CE03 - Interactions homme-environnement

Sensibilisation précoce aux éruptions volcaniques : Développement, test et étude de l'impact psychosociologique de nouveaux indicateurs en vue d’une meilleure gestion des crises volcaniques. – V-CARE

Résumé de soumission

Les éruptions volcaniques en contexte de subduction peuvent avoir des impacts sociaux et environnementaux de grande ampleur, à l'échelle locale ou globale, impacts amplifiés par notre ignorance dans l'interprétation des précurseurs et dans l'anticipation de la phénoménologie éruptive. Des progrès récents en sciences de la Terre ouvrent de nouvelles voies pour identifier les échelles de temps entre des signes précurseurs et une éruption et ainsi progresser dans la définition d’outils «d'alerte précoce» pour mener à un système plus robuste de gestion des risques volcaniques et une résilience communautaire accrue.

Le projet V-CARE relèvera ce défi en intégrant plusieurs approches, de la recherche sur les échelles de temps des processus magmatiques au développement d'outils décisionnels et à l'étude de l'impact de ces outils d'alerte sur les processus décisionnels institutionnels. Le projet est ainsi structuré en trois axes :

• Le premier, dédié aux sciences de la Terre, vise à comprendre la dynamique du réservoir magmatique et à identifier les échelles de temps intervenant entre la remobilisation du magma en profondeur, identifiées dans les cristaux, et les premiers signes de reactivation en surface enregistrés par les réseaux de surveillance.

• Le deuxième réunit des chercheurs en sciences de la terre et en sciences humaines et sociales (géographie, psychologie, sciences politiques et sociologie) travaillant tous ensemble pour assembler ce que nous appelons une «horloge d'alerte précoce», définir de nouveaux indicateurs et scénarios, et les introduire dans le processus d'expertise, en accordant une attention particulière aux incertitudes.

• Le troisième vise à explorer les effets de cette «horloge d'alerte précoce» sur la prise de décision. Des sociologues traiteront de la manière dont les pouvoirs publics peuvent gouverner pendant une longue période de latence et des changements qui en découlent en termes de prévention et d'adaptation. Des psychologues et des géographes évalueront les effets psychologiques sur les populations d'un tel avertissement très précoce, dont certains potentiellement contre-productifs, afin d'améliorer la résilience des communautés.

La pertinence opérationnelle de cette recherche sera assurée en travaillant avec un «comité d'utilisateurs» formé de professionnels de la gestion de crise et de la prévention des risques.
Le premier axe nous impose de travailler sur plusieurs volcans: Montagne Pelée (Martinique), Santorin (Grèce) et Bezymianny et Kizimen (Kamtchatka, Russie), ces derniers étant actifs et suivis. Toute la chaîne de risque sera étudiée sur le cas exemplaire de la Martinique qui partage des traits communs avec tous les autres cas : insularité, éloignement du continent, modèle de gouvernance articulant le niveau national et local.
Les résultats attendus du projet sont (1) les contraintes sur le temps disponible avant le début d'une éruption, (2) la validation du résultat par comparaison avec les volcans surveillés, (3) l'architecture dynamique spatio-temporelle du système de plomberie magmatique, (4) de nouveaux indicateurs et scénarios pour la gestion des risques volcaniques et (5) une meilleure compréhension des processus décisionnels institutionnels et personnels en période de crise avec de longues périodes de latence, et des scénarios et plans de gestion de crise co-définis avec des acteurs opérationnels. La méthodologie développée dans le projet servira également de référence pour une application dans d'autres domaines. Les résultats seront partagés, discutés avec le «comité d’utilisateurs» et rendus publics lors d'une réunion finale en Martinique en présence des acteurs locaux (préfecture, mairies, associations, population, médias). Ils seront diffusés dans la littérature académique, à travers la plateforme française de réduction des risques de catastrophe (AFPCN) pour atteindre les professionnels du risque et via le MOOC Volcanologie Physique FUN pour atteindre un plus large public.

Coordinateur du projet

Monsieur Georges Boudon (Institut de physique du globe de Paris)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CSO FONDATION NATIONALE DES SCIENCES POLITIQUES
CRPMS Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société
LMV LABORATOIRE MAGMAS ET VOLCANS
IPGP Institut de physique du globe de Paris
ISTeP Institut des sciences de la Terre Paris

Aide de l'ANR 610 070 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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