DS0903 -

Sortir de la violence – SoV

Résumé de soumission

Depuis le 11 Septembre 2001, la « radicalisation » est devenue une catégorie et un objet majeur du débat public, mais aussi scientifique dans le monde anglo-saxon. Il en est de même depuis quelques années en France, plus encore après les attentats de janvier et novembre 2015. Mais dès lors qu’on décentre le regard sur d’autres aires géographiques fortement concernées par l’islamisme radical, le terme de « radicalisation » cesse d’être satisfaisant. C’est pourquoi, nous lui préfèreront la formule générique de violences extrêmes appliquées à différents contextes et corrélatives à diverses expressions politiques et religieuses.
Par ailleurs, la violence, sous toutes ses formes, a toujours constitué un important objet des sciences humaines. Il n’en va pas de même pour la sortie de la violence, malgré une abondante littérature d’experts. Cette remarque est encore plus pertinente si l’on donne à cette dernière un sens relativement large, autorisant d’y voir un domaine allant bien au-delà de l’arrêt, définitif ou provisoire, d’un processus de violence, et pouvant inclure des dimensions aussi bien collectives (touchant par exemple à l’État) qu’individuelles (la résolution de traumatismes psychologiques par exemple). De même que le radicalisme violent n’est pas réductible au djihadisme, de même la sortie de la violence ne peut pas se réduire à la seule « déradicalisation ».
Sous l’égide de la plateforme Violence et sortie de la violence, l’Observatoire des radicalités et l’Observatoire de la sortie de la violence collaborent depuis 2015 pour appréhender la radicalisation non pas comme un basculement autoproduit, mais davantage comme un processus qui implique une multitude de facteurs et de configurations extérieures au sujet radicalisé. De manière dynamique et multidimensionnelle, la projet vise à comparer de manière transversale des expériences de violence extrême et de sortie de violence situées dans des ères géographiques différentes, afin de livrer des clés de compréhension aux phénomènes contemporains, en combinant des apports pluridisciplinaires (sociologie politique, anthropologie, droit, diplomatie) et en dépassant le « nationalisme méthodologique » et les cloisonnements théoriques et géographiques trop souvent reproduits. Tous travailleront dans un souci de convergence autour des problématiques, des terrains et des tâches préalablement définies. La mise en perspective de différents terrains (l’Amérique latine avec les guerilleros, l’Afrique avec les milices, les guerres civiles et les génocides, l’Europe avec les attentats et les radicalisations djihadistes, mais aussi les mouvements indépendantistes ou séparatistes en France ou au Pays basque espagnol, le Proche et le Moyen-Orient avec Daesh) et le croisement de multiples tâches grâce à une méthode commune (entretiens individuels, observations participantes, analyse de rapports officiels, analyse de vidéos et réseaux sociaux, etc.), préalablement définis et analysés à différents niveaux, permettra un approfondissement des motifs de la mobilisation radicale et violente. La typologie multi-niveaux permettra ainsi d'aller du plus individuel au plus global sans sous-estimer ni surévaluer les spécificités nationales ou régionales des acteurs envisagés, et en apportant des connaissances transversales, à partir d’autres contextes d’affrontements armés. La perspective comparative et la méthodologie originale permettra de croiser les terrains, les niveaux d’analyse, de décloisonner les aires géographiques et d’étudier les acteurs, afin de produire un résultat utile aux acteurs et décideurs politiques et analystes. Cinq axes transversaux seront privilégiés : 1/ De l’expérience subjective à l’engagement collectif (tâche 2) ; 2/ De la radicalisation au passage à l’acte (tâche 3) ; 3/ Comment sortir de la violence (ou ne pas y entrer) ? (tâche 4) ; 4/ Les réseaux (familiaux et sociaux) (tâche 5).

Coordination du projet

Yvon Le Bot (FOND & MAISON DES SCIENCES DE L´HOM)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

FMSH FOND & MAISON DES SCIENCES DE L´HOM
CNRS/MSHS-T Centre National de la Recherche Scientifique/Maison des Sciences de l'Homme et de la Société de Toulouse

Aide de l'ANR 330 253 euros
Début et durée du projet scientifique : janvier 2017 - 36 Mois

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