DS0801 - Innovations

Ruptures et continuité dans le peuplement de l’Afrique à la fin du Pléistocène : paléoanthropologie, paléoenvironnement et archéologies comparées du Rift et du Nil dans leur cadre continental – Big Dry

Résumé de soumission

L’Afrique occupe une situation paradoxale : en dépit de l’importance reconnue de cette partie du monde dans la genèse des Homo sapiens, le devenir de leurs sociétés au cours des derniers temps du Pléistocène, alors que s’épanouissent les cultures du Paléolithique supérieur européen et proche-oriental, nous échappe en grande partie. Ainsi, qui peut aujourd’hui proposer un modèle solide sur les dynamiques de peuplement que connut ce continent lors de la dernière glaciation ? Or, il s’agit sans nul doute d’un moment crucial, celui d’un dernier maximum glaciaire converti ici en « Big Dry » au cours duquel les conditions environnementales eurent indubitablement un rôle déterminant sur les modes de vie des populations humaines, leurs stratégies d’adaptation, leurs déplacements, l’extension de leurs bassins de peuplement et plus largement leur démographie.

Face à cet enjeu intellectuel et en vue d’analyser ces phénomènes anthropologiques à l’aune de cet événement climatique majeur, il est indispensable d’ancrer notre approche dans une démarche résolument interdisciplinaire, alliant l’analyse des comportements territoriaux, techniques et économiques de ces populations de chasseurs-cueilleurs à l’expertise des sciences de l’environnement comme au regard de la biologie humaine. Il est également nécessaire de définir la bonne échelle d’analyse spatio-temporelle : trop étroite, nous risquerions de ne pas percevoir la portée de certains phénomènes ; trop vaste, nous ne disposerions pas d’une information suffisamment précise offrant de conduire en profondeur une démarche interdisciplinaire. Notre choix s’est donc porté vers la confrontation des données environnementales, paléoanthropologiques et archéologiques entre les vallées du Rift et du Nil au cours de la période comprise entre ca 40 et 10 000 BP. Ces deux contextes bénéficient d’enregistrements et de signaux environnementaux complémentaires, tandis que leur archéologie souffre d’un réel déficit de comparaison, sans oublier bien sûr qu’il s’agit là de zones-clés lorsque l’on cherche à appréhender les dynamiques de peuplement internes au continent Africain comme en direction de la Péninsule Arabique et du Proche-Orient. Il s’agit aussi de régions livrant une documentation à la fois riche et diversifiée, à laquelle les membres de ce projet ont d’ores et déjà apporté leur contribution au cours des dernières années, souvent au travers de collaborations actives.

Ce projet destiné à mettre en œuvre une telle démarche a été conçu en partenariat entre cinq laboratoires : l’UMR 5608 TRACES de Toulouse (coord. : François Bon, qui assure également un rôle de coordination générale), l’UMR 5199 PACEA de Bordeaux (coord. : Isabelle Crevecoeur), les UMR 7194 et 7209 du MNHN de Paris (coord. : David Pleurdeau et Joséphine Lesur) et l’UMR 5060 IRAMAT de Bordeaux (coord. : Chantal Tribolo). Ces cinq institutions rassemblent la majorité des personnes impliquées, auxquelles se joignent des chercheurs travaillant dans d’autres institutions françaises et étrangères sollicités pour leurs compétences complémentaires. Au total, l’équipe réunie autour de ce programme ANR se compose de 32 personnes (dont 20 permanents et 5 CDD), environ un tiers d’entre elles proposant d’y consacrer plus de 25% de leur temps. La réunion des différents participants comme la collaboration institutionnelle entre les cinq partenaires reposent sur une forte expérience de travail en commun (missions de terrain et d’étude conjointes, organisation de colloques et de séminaires, publications collectives et d’encadrement d’étudiants de Master et de Doctorat). Nous sommes convaincus que cette expérience est l’un des gages de la réussite de ce projet, dont nous attendons qu’il contribue à renforcer la structuration des recherches sur le Paléolithique récent africain à l’échelle nationale et internationale.

Coordination du projet

François BON (Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés (TRACES))

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UMR5060 Institut de Recherche sur les Archéomatériaux (IRAMAT)
CNRS CNRS
UMR7209 Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (MNHN)
MNHN - UMR7194 Museum national d'Histoire naturelle - Histoire naturelle de l'Homme préhistorique (HNHP)
UMR5199 De la Préhistoire à l'Actuel : Culture, Environnement et Anthropologie (PACEA)
UMR5608 Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés (TRACES)

Aide de l'ANR 379 946 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2014 - 42 Mois

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