CE39 - Sécurité Globale, Cybersécurité

Comment les données modifient-elles notre manière de (pré)voir la guerre ? L'impact des pratiques de recherche en études des conflits quantitatives sur les perceptions de la violence politiques par les ONG, les institutions politiques, et les média – DATAWAR

Résumé de soumission

Quel est l’impact de « l’agency of data » - défini comme les pratiques sociales de la collection et de l’analyse des données en études quantitatives de conflit - sur les représentations de la guerre des praticiens officiels, médiatique, et ceux des ONG ? DATAWAR est le premier projet collaboratif à répondre à cette question de recherche à l’aide d’une approche holistique aux méthodes mixtes. Ce projet combine les expertises de Sciences Po dans l’analyse sociologique des Relations internationales, de l’Ecole polytechnique dans les méthodes quantitatives, et de Sciences Po Lille dans la construction de liens entre le monde scientifique et les praticiens issus des institutions, des médias, et des ONG.
Les praticiens impliqués dans la couverture, l’analyse et la gestion des conflits s’appuient de plus en plus sur les résultats des analyses quantitatives des conflits pour comprendre et prédire la conflictualité contemporaine. Les ONG et organisations internationales intègrent ces savoirs scientifiques afin d’élaborer des systèmes de détection de conflit. Cependant, il y a très peu de recherches systématiques concernant les pratiques scientifiques associées à la collection, le codage, l’analyse mathématique et la publication des données quantitatives des conflits– et encore moins d’études de leur impact sur les représentations des praticiens. Nous soutenons que ces pratiques scientifiques tendent à exclure des facteurs plus difficiles à observer et à chiffrer, et en conséquence ne reflètent pas l’évolution théorique dans l’étude des conflits de ces dernières années. Ainsi, chez les praticiens, les analyses quantitatives des conflits peuvent contribuer à une perception partiale de la violence, voire à des conceptions linéaires et déterministes des causes de la violence.
DATAWAR analysera la totalité du « cycle de vie » des données quantitatives sur les conflits armés. En proposant une méthodologie combinant l’analyse de contenu avec des entretiens, le projet examinera d’une part les pratiques de la collection, du codage, de l’analyse, et de la publication des données quantitatives, et d’autre part la réception et la transformation discursive de cette production scientifique par les institutions gouvernementales et militaires, les ONG, et les médias. Le projet sera structuré en trois Work Packages :
WP1 (direction : Thomas Lindemann) mettra l’accent sur la « production » de savoirs issus des analyses quantitatives des conflits. Le contenu des deux principales revues scientifiques sera échantillonné et analysé. Cette étape préparera les entretiens avec les gestionnaires des bases de données et les auteurs des articles influents, dans le but de connaître les pratiques informelles dans la production et publication scientifiques.
WP2 (direction : Frédéric Ramel) analysera l’impact de ces productions sur les représentations des praticiens (politiques et militaires, journalistiques, ONG). Un corpus de contenu médiatique sera construit pour évaluer comment les résultats de l’analyse quantitative des conflits sont disséminés et transformés dans les médias. Cette analyse comprendra des entretiens avec des praticiens pour évaluer leurs perceptions et usages des savoirs quantitatifs, y compris concernant les bases de données de conflits établies ou nouvelles.
WP3 (direction : Eric Sangar) sera en charge d’intégrer, dès le début du projet, les besoins concrets des 3 groupes de praticiens et de disséminer les résultats du projet. Au-delà des formes « traditionnelles » de la communication scientifique, la stratégie de dissémination prévoit la création d’un outil interactif basé sur le web, le ‘Conflict Database Compass’, et un cours professionnel proposant des bonnes pratiques dans l’usage des données quantitatives dans l’analyse et gestion des conflits par les praticiens ciblés.

Coordination du projet

Frédéric Claude RAMEL (Centre de recherches internationales)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CERAPS Centre d'Etudes et de Recherches Administratives, Politiques et Sociales
LinX LinX: Laboratoire interdisciplinaire de l'X : humanités et sciences sociales
CERI Centre de recherches internationales

Aide de l'ANR 361 251 euros
Début et durée du projet scientifique : - 42 Mois

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