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Pourquoi l’école maternelle ne réduit pas les inégalités scolaires initiales liées à l’origine sociale ? Examen du rôle des interactions langagières en classe et évaluation d’une intervention à destination des enseignants. – PRESCHOOL

PRESCHOOL

Pourquoi l’école maternelle ne réduit pas les inégalités scolaires initiales liées à l’origine sociale ? Examen du rôle des interactions langagières en classe et évaluation d’une intervention à destination des enseignants.

Examen du rôle des interactions langagières en classe et évaluation d’une intervention à destination des enseignants.

La France est l’un des pays où le statut socioéconomique (SSE) influence le plus les résultats scolaires. Cette influence est observée très tôt car dès 2 ans les enfants de SSE faible ont des compétences verbales moins développées que les enfants de SSE élevé. En France, l’école maternelle est conçue pour réduire ces inégalités initiales en fournissant aux élèves de faible SSE une plus grande familiarité vis-à-vis des apprentissages scolaires. Cependant, si la fréquentation précoce et régulière de l’école maternelle est bénéfique pour tous les élèves, elle ne réduit pas les inégalités sociales en matière de résultats scolaires. <br /><br />Le premier objectif de ce projet est d'examiner pourquoi l’école maternelle ne parvient pas à réduire les disparités initiales liées au SSE. Notre hypothèse est que les contextes de classe ne permettent pas une participation orale égale des enfants. En raison de normes académiques qui sont en accord à la socialisation des enfants de SSE élevé mais en décalage avec celles des enfants de faible SSE, nous faisons l’hypothèse que ces derniers ont un niveau de participation orale plus faible que celui des autres élèves. Nous prédisons que les enfants de faible SSE sont non seulement moins susceptibles de parler après avoir été sollicités, mais également moins susceptibles de prendre la parole sans avoir été interrogés. En effet, commencer l’école en étant moins familiarisé avec les savoirs et compétences scolaires, en ayant mois l’habitude d’exprimer ses opinions personnelles, tout en ayant une expérience familiale moins valorisable (e.g., des visites de musées) ne facilitent pas la participation en classe. En ce qui concerne les enseignants, nous nous attendons à ce qu'ils soient moins susceptibles de favoriser la participation des enfants de faible SSE en leur posant moins de questions et en leur donnant moins de possibilités de s'exprimer, mais aussi en étant moins susceptibles de leur permettre de prendre la parole sans avoir été interrogés. Le deuxième objectif du projet est d’examiner comment ces différences de participation orale liées au SSE évoluent du début à la fin de l’école maternelle. Si certaines recherches montrent une corrélation entre le SSE et les compétences verbales avant et après l’école maternelle, aucune recherche n’a examiné l’évolution de ces inégalités au cours de la socialisation préscolaire. Le troisième objectif est de concevoir, de mettre en œuvre et d’évaluer une intervention visant à modifier les pratiques des enseignants dans le but d’améliorer la participation orale des élèves de faible SSE et, par conséquent, de réduire les inégalités académiques initiales. Le principe sous-jacent de cette intervention est de sensibiliser les enseignants aux disparités culturelles initiales entre les enfants, mais aussi de leur fournir des stratégies pour favoriser la participation orale des enfants de faible SSE.

Pour répondre aux deux premiers objectifs, nous effectuerons des observations dans 20 classes d’école maternelle, pour un échantillon total d'environ 500 enfants. Afin de surmonter certaines limites inhérentes à l’observation, nous utiliserons un dispositif d’enregistrement vidéo et de codage permettant d’examiner les comportements des enfants et des enseignants dans leur environnement de classe. Pour répondre au troisième objectif, nous élaborerons, mettrons en œuvre et évaluerons une intervention visant à modifier les pratiques des enseignants. Les participants seront 40 enseignants, pour un échantillon total d'environ 1000 enfants. Pour évaluer l’efficacité de l’intervention, les aptitudes verbales des enfants seront évaluées en septembre avant l’intervention et en juin en fin d’année scolaire.

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1. Goudeau, S., & Cimpian, A. (2021). How Do Young Children Explain Differences in the Classroom? Implications for Achievement, Motivation, and Educational Equity. Perspectives on Psychological Science, 16, 533-552. doi.org/10.1177/1745691620953781

2. Goudeau, S., Sanrey, C., Stanczak, A., Manstead, A., & Darnon, C. (sous presse). Why lockdown and distance learning during the COVID-19 pandemic are likely to increase the social class achievement gap. Nature Human Behaviour.

