SAMENTA - Santé Mentale - Addictions

Modulation périnatale de la programmation des troubles psychiatriques: ocytocine et étude translationnelle – PERISTRESS

Résumé de soumission

Il existe une grande variabilité individuelle dans la vulnérabilité au développement de la maladie mentale. En particulier, cette vulnérabilité peut être programmée précocément par des facteurs environnementaux tels que l'exposition au stress au cours de la période périnatale. En effet, la période périnatale est une fenêtre privilégiée pour la programmation du système nerveux central (SNC). Nous avons montré chez le rat que le stress prénatal induit une augmentation de l'anxiété et de la dépression chez la progéniture adulte. Ces symptômes peuvent être également mis en évidence dans les troubles humains. Au cours de la période périnatale, la transmission des effets du stress prénatal de la mère au fœtus et au nouveau-né, implique la mise en jeu des facteurs maternels tels que l'augmentation des niveaux d'anxiété et de niveaux de glucocorticoïdes plasmatiques associés à une diminution des comportement de soin maternels. En ce qui concerne le comportement maternel comme modulateur épigénétique, les variations naturelles de soins et de la réactivité maternelle influencent la réponse au stress dans la descendance. Les études in vivo et in vitro montrent que la mère en augmentant le comportement maternel de léchage et de toilettage augmente l'expression des récepteurs des glucocorticoïdes dans la descendance et donc améliore la réponse au stress de la descendance. Dans le modèle de stress prénatal de contention (PRS) chez le rat, nous avons montré que l'adoption précoce, qui a pour effet d'augmenter les soins maternels, renversait les effets du PRS sur l'axe corticotrope des rats adultes. Très récemment, nous avons trouvé, chez le rat, que l'administration d'un agoniste de l’ocytocine (la carbétocine) à la mère pendant l'allaitement augmente le comportement maternel. L'ocytocine est une hormone neurohypophysaire connue pour son activité pendant l’accouchement et son rôle dans la lactation. Cependant, la fonction de l'ocytocine va bien au-delà de ces périphériques. Les effets centraux de l'ocytocine ont fait l'objet d'une enquête approfondie depuis la découverte que l'injection périphérique ou intrahippocampique de l'ocytocine influence les processus d'apprentissage et de mémoire. Le pic d'ocytocine périnatal modifie de façon drastique la signalisation GABAergique participant ainsi à la protection du SNC. L'ocytocine a des effets importants sur le comportement social et l'anxiété, et a des applications cliniques potentielles dans les troubles psychiatriques, comme la schizophrénie, le trouble de stress post-traumatique, la toxicomanie et l'autisme. Les facteurs hormonaux maternels sont les principaux acteurs de la programmation par le stress prénatal chez le rat. Nous voulons maintenant évaluer chez l'Homme l'implication de ces acteurs de la programmation périnatale grâce à l'étude de la relation entre l'état psychologique et neuro-endocriniens de la mère et le développement du SNC (imagerie prénatale et postnatale). L'implication des glucocorticoïdes comme un facteur de programmation ainsi que l'anxiété maternelle sont bien documentés dans des modèles animaux mais moins chez l'Homme. De même, peu de travaux existent sur l'implication de l'ocytocine en tant que biomarqueur de l'état psychologique des mères et des conséquences de ce dernier sur le développement neurobiologique de la progéniture. Dans ce contexte, nous développons des collaborations locales et nationales avec des experts cliniciens de la périnatalité, Pr. O. Baud (chef de l'unité néonatale des soins intensifs, Hôpital Robert Debré pour l'enfance, Paris) et de la psychiatrie périnatale, Pr. P Thomas (Chef de service de psychiatrie, Lille CHR). Notre objectif est donc l'identification de biomarqueurs périnataux associés à la vulnérabilité à l'apparition de troubles mentaux chez l'adulte. Ceci ouvrant la voie à une intervention thérapeutique précoce.

Coordination du projet

Stefania MACCARI (Université de Lille 1 Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

UGSF UMR 8576 Université de Lille 1 Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle
LNFP Laboratoire de Neurosciences Fonctionnelles et Pathologies
PROTECT (U1141) Neuroprotection du cerveau en développement

Aide de l'ANR 385 692 euros
Début et durée du projet scientifique : février 2014 - 36 Mois

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