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Alexandre d'Aphrodise et la métaphysique aristotélicienne: Contextes, Enjeux, Réception – DIDASKALOS

Résumé de soumission

Le projet « Alexandre d’Aphrodise et la métaphysique aristotélicienne. Contextes, Enjeux, Réception » a pour objectifs de publier la première traduction en français des cinq livres conservés du Commentaire à la Métaphysique d'Alexandre d'Aphrodise, de mettre à disposition des chercheurs des outils numériques permettant d'étudier l'herméneutique alexandrinienne, de fédérer et promouvoir les recherches portant sur Alexandre, son époque et sa réception. Un tel projet est actuellement sans équivalent sur la scène européenne et mondiale. Il s'intitule « Didaskalos » en référence à la fonction qu'occupe Alexandre à la fin du IIème s. de notre ère : professeur, détenteur de la chaire impériale de philosophie aristotélicienne d'Athènes.
Ce projet est d’une vaste ampleur tant sur l’axe diachronique que sur l’axe synchronique.
Sur l’axe diachronique, il s’agit du plus ancien commentaire transmis de la Métaphysique d’Aristote qui a servi de modèle et de source pour les commentaires ultérieurs, grecs, byzantins, arabes et latins. Il oriente donc la transmission de l’aristotélisme à la philosophie grecque ultérieure (les commentateurs néoplatoniciens), ainsi que la suite de sa réception par la pensée médiévale byzantine, arabe et latine. Cela sur l’aval, mais, en amont, il recueille aussi l’effet des débats antérieurs de la tradition du Péripatos dont il témoigne. Il s’agit donc d’un centre de transmission.
Sur l’axe synchronique, il s’agit a) de la confrontation de l’aristotélisme avec la philosophie dominante de l’époque impériale : le stoïcisme ; b) de la première transmission de l’aristotélisme à un mouvement philosophique naissant : le néoplatonisme. Plotin lit Aristote à partir du commentaire alexandrinien et les auteurs néoplatoniciens plus tardifs, notamment Simplicius, croiseront leurs lectures et commentaires d’Aristote et de Plotin, constituant ainsi le socle du syncrétisme de la pensée philosophique païenne. Les débats sont intenses entre ces trois traditions philosophiques.
Alexandre peut donc figurer comme un immense échangeur diachronique et synchronique de la pensée philosophique du IIème s. Cependant son intervention ne se limite pas à l’histoire de la philosophie, car ses liens avec Galien en font aussi l’un des acteurs de la pensée scientifique de son époque. Ce rôle central prend un relief spécifique dans le Commentaire de la Métaphysique d’Aristote quand on sait l’importance majeure de l’œuvre pour la tradition ultérieure.
Le propos est donc a) de dégager, à partir d’un travail précis et technique de traduction, d’annotations et de commentaires, la nature et l’extension de « l’effet Alexandre d’Aphrodise » dans la transmission de l’aristotélisme et, en même temps, b) de le situer dans le réseau des savoirs philosophiques et scientifiques du IIème s. Il ne s’agit donc pas d’un simple travail de traduction, bien qu’il n’y ait aucune traduction en langue française de ce texte, pourtant central. La traduction d’un texte aussi difficile ne peut être que le résultat secondaire d’un travail d’analyse microscopique, destiné à percevoir les effets de la position du commentateur sur le texte source d’Aristote. Quand l’exégète est également le représentant officiel de la philosophie aristotélicienne, il a une vue synoptique des œuvres de son auteur et il convoque des textes éloignés les uns des autres pour donner une interprétation systématique des passages à élucider. Mais ce souci de fidélité à l’original produit un déplacement d’importance qui n’est rien moins que le changement du style de l’expression philosophique : du style dialectique de la philosophie grecque classique, et en particulier de la Métaphysique d’Aristote, on passe au style systématique et scolastique de l’exégèse. En outre, les débats d’Alexandre avec la philosophie qui lui est contemporaine le conduisent bien souvent à des emprunts lexicaux dont il est nécessaire de mesurer les enjeux sur les déplacements conceptuels qu’il transmettra à toute la postérité.

Coordination du projet

Anne BALANSARD (Textes et Documents de la Méditerranée antique et médiévale) – a.balansard@free.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CNRS DR12_UMR7297 Textes et Documents de la Méditerranée antique et médiévale
CNRS UMR 7219 SPHERE
STL UMR 8163 Savoirs, Textes, Langage

Aide de l'ANR 199 797 euros
Début et durée du projet scientifique : octobre 2013 - 42 Mois

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