CE22 - Sociétés urbaines, territoires, constructions et mobilité

Chaleur et Santé en Ville – H2C

Chaleur et Santé en Ville

La prévention des risques liés à la chaleur et à la qualité de l’air est un enjeu de santé publique majeur en ville. Une meilleure compréhension des variations infra-urbaines de l'exposition des habitants à la chaleur et aux polluants atmosphériques en été est nécessaire pour adapter les mesures de prévention et améliorer la pertinence des prévisions météorologiques et de qualité de l'air pour l'évaluation des impacts sur la santé et pour l'aide à la prise de décision.

Améliorer les services climatiques urbains pour soutenir les politiques de prévention des risques liés à la chaleur, avec la région Île-de-France comme cadre d'étude

La recherche en épidémiologie montre des relations à court terme entre température, pollution atmosphérique et santé, avec des impacts particulièrement élevés en conditions extrêmes de canicule. En ville, l'îlot de chaleur urbain (ICU) amplifie les températures élevées. Pourtant, peu d'études épidémiologiques se sont intéressées à son l'influence sur la santé, et la diversité des approches mises en œuvre limite l'interprétation et la transposabilité des résultats.<br />Bien que l'ICU soit un phénomène largement étudié, une grande complexité subsiste dans la compréhension de sa variabilité spatio-temporelle, au regard des hétérogénéités paysagères et des propriétés de surface dans et autour de la ville. Le mélange turbulent, initié par la rugosité de surface et les contrastes thermiques, modifie la dynamique de la couche limite atmosphérique (ABL) et les circulations atmosphériques locales. Les zones urbaines peuvent ainsi influencer certains phénomènes météorologiques et la distribution des polluants atmosphériques. Peu d'études ont étudié ces interactions complexes et la capacité des modèles à simuler ces effets est peu évaluée, un frein important étant le manque d'observations en milieu urbain.<br />Une prévision fine des conditions météorologiques et de pollution atmosphérique en ville, et la prise en compte de ces nouvelles connaissances sur l'ICU, le confort thermique et la qualité de l'air (QA) dans les études épidémiologiques, permettraient d'améliorer les mesures de prévention de santé publique et d'anticiper les impacts des conditions de forte chaleur. <br />Le projet H2C, par une démarche pluri- et interdisciplinaire, vise à combler les lacunes actuelles de ces différents champs de recherche dans le but d'améliorer les services climatiques urbains pour soutenir les politiques de prévention de la chaleur et la prise de décision à court (alertes) et à long terme (planification urbaine). <br />Cela repose sur plusieurs objectifs scientifiques :<br />1) Mieux comprendre les impacts des couvertures urbaines sur l'ICU, le confort thermique, la météorologie locale et la QA.<br />2) Renforcer la synergie entre modélisation et observations multi-sources pour l'étude des phénomènes environnementaux, et pour l'estimation de l'exposition infra-urbaine à la chaleur et aux polluants atmosphériques, et des risques sanitaires associés.<br />3) Développer des informations utiles à l'action décisionnelle, en termes d'évaluation de l'ICU, de conséquences sur l'exposition extérieure/intérieure, et de prévention des impacts sur la santé.<br />Le projet H2C adopte la région Île-de-France comme cadre d'étude et regroupe un consortium de huit instituts couvrant des expertises diverses : chercheurs en physique de l'atmosphère, météorologie et climatologie urbaine, et chimie atmosphérique (modélisation numérique et méthodes expérimentales), en sciences et techniques du bâtiment, en épidémiologie, et acteurs institutionnels du monde de l'aménagement urbain, de l'environnement et de la santé.

Etude du climat urbain aux échelle climatologique et évènementielle - Le premier volet est dédié à un état des lieux des connaissances actuelles sur le climat urbain de la région parisienne, et les rétroactions sur la météorologie et la QA à l'échelle locale. Il s'appuie sur les observations disponibles et des configurations de modélisation à des résolutions spatiales et temporelles différentes, de l'étude climatologique sur l'Île-de-France (2000-2020) à l'échelle évènementielle sur Paris (notammet en conditions de canicule).
Evaluation de l'influence de la température et de la pollution de l'air sur la mortalité et la morbidité - Le second volet est consacré à l'étude épidémiologique visant à évaluer l'influence des indicateurs météorologiques et de pollution atmosphérique (issus du premier volet) sur la mortalité et la morbidité, en croisant statistiquement de longues séries de paramètres d'exposition et de données sanitaires à l'échelle de la commune et des arrondissements.
Renforcement des systèmes d'observation et analyse croisée de données multi-sources multiples - Le troisième volet vise à développer une base de données d'observation complète, combinant l'acquisition de paramètres météorologiques et de polluants en surface et des profils verticaux (température, humidité, vent) dans la couche limite atmosphérique. Les systèmes d'observation académiques et institutionnels déjà existants (IPSL, Météo France, Airparif) seront renforcer par des mesures long terme et une campagne intensive à l'été 2022, et en explorant l'apport des données d'opportunité. Une analyse croisée de ces données multi-sources permettra des études de processus avancées et une évaluation fine des modèles.
Systèmes de prévision météorologique et de QA à haute résolution et court échéance dans les villes - Le quatrième volet, sur la base des résultats et données des précédentes étapes, vise le développement d'un prototype de chaîne de modélisation de la prévision urbaine à l'échelle hectométrique sur la région parisienne pour la météorologie, la QA, le confort thermique intérieur et l'exposition à la chaleur. En particulier, on cherchera à faire le lien entre microclimat extérieur et conditions de confort dans l'espace intérieur, par une modélisation thermo-aéraulique de bâtiments «sensibles aux risques canicules«. Un enjeu important sera la conception de produits de prévision multicritères.
Transfert de connaissances et outil d'information et de décision - A l'issue de ces travaux, un dernier volet visera l'implémentation d'un outil d'information et de prise de décision pour la gestion des risques et la promotion de l'adaptation et de la prévention. Il pourra intervenir à court terme (lors de fortes chaleurs) pour accompagner le plan canicule en aidant à l'allocation de ressources ou à la conception de stratégies d'adaptation locales, et à long terme pour fournir des recommandations pour les documents relatifs à l'urbanisme, la santé et l'environnement.

