CE32 - Dynamique des écosystèmes et de leurs composants en vue de leur gestion durable

Interactions planctoniques, facteurs environnementaux et conséquences biologique/géochimiques dans le laboratoire côtier sud-Sénégalais – SOLAB

Résumé de soumission

Les océans côtiers et les services qu'ils procurent sont d'une grande importance environnementale, sociale et économique, particulièrement pour les populations riveraines. Ces régions sont soumises à une très forte pression anthropique multiforme d'origine locale mais aussi en conséquence des changements globaux: réchauffement de l'océan de proche surface, désoxygénation, acidification, eutrophisation, surpêche, et pollutions diverses (métaux lourds, eaux usées). Ces perturbations interagissent les unes avec les autres, et peuvent se propager/s'amplifier dans l'écosystème par modification des interactions trophiques clés. Afin de gérer et d'anticiper ces effets, des outils de surveillance et de gestion de l'environnement marin sont indispensables. Malheureusement, les connaissances scientifiques sont insuffisantes à leur mise en place dans la plupart des zones côtières.
Ce contexte est exacerbé en Afrique de l'Ouest où les ressources marines jouent un rôle socio-économique essentiel, où elles subissent des contraintes d'origine anthropique majeures, et où le fonctionnement des écosystèmes marins ne bénéficie que d'une attention modeste. SOLAB propose de faire d'un secteur d'environ 200 km par 200 km du plateau sud sénégalais (SSUS), identifié comme particulièrement propice, une zone atelier pour l'étude des écosystèmes côtiers.
L'objectif général de SOLAB est d'améliorer notre capacité à prévoir et à gérer les évolutions océaniques côtières. En raison de son rôle pivot dans les écosystèmes marins, le plancton est au coeur de SOLAB. Le projet examinera sa dynamique, sa diversité, sa structure et sa variabilité dans les trois éco-provinces voisines composant le SSUS. Plus précisément, nous cherchons à: 1) comprendre comment l'écosystème du plancton réagit à la variabilité de ses forçages physiques / biochimiques aux échelles de la journée à plusieurs mois en temps, et de 1 à 100 km en espace (des processus physiques plus rapides et plus fins seront également considérés dans la mesure où ils contribuent à l'agrégation / dispersion d'organismes marins et affectent l'intensité des transferts trophiques) 2) clarifier les effets de la variabilité présente de l'environnement à ces échelles sur les petits poissons pélagiques (principalement sardinella spp qui utilise le SSUS comme nurserie) et une espèce de coquillage côtier; 3) tirer profit de 1) et 2) pour explorer les modifications possibles de l'écosystème du SSUS sous l'effet des changements globaux.
Le projet repose sur l'utilisation d'une approche intégrée multi-échelle avec un accent sur les échelles dites synoptiques allant de quelques jours à quelques semaines et sur les échelles spatiales autour de quelques kilomètres à quelques dizaines de kilomètres. Les périodes de transition entre les saisons d'upwelling et de mousson où la majeure partie du stock de Sardinella aurita migre dans ou hors du SSUS seront particulièrement scrutées.

SOLAB combine une large gamme de méthodes d'observations (satellites, campagnes en mer, mouillages instrumentés, mesures acoustique, optiques, analyses chimiques, metabarcoding). En s'appuyant sur ces observations, SOLAB est conçu pour contribuer à l’émergence d’une nouvelle génération de modèles numériques de l’océan côtier couvrant la physique, la biogéochimie, la biodiversité fonctionnelle du plancton ainsi que la modélisation du cycle de vie des petits pélagiques.
En transformant le sud Sénégal en laboratoire naturel pour l'étude de l'environnement côtier, SOLAB vise à appuyer les sociétés ouest-africaines dans la gestion de leur environnement marin et des changements qui l'attendent (e.g., par la poursuite d'activités de formation menées depuis plusieurs années par le consortium). Plus spécifiquement, SOLAB vise à contribuer au développement de l'aquaculture et à fournir les fondations scientifiques d'un l'observatoire du milieu marin en gestation au Sénégal.

Coordination du projet

Xavier Capet (Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IRD-LEMAR LABORATOIRE DES SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT MARIN
IRD-LOPS Laboratoire d'Océanographie Physique et Spatiale (LOPS)
LEGOS Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales
LA Laboratoire d'aérologie
IFREMER IFREMER ODE / DYNECO/PEL
IRD-UMMISCO Unité de modélisation mathématique et informatique des systèmes complexes
ANA Agence nationale d'aquaculture
MARBEC Centre pour la biodiversité marine, l'exploitation et la conservation
LOSEC Université Assane SECK de Ziguinchor / Laboratoire d'Océanographie, des Sciences de l'Environnement et du Climat
CRODT Institut de Recherches Agronomiques / Centre de Recherches Halieutiques de Dakar Thiaroye
IRD-LOCEAN Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques
LPAO-SF Université Cheikh Anta Diop de Dakar / Laboratoire de Physique de l'Atmosphère et de l'Océan - Siméon Fongang

Aide de l'ANR 743 910 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2019 - 42 Mois

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