ASTRID - Accompagnement spécifique des travaux de recherches et d’innovation défense

Revêtements Enzymatiques Stoppant la Salissure et Anti-Corrosion – RESSAC

Résumé de soumission

Le biofouling et la biocorrosion sont deux phénomènes physico-chimiques naturels impactant les coques des navires, les canalisations, les échangeurs thermiques ou encore les installations portuaires immergées. L'impact économique de ces phénomènes s'élèverait à plusieurs dizaines de milliards d'euros chaque année, touchant à la fois les installations civiles et militaires. Les techniques disponibles pour lutter contre l'apparition des salissures et de la corrosion ne sont pas satisfaisantes car peu efficaces et/ou toxiques. Différentes stratégies alternatives, plus douces, ont émergées ces dernières années. Parmi celles-ci l'utilisation d'enzyme semble extrêmement prometteuse. Des enzymes permettant de dégrader le biofilm ou les bactéries responsables de sa formation ont par exemple été employées pour lutter contre la biocorrosion et le biofouling. Malheureusement, la faible stabilité des enzymes a le plus souvent empêché de considérer ces molécules plus largement qu'en laboratoire. Pour remédier à ces limitations, l'équipe du Pr. Eric Chabrière du laboratoire URMITE de l'IHU de Marseille, s'est intéressée à des microorganismes vivant dans des conditions extrêmes comme les sources d'eau chaude du Vésuve pour identifier des enzymes plus robustes. La lactonase SsoPox, a ainsi été identifiée chez une archée hyperthermophile. SsoPox présente des propriétés étonnantes parmi lesquelles la résistance aux solvants, aux détergents ou au chauffage constitue un atout pour des applications biotechnologiques. De plus, cette enzyme résiste au stockage lui permettant de rester active sur le long terme. L'équipe a récemment montré que la lactonase est capable de bloquer la communication des bactéries qui joue un rôle primordial dans la formation du biofilm. La capacité de l'enzyme pour limiter l'apparition du biofilm, du fouling et de la corrosion a pu être ainsi mise en évidence.
Fort de ces premières preuves de concept, le projet proposé ici aura pour ambition de mettre au point des formulations à base d'enzymes pour développer des peintures et revêtements antifouling (AF) et anticorrosion. L'utilisation de l'enzyme est particulièrement intéressante car elle agit en bloquant la communication des bactéries sans les tuer et présente ainsi une faible toxicité contrairement aux agents antibactériens utilisés classiquement dans les peintures comme le cuivre. L'URMITE et le laboratoire MAPIEM de l'Université de Toulon, spécialisé dans la formulation de revêtements AF, ont donc décidé de collaborer pour proposer une rupture technologique performante et écologique. Une approche expérimentale alliant compréhension de l'impact de l'enzyme sur les populations microbiennes et expériences in situ permettront de mieux appréhender le mécanisme d'action de la lactonase et d'adapter les formulations en conséquence pour à terme lancer une campagne d'évaluation à plus grande échelle.

Coordination du projet

Eric Chabriere (Unité de Recherche sur les Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

MAPIEM LABORATOIRE MATERIAUX POLYMERES INTERFACES - ENVIRONNEMENT MARIN
URMITE Unité de Recherche sur les Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes

Aide de l'ANR 298 693 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2017 - 24 Mois

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