DS03 - Stimuler le renouveau industriel

Liberalisation du commerce international et dynamique des firmes exportatrices – LICODYN

Résumé de soumission

Cette proposition de recherche vise à mieux comprendre la dynamique des firmes exportatrices et leur implication pour la politique commerciale.
Depuis la fin des années 1990 on a pu observer révélé des taux élevés d’entrée et sortie des marchés étrangers, et une contribution substantielle des entrants à la croissance des exportations agrégées à moyen terme. Ces observations contredisent les modèles de commerce standard tels que Melitz (2003) et extensions. En particulier, l'auto-sélection avec des coûts fixes d’entrée est incompatible avec les taux élevés de sortie des nouveaux exportateurs (Ruhl et Willis, 2017) ou encore avec avec la croissance lente des exportations et l'entrée retardée sur les nouveaux marchés étrangers. L’entrée étant un canal important de réponse des exportations agrégées à la libéralisation commerciale, ne pas expliquer ces dynamiques peut conduire à des estimations biaisées des gains des accords commerciaux.
Les efforts récents pour expliquer la dynamique des exportateurs ont porté sur l'incertitude et l'apprentissage ex ante (Freund et Pierola, 2010; Albornoz et al., 2012; Nguyen, 2012; Arkolakis et al., 2016). Ce programme de recherche s'appuie sur deux traditions intellectuelles. Premièrement, la théorie de l'Organisation industrielle reconnaît l'importance de l'apprentissage pour expliquer la dépendance de la croissance à l'âge et la survie des entreprises sur un marché (Jovanovic, 1982). Deuxièmement, une tradition empirique en gestion identifie la connaissance des marchés étrangers comme un moteur clé des stratégies d'internationalisation (le «modèle Uppsala» de Johanson et Vahlne 1977).
Dans ce projet, nous envisagerons également des mécanismes d'apprentissage pour expliquer la dynamique d'exportation des entreprises. Un point de départ sera notre travail déjà publié dans Journal of International Economics (Albornoz et al., 2012). Dans cet article, nous proposons un modèle d'apprentissage expliquant la croissance, l'entrée et de la sortie des exportateurs et trouvons qu’il est empiriquement confirmé par des microdonnées sur les exportateurs argentins durant la période 2002-2007.
Cette approche sera développée dans plusieurs directions. Un premier objectif sera d'étendre le modèle aux exportateurs multiproduits. Avec le nombre d'exportateurs et le nombre de marchés, l'expansion de la gamme de produits d'une entreprise est un moteur important de la croissance des exportations. Le modèle étendu capturerait l'apprentissage entre produits et entre marchés.
Un deuxième objectif est d'explorer les riches implications de ces mécanismes d'apprentissage pour de la politique commerciale. À notre connaissance, ceux-ci n'ont jamais été étudiés. L'apprentissage implique que la libéralisation du commerce bilatéral affecte les exportations vers les marchés tiers: les pays libéralisateurs peuvent être utilisés comme test pour les exportations futures vers les pays non libéralisateurs. Une implication surprenante est que les entreprises peuvent commencer à exporter dans des pays proches ne libéralisant pas avant d'entrer dans un pays distant qui libéralise. Ces effets tiers de la politique commerciale sont importants pour mesurer correctement les gains découlant d’accords de libre-échange.
Une partie du projet se concentrera sur l’impact de ces effets tiers sur les exportations agrégées. Une autre partie du projet sera d'estimer empiriquement ces effets tiers. Pour cela nous combinerons des données sur les transactions douanières et des données de bilan sur les entreprises françaises avec des données sur les barrières tarifaires pour la période 1993-2010. L'analyse permettra d'exploiter les variations des réductions tarifaires de l’Uruguay Round entre produits, pays et au fil du temps.
Enfin, nous proposerons une revue de littérature sur cette littérature récente traitant de la dynamique des firmes exportatrices. En particulier, nous discuterons des moyens de discriminer entre théories concurrentes.

Coordination du projet

Gregory Corcos (CREST UMR9194)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CNRS DR IDF SUD CREST UMR9194
CNRS CREST UMR9194

Aide de l'ANR 21 600 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2017 - 24 Mois

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