La France est l’un des pays où le statut socioéconomique (SSE) influence le plus les résultats scolaires. Cette influence est observée très tôt car dès 2 ans les enfants de SSE faible ont des compétences verbales moins développées que les enfants de SSE élevé. En France, l’école maternelle est conçue pour réduire ces inégalités initiales en fournissant aux élèves de faible SSE une plus grande familiarité vis-à-vis des apprentissages scolaires. Cependant, il apparaît que l’école maternelle ne réduit pas ces inégalités initiales. Si la fréquentation précoce et régulière de l’école maternelle est bénéfique pour tous les élèves, elle ne réduit pas les inégalités sociales en matière de résultats scolaires. En effet, comparativement aux enfants de SES élevé, les enfants de faible SSE entrent en CP avec des compétences moins développées en termes de langage, de lecture et d'écriture.
Le premier objectif de ce projet est d'examiner pourquoi l’école maternelle ne parvient pas à réduire les disparités initiales liées au SSE. Notre hypothèse est que les contextes de classe ne permettent pas une participation orale égale des enfants. En raison de normes académiques qui sont en accord à la socialisation des enfants de SSE élevé mais en décalage avec celles des enfants de faible SSE, nous faisons l’hypothèse que ces derniers ont un niveau de participation orale plus faible que celui des autres élèves. Nous prédisons que les enfants de faible SSE sont non seulement moins susceptibles de parler après avoir été sollicités, mais également moins susceptibles de prendre la parole sans avoir été interrogés. En effet, commencer l’école en étant moins familiarisé avec les savoirs et compétences scolaires, en ayant mois l’habitude d’exprimer ses opinions personnelles, tout en ayant une expérience familiale moins valorisable (e.g., des visites de musées) ne facilitent pas la participation en classe. En ce qui concerne les enseignants, nous nous attendons à ce qu'ils soient moins susceptibles de favoriser la participation des enfants de faible SSE en leur posant moins de questions et en leur donnant moins de possibilités de s'exprimer, mais aussi en étant moins susceptibles de leur permettre de prendre la parole sans avoir été interrogés. Le deuxième objectif du projet est d’examiner comment ces différences de participation orale liées au SSE évoluent du début à la fin de l’école maternelle. Si certaines recherches montrent une corrélation entre le SSE et les compétences verbales avant et après l’école maternelle, aucune recherche n’a examiné l’évolution de ces inégalités au cours de la socialisation préscolaire. Le troisième objectif est de concevoir, de mettre en œuvre et d’évaluer une intervention visant à modifier les pratiques des enseignants dans le but d’améliorer la participation orale des élèves de faible SSE et, par conséquent, de réduire les inégalités académiques initiales. Le principe sous-jacent de cette intervention est de sensibiliser les enseignants aux disparités culturelles initiales entre les enfants, mais aussi de leur fournir des stratégies pour favoriser la participation orale des enfants de faible SSE.
Pour répondre aux deux premiers objectifs, nous effectuerons des observations dans 20 classes d’école maternelle, pour un échantillon total d'environ 500 enfants. Afin de surmonter certaines limites inhérentes à l’observation, nous utiliserons un dispositif d’enregistrement vidéo et de codage permettant d’examiner les comportements des enfants et des enseignants dans leur environnement de classe. Pour répondre au troisième objectif, nous élaborerons, mettrons en œuvre et évaluerons une intervention visant à modifier les pratiques des enseignants. Les participants seront 40 enseignants, pour un échantillon total d'environ 1000 enfants. Pour évaluer l’efficacité de l’intervention, les aptitudes verbales des enfants seront évaluées en septembre avant l’intervention et en juin en fin d’année scolaire.

Coordination du projet

Sébastien Goudeau (Centre d'étude et de recherche sur la cognition et l'apprentissage)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CeRCA Centre d'étude et de recherche sur la cognition et l'apprentissage
UPDESCARTES -EA 4471 Laboratoire de Psychologie Sociale - menaces et société (LPS)

Aide de l'ANR 203 813 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2019 - 48 Mois

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