au 14ème Colloque International du Réseau Interuniversitaire de PSYchologie du DEVeloppement et de l’Education (RIPSYDEVE). 2-3 Juin 2022 – Montpellier – Université Paul-Valéry Montpellier 3.
3. Hippolyte, A. Bourdin, B., Majerus, S., & Ibernon, L. (2021, Octobre). Effets de l’hyperacousie sur le développement langagier d’enfants avec syndrome de Williams : presentation d’un protocole d’évaluation. Poster presenté au 61èmecongrès de la Société Française de Psychologie (SFP), Tours, France.

Le syndrome de Williams (SW) est un trouble neuro-développemental caractérisé par une déficience intellectuelle (DI) moyenne à modérée, un profil cognitif hétérogène, un comportement social atypique et une sensibilité particulière aux sons. Le profil si particulier des SW est probablement, au moins en partie, imputable à des caractéristiques intrinsèques à la pathologie : l’hyperacousie entraînerait une mémoire phonologique à court terme (MPCT) élevée qui pourrait expliquer leur bon niveau langagier. Malheureusement, l’effet de l’hyperacousie sur le développement langagier reste difficile à prouver. Cette hyperacousie reste un ressenti très subjectif évaluée essentiellement par des questionnaires, avec très peu d’études se basant sur des mesures physiologiques. De plus, les spécificités du développement langagier du SW pourraient être expliquées par d’autres caractéristiques non-linguistiques (e.g. hypersociabilité).
Il est donc essentiel de conduire de nouvelles études pour déterminer les éventuels liens entre l’hyperacousie, les habiletés linguistiques et non-linguistiques (telles que la MPCT). Une façon de tester ces hypothèses est de conduire des recherches cross-syndrome. Dans la littérature, le SW est souvent comparé au syndrome de Down (SD), ces deux troubles présentant un niveau de DI équivalent et des profils hétérogènes complémentaires. Toutes les études indiquent que la bonne maîtrise des aspects structuraux du langage pourrait être imputée à la capacité de la MPCT des SW. De plus, l’appui excessif des SW sur la MPCT pourrait expliquer qu’ils produisent plus de mots qu’ils n’en comprennent, comme si seule la forme phonologique des mots était mémorisée et accessible. Le développement langagier reposerait plus sur la MPCT que sur la dimension lexico-sémantique. Cette hypothèse avançant un déséquilibre entre phonologie et sémantique contraste avec l’hypothèse conservatrice selon laquelle les habiletés langagières seraient simplement une conséquence du retard global du développement cognitif.
En conséquence, le présent projet a pour objectif de déterminer un éventuel effet de l’hyperacousie sur le développement langagier des SW. Nous formulons l’hypothèse selon laquelle leur particularité acoustique augmenterait leur intérêt pour la phonologie et expliquerait leur capacité élevée en MPCT. Pour tester cette hypothèse, nous évaluerons de manière objective leur hyperacousie, en développant des outils appropriés incluant des mesures physiologiques (EEG-NIRS), des questionnaires, et des mesures psychométriques. Nous utiliserons des tests standardisés et des tâches expérimentales originales pour évaluer le développement cognitif (verbal et non-verbal) et langagier (vocabulaire réceptif, aspects qualitatifs du langage). Afin de mieux comprendre le lien entre l’hyperacousie et la MPCT, une évaluation complète de la MPCT sera conduite (répétition de non-mots, ordre sériel des items). Enfin, nous testerons plus précisément le lien entre les composantes phonologique et sémantique en utilisant un paradigme d’amorçage. Les performances des SW seront comparées à celles des SD et des enfants typiques de même âge développemental.
Notre étude fournira de nouvelles données sur le profil cognitif et sociocognitif des SW et des SD, et nous permettra de caractériser les trajectoires développementales de ces 2 groupes atypiques. Il contribuera également à mieux comprendre l’impact de l’hyperacousie sur le développement langagier chez les SW. Les enjeux pour les cliniciens, les familles et les enfants sont particulièrement importants : le langage, et plus généralement les aspects communicatifs sont essentiels dans le développement des aptitudes cognitives et sociales.

Coordination du projet

Laure IBERNON (CENTRE DE RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE : COGNITION, PSYCHISME ET ORGANISATIONS - UR UPJV 7273)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

Université de Liège / Language and Mental deficiency Lab
CHU AMIENS CHU AMIENS-PICARDIE
Université de Liège / Unité de Neurosciences Cognitives et de Psychopathologie Cognitive
CRP-CPO CENTRE DE RECHERCHE EN PSYCHOLOGIE : COGNITION, PSYCHISME ET ORGANISATIONS - UR UPJV 7273
GRAMFC GROUPE DE RECHERCHE SUR L'ANALYSE MULTIMODALE DE LA FONCTION CÉRÉBRALE - UMR-S 1105
LP3C Laboratoire de Psychologie : Cognition, Comportement, Communication
URCA-C2S Université de Reims Champagne-Ardenne, Cognition, Santé, Société

Aide de l'ANR 353 533 euros
Début et durée du projet scientifique : novembre 2020 - 48 Mois

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