La prévention des risques liés à la chaleur et la qualité de l’air (QA) est un enjeu de santé publique en ville. Adapter les mesures de prévention repose sur une compréhension des variations infra-urbaines de l'exposition à la chaleur et à la pollution atmosphérique en été, et du lien avec la mortalité et la morbidité. Cela implique de bien prévoir les conditions de température et QA en ville (par un meilleur traitement dans les modèles actuels des interactions complexes entre couvertures urbaines et phénomènes météorologiques locaux et par de nouvelles observations), et d'intégrer l'effet d'îlot de chaleur urbain (ICU) dans les études épidémiologiques.

Le projet H2C aborde cette question par une approche interdisciplinaire, la finalité étant d'améliorer les services climatiques urbains pour soutenir les politiques de prévention de la chaleur, avec la région parisienne comme cas d'étude. Cela repose sur plusieurs objectifs scientifiques :
1) Mieux comprendre les impacts des couvertures urbaines sur l'ICU, le confort thermique, la météorologie locale et la QA.
2) Renforcer la synergie entre modélisation et observations multi-sources pour l'étude des phénomènes environnementaux, et pour l'estimation de l'exposition infra-urbaine à la chaleur et à la pollution, et des risques sanitaires associés.
3) Développer des informations utiles à l'action décisionnelle, en termes d'évaluation de l'ICU, de conséquences sur l'exposition extérieure/intérieure, et de prévention des impacts sur la santé.

Pour répondre à ces objectifs, le consortium associe huit instituts couvrant des expertises diverses : chercheurs en physique de l'atmosphère, météorologie et climatologie urbaine, et chimie atmosphérique (modélisation numérique et méthodes expérimentales), en sciences et techniques du bâtiment, en épidémiologie, et acteurs institutionnels du monde de l'aménagement urbain, de l'environnement et de la santé.

Le premier volet sera dédié à un état des lieux des connaissances actuelles sur le climat urbain de la région parisienne, et les rétroactions sur la météorologie et la QA à l'échelle locale. Il s'appuiera sur les observations disponibles et des configurations de modélisation à des résolutions spatiales et temporelles différentes, de l'étude climatologique sur l'Ile-de-France à l'échelle évènementielle sur Paris. Ce travail alimentera le deuxième volet consacré à l'étude épidémiologique visant à évaluer l'influence des indicateurs météorologiques et de pollution atmosphérique sur la mortalité et la morbidité, en croisant statistiquement de longues séries de paramètres d'exposition et de données sanitaires à l'échelle de la commune et des arrondissements. Un large volet expérimental sera aussi mené tout au long du projet pour renforcer les systèmes d'observation en combinant des mesures long terme et une campagne intensive durant l'été 2022. Une analyse croisée des données de sources multiples permettra des études de processus avancées et une évaluation fine des modèles. Les résultats de ces trois volets contribueront au développement d'un prototype de chaîne de modélisation de la prévision urbaine à l'échelle hectométrique sur la région parisienne pour la météorologie, la QA, le confort thermique intérieur et l'exposition à la chaleur. En particulier, on cherchera à faire le lien entre microclimat extérieur et conditions de confort dans l'espace intérieur, par une modélisation thermo-aéraulique de bâtiments "sensibles aux risques canicules". A l'issue de ces travaux, un dernier volet visera l'implémentation d'un outil d'information et de prise de décision pour la gestion des risques et la promotion de l'adaptation et de la prévention. Il pourra intervenir à court terme (lors de fortes chaleurs) pour accompagner le plan canicule en aidant à l'allocation de ressources ou à la conception de stratégies d'adaptation locales, et à long terme pour fournir des recommandations pour les documents relatifs à l'urbanisme, la santé et l'environnement.

Coordination du projet

Aude Lemonsu (Centre national de recherches météorologiques)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CNRM Centre national de recherches météorologiques
LHEEA LABORATOIRE DE RECHERCHE EN HYDRODYNAMIQUE, ENERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENT ATMOSPHÉRIQUE
PRODIG UPARIS UMR 8586
AIRPARIF / service Emissions et Modélisation
L'Institut Paris Region INST AMENAGEMENT URBAIN REG IDF
CSTB Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
IPSL Institut Pierre-Simon Laplace
Santé publique France

Aide de l'ANR 850 736 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

Liens utiles

Explorez notre base de projets financés

 

 

L’ANR met à disposition ses jeux de données sur les projets, cliquez ici pour en savoir plus.

Inscrivez-vous à notre newsletter
pour recevoir nos actualités
S'inscrire à notre newsletter