DS05 - Sécurité alimentaire et défi démographique

Effets des changements de régimes alimentaires sur l’équilibre des marchés, le partage de la valeur dans les filières, la santé publique, l’environnement et l’usage des sols. – DIETPLUS

DIET+

Le projet Diet+ a pour but d'analyser les régimes alimentaires en France, en mettant l'accent sur les relations entre les mécanismes de marché et la qualité globale de ces régimes. La qualité globale se définit par la qualité du contexte de consommation, la qualité des aliments, l'utilisation des sols et l’environnement, et les critères de santé publique.

Les objectifs

Dans de nombreux pays, il existe de nombreux débats sur la meilleure façon d'améliorer les habitudes alimentaires et la nutrition. Les habitudes alimentaires ont de nombreuses conséquences directes, tant sur les systèmes agricoles que sur les ressources naturelles. Dans ce contexte, plusieurs travaux sur les régimes alimentaires ont mis en évidence des bénéfices substantiels qui pourraient provenir de changements significatifs, mais encore hypothétiques, des régimes alimentaires. Beaucoup de ces études sont basées uniquement sur des modèles de régimes alimentaires, dans lesquels les incitations des agents ou les ajustements de prix sont négligés, ce qui soulève de nombreuses questions économiques. Bien que les modèles économiques soient imparfaits, ces modèles sont utiles pour être précis avec les impacts des outils réglementaires sur les ajustements du marché et les surplus/bénéfices des agents. Être précis sur les comportements économiques est important pour comprendre les ajustements des marchés et concevoir des politiques efficaces.<br /><br />Le projet Diet+ a pour but d'analyser les régimes alimentaires en France, en mettant l'accent sur les relations entre les mécanismes de marché et la qualité globale de ces régimes, incluant la qualité de la consommation, les améliorations de la qualité des aliments, l'utilisation des sols, et les améliorations en santé publique. Ce projet étudie l'impact des changements de régimes alimentaires sur les consommateurs, les producteurs et les agriculteurs. Ces changements de régimes peuvent provenir d'innovations et/ou de politiques alimentaires visant à améliorer l'environnement et la santé publique. L'objectif de Diet+ est de fournir des estimations précises des impacts des changements de régime sur les consommateurs, les producteurs et les agriculteurs, en tenant compte également de l'environnement et de la santé publique.

La microéconomie appliquée et l’ingénierie alimentaire sont utilisées pour analyser tous les ajustements de marchés. Les travaux d'économétrie, d'économie expérimentale, et les analyses industrielles conduisent à des estimations quantifiées des ajustements de marchés, provenant de ces changements de régimes.

Cette synthèse prend en compte les 17 articles publiés et répertoriés sur le site HAL INRAE.

Ainsi, Marette et Réquillart (2020) montrent l'utilité des modèles économiques pour analyser les arbitrages entre différents objectifs définissant un système alimentaire durable. De plus, de Gavelle et al. (2020) examinent la transition vers une consommation moindre en protéines animales. Orset et Monnier (2020) examinent le rôle des organisations non gouvernementales pour influencer les comportements.

Concernant la viande, Jayet et al. (2020) montrent que l'alimentation animale et l'utilisation des prairies sont des facteurs clés pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Lambotte et al. (2021) montrent comment les changements directs et indirects d'affectation des terres modifient l'empreinte carbone des fermes laitières. Marette et al. (2021) soulignent l'intérêt des consommateurs pour des jambons enrichis en antioxydants réduisant les risques de cancer colorectal.

Certains articles se concentrent sur l'acceptabilité des consommateurs pour des innovations, telles que des saucisses à base de protéines végétales (Martin et al.2021), des nouveaux «fromages» mélangeant des sources de protéines animales et végétales (Saint-Eve et al., 2021), ou de nouvelles pommes basées sur l'édition génique (Marette et al., 2021). On montre que seule une minorité d’acheteurs est prête à acheter ces nouveaux produits.

Enfin, Yokessa et Marette (2019a), Lambotte et al. (2020), Saïdi et al (2020), Wu et Marette (2020) et Marette (2021) étudient les avantages et les limites provenant de différents labels de qualité. Yokessa et Marette (2019b) soulignent les possibilités de taxes en fonction des émissions de gaz à effet de serre et des préférences des consommateurs.

Toutes ces contributions montrent que des changements alimentaires sont possibles mais économiquement coûteux à mettre en œuvre.

