La confiance visuelle fait référence à notre capacité à estimer la justesse de nos décisions en perception visuelle. Par rapport à d'autres formes de métacognition, la méta-perception a récemment suscité un sursaut d'études, sans doute parce que la perception bénéficie déjà de cadres théoriques forts. Nous avons récemment affiné ces cadres existants en proposant de distinguer clairement les évidences sensorielles de certaines «évidences de confiance» qui déterminent la décision de confiance. Le problème est maintenant de caractériser les propriétés et les conséquences de cette évidence de confiance, et c'est le but de la présente proposition.
Au fur et à mesure que le nombre d'études augmente, il devient clair que la confiance visuelle n'est pas simplement une estimation bruitée de la décision perceptive, mais dépend plutôt d'un grand nombre de facteurs. Nous avons identifié quatre axes qui, selon nous, contribueront à façonner les données de confiance: (1) variabilité inter-individuelle, (2) accessibilité des tâches, (3) confiance globale et (4) apprentissage perceptif. Le but du premier axe est de comprendre quels indices sont utilisés pour la confiance, et à cette fin, nous étudierons la variabilité de confiance entre individus. Une partie de la variabilité idiosyncratique dans l'efficacité du jugement de confiance pourrait provenir d'une tentation variable d'exagérer l'impact du bruit de stimulus sur l'estimation de sa propre performance. Dans le deuxième axe, nous essaierons de comprendre ce qui dans une tâche détermine l'accessibilité à la confiance visuelle. En particulier, nous testerons l'hypothèse selon laquelle des tâches de plus haut niveau, telles que l'identification d’un visage, conduisent à une meilleure efficacité de confiance que les tâches de bas niveau, telles que détecter si deux segments sont bien alignés. L'objectif du troisième axe est de comprendre comment les individus construisent un sentiment de confiance pour une tâche dans son ensemble, et non pour un seul jugement isolé. Nous commencerons par étudier attentivement comment la confiance s'accumule au sein d'un ensemble de stimuli et comment comparer une telle confiance globale avec une seule décision. Enfin, dans le quatrième axe, nous étudierons comment l'apprentissage perceptuel bénéficie de la confiance visuelle. En particulier, nous testerons dans quelle mesure les données de confiance peuvent être considérées comme un signal d'erreur interne pouvant servir de procuration pour un feedback externe. Nous croyons qu'une meilleure compréhension de ces quatre aspects fondamentaux de l’évidence de confiance nous aidera à dériver un modèle précis et utile de la confiance visuelle, et finalement de la métacognition.
Monsieur Pascal MAMASSIAN (Laboratoire des Systèmes Perceptifs)
L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.
CES Centre d'économie de la Sorbonne
INCIA INSTITUT DE NEUROSCIENCES COGNITIVES ET INTEGRATIVES D'AQUITAINE
LNC LABORATOIRE DE NEUROSCIENCES COGNITIVES
LSP Laboratoire des Systèmes Perceptifs
Aide de l'ANR 509 096 euros
Début et durée du projet scientifique :
octobre 2018
- 48 Mois