Immigrés chinois à Paris et en région parisienne – ChIPRe

L’enquête recourt à une méthode d’échantillonnage innovante (Network Sampling with Memory) encore jamais testée en France et particulièrement adaptée pour enquêter des populations rares et/ou difficiles à atteindre. L’enquête est menée auprès de 800 personnes nées en Chine et vivant en d’Île-de-France, où résident les deux tiers de la population ciblée. La méthode NSM procède à un échantillonnage partiellement aléatoire en sélectionnant des individus dans la liste des personnes citées par d’autres personnes préalablement enquêtées. Cette méthode permet de constituer un échantillon susceptible d’être représentatif de la population née en Chine et vivant dans l’un des départements d’Île-de-France.

Premiers résultats attendus fin 2021

Premiers résultats attendus fin 2021

Premiers résultats attendus fin 2021

Les immigrés nés en R. P. de Chine constituent un segment en forte croissance de la population étrangère en France: en 2013, ils formaient le troisième groupe le plus important de nouveaux arrivants, après ceux en provenance du Maroc et de l'Algérie. Ils restent cependant relativement invisibles dans la statistique française, parce que les modes d'échantillonnage probabiliste standard ne permettent pas d’étudier les groupes numériquement faibles. Le recensement français, quant à lui, ne contient pas suffisamment d’informations pour caractériser les populations immigrées et peuvent omettre des migrants en situation illégale ou socialement marginalisés. Le projet ChIPRe recourt à une méthode d’échantillonnage innovante mise au point pour étudier les populations numériquement faibles et difficiles à atteindre, Network Sampling with Memory, qui permettra de sélectionner un échantillon représentatif de la population immigrée chinoise à Paris et en région parisienne. Cette méthode permet également de recueillir des données sur les réseaux sociaux des répondants qui, en dépit de leur rôle crucial dans les décisions de migration et l’adaptation des immigrés à la société d’accueil, sont rarement saisis dans le cadre d’enquêtes traditionnelles sur les migrations. Les données recueillies dans le cadre de ChIPRe permettront une description systématique de la population née en Chine et mettront en évidence des aspects cruciaux de l’assimilation des immigrés nés en Chine dans le contexte français, notamment la manière dont les réseaux sociaux façonnent leur intégration sur le marché du travail et leur assimilation dans la société d’accueil.
Le consortium de ChIPRe comprend des chercheurs français et américains ayant une expertise dans la conception et la réalisation d’enquêtes sociodémographiques auprès des populations nationales et étrangères en France et auprès de la population chinoise en Chine et ailleurs (USA, Tanzanie), ainsi qu’une expertise sur les problématiques de l’immigration, de l’assimilation, des cycles de la vie familiale, des études de genre et de l’intégration sur le marché du travail.
Les principaux objectifs de recherche de ChIPRe sont: (a) décrire les caractéristiques sociodémographiques de la communauté chinoise à Paris et en région parisienne et souligner son hétérogénéité( dont des informations biographiques pré- et post-migratoires, la région d’origine en Chine, l’histoire migratoire, et facteurs jouant dans la décision d’émigrer en France; (b) décrire les liens co-ethniques et interethniques et identifier les schémas de segmentation et les sources de stratification sociale au sein de la communauté chinoise en testant des modèles d'homophilie sociale; (c) tester la prévalence et le maintien de liens transnationaux avec des membres des communautés d’origine en Chine et ailleurs qui pourraient entraver l’intégration dans la société d’accueil ou faciliter la migration de retour; (d) tester des modèles d’intégration sociale et d'intentions de retour des immigrés incluant les effets des relations avec les pairs; e) évaluer le rôle des interactions avec les pairs et des réseaux de communication dans l’adaptation des immigrés à la société d'accueil; (f) décrire les processus de recherche d’emploi et mettre en évidence les différences liées à la région d’origine en Chine et au parcours éducatif et professionnel avant la migration; g) mesurer la prévalence et les caractéristiques des discriminations perçues par les immigrés chinois afin de mieux comprendre comment se forgent les expériences individuelles en matière de discrimination tant au sein qu’à l’extérieur de la communauté chinoise dans divers aspects de la vie quotidienne (recherche d'emploi, sphère publique, etc.); (h) mesurer et décrire les différences observées entre les hommes et les femmes dans ces différents domaines, notamment car les Chinoises contribuent de manière croissante aux flux migratoires récents de Chine vers la France.