En complétant les modèles de régimes alimentaires, les approches économiques sont utiles pour détailler les incitations et les ajustements de prix qui sont essentiels pour comprendre les comportements et concevoir des politiques. Nous avons souligné les possibilités et les limites concernant les modifications de régimes alimentaires, lorsque les incitations économiques et les ajustements de prix sont pris en compte dans les modèles. Nous avons montré que les changements de régimes alimentaires sont possibles mais économiquement coûteux à mettre en œuvre. La modélisation économique est particulièrement importante pour comprendre les conséquences sociales des transitions vers des systèmes alimentaires durables. Bien que les modèles économiques soient imparfaits, ces modèles sont utiles pour être précis sur l’impact des outils réglementaires sur les ajustements de marché et les gains des agents. La méthodologie économique de ce projet peut être appliquée à divers contextes. Les évaluations économiques devraient être renforcées et prises en compte dans les agendas politiques des institutions internationales, telles que la FAO, l'OMS ou la Banque mondiale, pour rendre les systèmes alimentaires durables acceptables par de nombreux acteurs.

17 articles publiés et répertoriés sur le site HAL INRAE, suite à la requête «dietplus» (https://hal.inrae.fr/search/index/?q=dietplus, mai 2021)

7 documents de travail.

Le projet Diet+ a pour but d'analyser les régimes alimentaires en France, en mettant l'accent sur les relations entre les mécanismes de marché et la qualité globale de ces régimes, incluant la qualité de la consommation, les améliorations de la qualité des aliments, l'utilisation des sols, et les améliorations en santé publique. Ce projet étudiera l'impact des changements de régimes alimentaires sur les consommateurs, les producteurs et les agriculteurs. Ces changements de régimes peuvent provenir d'innovations et/ou de politiques alimentaires visant à améliorer l'environnement et la santé publique. La microéconomie appliquée et l’ingénierie alimentaire seront utilisées pour analyser tous les ajustements de marchés. Les travaux d'économétrie, d'économie expérimentale, et les analyses industrielles conduiront à des estimations quantifiées des ajustements de marchés, provenant de ces changements de régimes. L'objectif de Diet+ est de fournir des estimations précises des impacts des changements de régime sur les consommateurs, les producteurs et les agriculteurs, en tenant compte également de l'environnement et de la santé publique.

Le projet sera divisé en trois Work Packages (WP), tenant compte des ajustements de marchés. Le WP1 se concentrera sur certains changements de régimes alimentaires, et leurs influences sur les marchés. Le WP2 détaillera les innovations alimentaires avec leurs impacts sur les structures du marché. Le WP3 examinera la politique optimale qui pourrait améliorer la qualité globale des régimes alimentaires.

Le WP1 se concentrera sur le changement global de l'alimentation et son impact sur les marchés. Nous étudierons le secteur de la viande qui est souvent en première ligne dans les débats scientifiques et publics. Tout d'abord, nous évaluerons comment une modification de la demande de viande aura une incidence sur le régime alimentaire et la production agricole en général, en reliant un modèle de demande à un modèle de production agricole. Deuxièmement, nous étudierons comment cette modification de la demande de viande influencera les consommateurs et les entreprises des chaînes d'approvisionnement, en reliant un modèle de demande à un modèle détaillant les chaînes d'approvisionnement.

Le WP2 étudiera les tendances récentes de la consommation en matière de variété alimentaire et d'innovations. La première tâche se concentrera sur les produits animaux avec des caractéristiques saines et respectueuses de l'environnement, et en étudiant également les nouveaux produits végétaux se substituant à la viande. La deuxième tâche analysera la relation entre structures du marché et innovations. Nous déterminerons comment ces caractéristiques « santé et environnement » influencent le partage des valeurs entre producteurs, fabricants et détaillants. La troisième tâche sera consacrée à concevoir une innovation dans le secteur du fromage, en créant un fromage mixte « animal-végétal » mélangeant du lait d’origine animal et végétal, et en évaluant son acceptation par les consommateurs.

Le WP3 analysera les impacts des politiques sur les régimes alimentaires, l'environnement, la santé publique, et leurs conséquences sur les ajustements de marchés. Nous étudierons le choix optimal d’instruments tels que les taxes/subventions, les labels et/ou les standards/normes liés à la viande et aux produits laitiers. Nous mesurerons l'impact de ces politiques sur les surplus économiques des agents, l'environnement et la santé publique. En outre, nous prêterons attention à la transition du secteur agroalimentaire actuel vers un nouveau modèle, centré sur la nutrition et des objectifs à faible teneur en carbone, ce qui nécessite une étude précise des changements « progressifs » à chaque étape de la chaîne d'approvisionnement.

La combinaison de ces approches donnera une vue complète sur les politiques durables qui influencent directement ou indirectement les comportements, les marchés et la durabilité des régimes alimentaires.

Coordination du projet

Stéphan Marette (Economie Publique INRA-AGROPARISTECH)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

INRA TSE-R Toulouse School of Economics - Recherche
ALISS Alimentation et Sciences Sociales
GMPA Génie et Microbiologie des Procédés Alimentaires
Economie Publique INRA-AGROPARISTECH

Aide de l'ANR 399 338 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2017 - 36 Mois

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