DS04 - Vie, santé et bien-être

Amélioration de la ploïdie des ovocytes et embryons humains par le peptide cFEE: intérêt pour la fertilité des femmes. – FERTILIVE

Résumé de soumission

La fertilité des femmes est liée à la qualité de leurs ovocytes. En effet les ovocytes doivent reprendre leur méiose lors de l’ovulation, activer le zygote lors de la fécondation et enfin soutenir le développement embryonnaire pendant les 5 jours du transit tubaire préimplantatoire. Cela représente une énergie considérable, fournie essentiellement par leurs mitochondries. Or l’activité mitochondriale diminue avec l’âge des femmes entrainant aneuploïdie ovocytaire et infertilité.
Le fait que les jeunes femmes retardent de plus en plus l’âge de leur première grossesse pour des raisons sociétales (l’âge du premier accouchement est à 31 ans aujourd’hui contre 23 il y a 30 ans) réduit d’autant plus la durée de leur vie génitale, car la qualité des ovocytes, elle, s’effondre vers l’âge de 37 ans.
Cela entraine des demandes d’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) et un tourisme procréatique vers des pays moins regardants sur l’éthique et les droits des femmes, car l’AMP, en elle-même, n’améliore pas la qualité des ovocytes. Ainsi avant 35 ans un ovocyte à 4,5% de chance de donner un enfant : à 40 ans il en faut 140 pour espérer avoir un bébé, alors que la réserve ovarienne chute.
De nombreuses études ont été faites pour résoudre ce problème, notamment à base de transferts de mitochondries. Elles sont soit interdites car entrainant de l’hétéroplasmie préjudiciable à l’enfant, soit difficiles à mettre en œuvre, nécessitant intervention chirurgicale et biopsie ovarienne avant toute tentative.

La molécule Fertiline que nous avons découvert représente un véritable saut technologique dans la solution (Brevets No. FR0313545 et No. FR1558899). Simplement ajoutée aux milieux d’incubation, elle améliore le métabolisme énergétique des gamètes. Ainsi, chez la souris, elle augmente les taux de fécondation, elle augmente le pourcentage de blastoformation de plus de 20% et le nombre de progénitures saines obtenues par embryon transféré de plus de 30%.
Dans un essai clinique humain prospectif randomisé, autorisé par l’Agence de la BioMédecine (ABM) (Clinicaltrial.gov: NCT02161861), la Fertiline a amélioré la maturation in vitro des ovocytes immatures de plus de 50% et a diminué le taux des fausses-couches suggérant ainsi une amélioration de la ploïdie ovocytaire et embryonnaire.
Une étude exhaustive sur la transcriptomique des embryons sera menée par RNA seq, CGH array et analyse du méthylome dans trois espèces avec une attention particulière pour les gènes soumis à empreinte:
- chez la souris qui présente l’avantage d’une gestation rapide,
- chez le bovin qui, comme la femme appartient aux espèces mono-ovulantes à cohortes folliculaires hétérogènes,
- chez l’humain enfin grâce aux embryons donnés pour la recherche.
Notre projet sera complété par un essai clinique prospectif randomisé à l’hôpital Cochin pour lequel une demande d’autorisation est en cours auprès de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) et de l’ABM, les deux agences qui ont déjà autorisé l’étude préliminaire.

Notre hypothèse est donc que chez l’humain, la Fertiline devrait très significativement améliorer le pourcentage des ovocytes matures et des bébés nés en AMP, y compris chez les femmes de plus de 37 ans apportant ainsi une réponse au défi Sociétal 4 « Vie, santé et bien-être ».
L’étude du mécanisme d’action de la molécule sera de plus une avancée scientifique très significative dans la compréhension des mécanismes cellulaires de la régulation énergétique, et la production de données de transcriptomique dans trois espèces une avancée dans l’analyse comparée de l’évolution des espèces. Notre consortium associant recherche fondamentale, exploration dans plusieurs espèces et une application clinique sera à même d’assurer le succès du projet.
Il y a 140 000 tentatives d’AMP en France, plus d’un million dans le monde pour lesquelles plus de 40% des femmes ont plus de 35 ans. C’est donc un enjeu majeur pour la fertilité des femmes et la vie des couples.

Coordination du projet

Jean Philippe WOLF (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris - HUPC - Laboratoire de Biologie de la Reproduction)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

AP-HP Assistance Publique - Hôpitaux de Paris - HUPC - Laboratoire de Biologie de la Reproduction
PRC INRA Physiologie de la reproduction et des comportements
Inserm INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE

Aide de l'ANR 533 543 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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