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La fabrique de l'Antiquité au Maghreb: archéologies et patrimoines en Algérie, en Tunisie et au Maroc (XIXe-XXIe siècles) – FABRICAMAG

Résumé de soumission

Dans son Dictionnaire des Idées reçues, Flaubert qualifie l’« Antiquité et tout ce qui s’y rapporte » de « poncif, embêtant » : l’ambition de ce projet et de son résumé est de faire en sorte que leurs lecteurs ne souscrivent pas à cette définition !
« La fabrique de l’Antiquité au Maghreb : archéologies et patrimoines en Algérie, en Tunisie et Maroc (XIXe-XXIe siècles) » est un projet qui combine, à propos de cette science particulière qu’est l’archéologie, les apports de l’histoire, de la sociologie, de la science politique de l’anthropologie et de l’épistémologie.
FABRICAMAG ne s’inscrit pas dans une orthodoxie disciplinaire. Tout au contraire, il fait jouer les disciplines les unes avec les autres pour avancer dans une direction novatrice. De ce fait, le parcours est semé d’obstacles dont le moindre n’est pas la réticence de la communauté scientifique à être passée à la loupe de l’anthropologue. Mais cette prise de risque intellectuelle est partagée et assumée par l’institution d’accueil, TRACES. En ce sens, l’association d’une anthropologue et d’un laboratoire d’archéologie est en elle-même un dispositif institutionnel au caractère expérimental, original et créatif.
FABRICAMAG a pour premier objectif d’apporter une contribution originale aux area, colonial et postcolonial studies, en renouvelant les études sur le Maghreb. Mais ce projet va largement au-delà et s’engage dans la fondation d’une nouvelle façon d’étudier les sciences du passé : une anthropologie de l’archéologie. Il s’inscrit donc dans le débat sur les usages et les fonctions des sciences humaines et sociales contemporaines, débat où l’archéologie occupe une place de choix. L’enquête se décline en ethnographies et « prosopographies » de sites archéologiques, dans un souci d’analyse différentielle et comparative. Pour chacun des cas d’étude retenus, il s’agira de constituer un corpus fait d’entretiens avec les acteurs du monde archéologique et patrimonial et avec les populations installées dans ces lieux, de l’observation des archéologues à l’œuvre et des experts au sein des différentes arènes patrimoniales, et des sources d’archives et imprimées.
La possibilité d’intégrer l’équipe de TRACES fouillant à Sijilmâsa offre un terrain exceptionnel pour la conduite d’une enquête ethnographique pionnière. Site islamique dont les origines flirtent avec l’Antiquité, berceau de la dynastie alaouite au pouvoir, lieu de réappropriations locales et de patrimonialisation, c’est un « fait archéologique total » à partir duquel appliquer tout l’éventail des questionnements portés dans le programme.
Avec ses 150 membres, TRACES est une unité majeure dans le domaine de l’archéologie. Une conception ouverte de l’archéologie y est promue. L’insertion dans le laboratoire sera triple : au sein d’un un axe consacré aux nouvelles approches en historiographie et épistémologie, du Pôle Afrique et de l’Atelier réflexif sur les archives de l’archéologie. TRACES offre d’excellentes conditions de travail, avec la mise à disposition de l’hôtel à projets et un apport significatif en masse salariale.
Si la contribution du laboratoire à la réalisation du projet est fondamentale, la thématique radicalement nouvelle explorée par celui-ci en fera un institut pionnier, donnant à l’épistémologie et à l’anthropologie des sciences du passé un statut central, structurel et pérenne. Le projet offrira aussi au laboratoire une extension de son bassin d’attractivité en Tunisie, en Algérie et au Maroc, sous forme de bourses de Master et de cotutelles de thèse. D’autres réseaux scientifiques seront également mobilisés en Europe et Amérique du Nord.
Si les retombées se feront en termes de rencontres et de publications scientifiques, elles consisteront aussi dans la mise sur pied d’un centre de documentation des archives archéologiques, dans la réalisation d’un MOOC et d’une exposition itinérante sur un thème grand-public. Enfin, FABRICAMAG servira de plateforme à la soumission de projets internationaux.

Coordination du projet

Clémentine Gutron (Centre Alexandre Koyré CNRS DR02 UMR 8560)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

TRACES Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés
CAK Centre Alexandre Koyré CNRS DR02 UMR 8560

Aide de l'ANR 399 999 euros
Début et durée du projet scientifique : July 2016 - 42 Mois

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