CE21 - Alimentation et systèmes alimentaires

Traquer les Pesticides Présents dans l'Alimentation par l’Emploi de la Spectrométrie de Masse Haute Résolution : approche ciblée et non-ciblée – AlimOmic

Résumé de soumission

Les pesticides sont largement utilisés dans l'agriculture. Bien qu'ils produisent des rendements élevés, ils ne sont pas sans conséquences sur les êtres humains. Par ailleurs, l’opinion publique est de plus en plus préoccupée par ce sujet. La règlementation prévoit des limites maximales de résidus et des plans de surveillance et de contrôle (PSPC). Néanmoins, l’actualité récente nous alerte sur le fait qu'aucun système n'est parfait, le cas du Fipronil dans les oeufs en est un parfait exemple. Actuellement, la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem est reconnue comme la référence pour l'analyse multi-résidus de pesticides grâce à sa spécificité et sa sensibilité. Cependant, cette technique est limitée à une liste préétablie de substances à rechercher. Ce manque d’exhaustivité est un problème; de nombreuses molécules sont susceptibles d'être trouvées dans les aliments, il est donc important de pouvoir les détecter. La chromatographie liquide couplée à des méthodes de spectrométrie de masse haute résolution (LC-HRMS) est une tendance fort prometteuse dans le domaine analytique. Elle permet de cribler un grand nombre de molécules et répond au manque d'exhaustivité des analyses conventionnelles, tout en offrant la possibilité d’analyser rétrospectivement un échantillon. Trois types d'analyses peuvent être effectués sur ces instruments: le dépistage ciblé, le dépistage suspect et le dépistage non ciblé. Les deux premiers utilisent une liste préétablie de composés. Quant au dépistage non ciblé, il emploie des outils chimiométriques sans aucune liste et a priori. Cependant, la LC-HRMS a aussi ses défis: sensibilité des dispositifs à évaluer, critères d'identification des contaminants nécessitant l'acquisition des spectres MS et MS², impact du signal matriciel et des artéfacts sur la génération d'un nombre considérable de signaux à examiner, et enfin la mise en place de workflows complexes nécessitant des outils chimiométriques.
Le projet AlimOmic souhaite contribuer à combler les «lacunes» évoquées ci-dessus et tout en contribuant à la diffusion de la LC-HRMS auprès des laboratoires de surveillance afin d'améliorer la sécurité alimentaire en France et à l'étranger des populations. Pour ce faire, il propose de développer et de valider une méthode LC-HRMS pour quantifier, par approche cible, et détecter, par approche non ciblée, un groupe de pesticides aussi large que possible (> 300 molécules). Ce travail de recherche sera l'occasion d'évaluer les performances de tels dispositifs et approches, et aussi l'opportunité de mieux comprendre et clarifier l'utilisation et l'interprétation des critères d'identification en raison de la nature relative de chacun. Il faudra réaliser le développement des différentes méthodes d'extraction nécessaires aux matrices alimentaires qui seront analysées (fruits, légumes et viande) et élaborer un plan d'échantillonnage étendu pour deux raisons. Premièrement, afin d'appréhender la diversité des matrices échantillonnées en vue de développer des stratégies pour pouvoir distinguer les caractéristiques anthropiques (pesticides) des caractéristiques et artefacts «naturels». Deuxièmement, étudier, à l'aide de ce plan d'échantillonnage, la présence éventuelle de contaminants / pesticides non recherchés par les PSPC conventionnels, puis fournir des données pour l'évaluation des risques. Pour atteindre les objectifs susmentionnés, il sera essentiel de faire un état des lieux et une comparaison des workflows et logiciels les plus utiles et les plus efficaces. Le projet AlimOmic une fois achevé devrait aider à apporter des réponses aux quatre défis de la LC-HRMS, tout en fournissant des méthodes et des stratégies analytiques permettant de démontrer la polyvalence de l'approche. Enfin, permettre à ces méthodes et appareils de se disséminer plus facilement dans les laboratoires de surveillance et ainsi améliorer la sécurité et la santé des consommateurs.

Coordinateur du projet

Monsieur Julien Parinet (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation de l'Environnement et du Travail, Laboratoire de Sécurité des Aliments)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

ANSES LSA Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation de l'Environnement et du Travail, Laboratoire de Sécurité des Aliments

Aide de l'ANR 307 958 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2020 - 48 Mois

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