Agrobiosphere - Viabilité et adaptation des écosystèmes productifs, territoires et ressources face aux changements globaux

De terres et d'eaux – Terre-Eau

De terres et d'eaux

Ce projet vise à identifier les capacités d’adaptation des acteurs impliqués dans la production alimentaires déployant des stratégies à un niveau intermédiaire mais faisant face à des changements globaux. On part des contraintes vécues par ces acteurs face à un bouleversement du foncier, de leur gestion de l’eau et des écosystèmes. Ce projet étudie sept régions aux développements économiques très différents à Madagascar, en Ouganda, en Cisjordanie, au Liban, au Kenya, au Népal et en France.

La construction des territoires

Ce projet explore les mécanismes de recomposition territoriale et politique concernant l’eau et la terre. Ceci permet d’étudier la co-construction de la société et de la nature à l’œuvre. C’est dans ces mécanismes de co-construction que l’on peut identifier les capacités d’adaptation des acteurs aux changements globaux. <br />Ce projet vise à identifier les capacités d’adaptation des acteurs impliqués dans la production alimentaires déployant des stratégies à un niveau intermédiaire mais faisant face à des changements globaux. Ces acteurs sont impliqués à la fois dans l’agriculture familiale, qu’elle soit vivrière ou commerciale, et dans l’agriculture productiviste et commerciale.<br /> En se focalisant sur les acteurs actifs à un niveau intermédiaire, ce projet permet d’identifier les mécanismes qui peuvent se révéler des adaptations durables aux changements globaux. De nombreuses études se penchent sur les mécanismes au niveau global. Mais les acteurs actifs au niveau global réagissent à la dégradation d’un environnement local en déplaçant leur activité ailleurs dans le monde. Ceci est impossible pour les acteurs actifs à un niveau intermédiaire.<br /> En intégrant des cas où les acteurs font face au bouleversement du rapport au foncier, au bouleversement du rapport à l’eau et à des changements écosystémiques importants, notre étude permet d’aborder les changements globaux tels qu’ils sont affrontés par les acteurs actifs au niveau intermédiaire. Ceux-ci font face à tous ces changements simultanément. Les études explorant ces bouleversements les traitent d’ordinaire de façon isolée.<br /><br /><br /><br /><br />

En intégrant des approches d’agronomie, de géographie, de cartographie, d’ethnographie, de sociologie des sciences et de science politique, ce projet permet d’identifier les mécanismes élaborés par les acteurs eux-mêmes qui se révèlent être des adaptations. Ceci permet aussi d’évaluer si ces adaptations sont durables ou non. Jusqu’ici les seules études qui se sont penchées sur l’eau en interaction avec le bouleversement du foncier utilisaient uniquement une approche juridique.

Les produits finaux:
• La production de cartes à plusieurs échelles géographiques décrivant l’interaction entre les pratiques, l’eau, la terre, les populations et les acteurs.
• L’analyse des interactions sociales, politiques et économiques déterminant les évolutions observées et donc, les processus de territorialisation qui en découlent.
• L’analyse de l’épistémologie civique via laquelle chacune des sociétés étudiées dans nos cas d’étude réagit aux nouvelles technologies concernant l’eau, l’agriculture et l’élevage pour se les approprier et les contrôler.
Ces produits finaux permettront la comparaison entre les sept cas d’études. Ceci permettra d’identifier les capacités d’adaptation face aux changements globaux des acteurs à l’œuvre dans chaque cas d’étude tout en contribuant à développer des alternatives à cette fiduciarisation globale de la production alimentaire que l’on constate aujourd’hui.
Les verrous scientifiques et techniques à lever seront, d'une part, lors des interactions entre chercheurs de diverses disciplines une adaptation puis une intégration des approches, vocabulaire et méthodes des autres afin d'enrichir les études de cas et, d'autre part, le temps d'accès aux données, qui est souvent long et peut donc se révéler être réalisé à différentes échelles de temps selon les études de cas.

La recherche au sein de TERRE EAU a suscité le démarrage d'une collaboration avec Prof. Rachad Antonius, UQAM, Montréal, Canada, dont les travaux se sont penchés sur la gestion de l'eau dans le Fayyoum, dans le delta du Nil. Prof Antonius rejoindra les travaux de terrain de TERRE EAU en 2015.
La recherche de TERRE EAU a aussi suscité une collaboration avec la FAO, bureau de Jérusalem. Celle-ci a déjà donné lieu à un séminaire conjoint tenu à Ramallah le 10 février 2014. Des travaux focalisés sur la manière dont on doit prendre en compte la génération de flux d'eau virtuelle au sein d'agriculture de produits destinés à l'exportation est d'ores et déjà en cours d'élaboration au sein de cette collaboration.

Des articles étaient en préparation en juin 2013 et plusieurs communications programmées pour l'année académique 2013-2014, notamment à l'occasion de la conférence de l'EPCR à Bordeaux, du 4 au 7 septembre 2013 et à la semaine du pôle foncier tenue à Montpellier du 21 au 24 octobre 2013.


Ce projet vise à identifier les capacités d’adaptation des acteurs impliqués dans la production alimentaire déployant des stratégies à un niveau intermédiaire mais faisant face à des changements globaux. L'objectif est de partir des contraintes vécues par ces acteurs et de les analyser à travers les prismes théoriques des recompositions territoriales, du pluralisme juridique, de la political ecology et de l'épistémologie civique. En effet, les acteurs font face simultanément à un bouleversement du foncier, de leur gestion de l’eau et des écosystèmes dans lesquels ils vivent et travaillent. Ce projet utilise comme point d’entrée l’étude de sept cas aux développements économiques très différents : la région Ampefy à Madagascar, les régions Lango et West Nile en Ouganda, la région de Al Auja en Cisjordanie, la vallée de la Beka au Liban, le bassin du Naivasha au Kenya, le Téraï au Népal et la Bretagne en France. Tous ces sites connaissent aujourd'hui un bouleversement de leurs rapports au foncier et à la production agricole. Cinq d'entre eux connaissent aussi une mutation profonde des choix technologiques concernant le rapport à l'eau. Trois d'entre eux connaissent un phénomène d'investissements étrangers à grande échelle. L'un de ces cas se situe au cœur de flux migratoires importants. Six connaissent une tension entre agriculture de subsistance et agriculture commerciale ainsi qu’une compétition foncière entre d'une part les notables locaux revendiquant la loi nationale sur l'eau et la terre et d'autre part les populations utilisant des méthodes de tenure foncière traditionnelles. Partout l’agriculture est intensive, et parfois industrielle, elle modifie le rapport à l'eau, altère l’écosystème et les activités humaines qui lui sont liées. Partout, les consultants internationaux jouent un rôle essentiel dans les choix techniques concernant l'eau réalisés soient par les investisseurs étrangers, par les gouvernements nationaux ou les investisseurs locaux. Tous ces cas d'étude se situent au cœur d'une co-construction de la technoscience concernant l'eau et l'agriculture où l'on voit interagir des acteurs déployant des stratégies à un niveau d'échelle allant du très local jusqu'au global.
Ce projet réunit trois unités de recherche : ART-Dev à Montpellier, le Centre d’Etudes Himalayennes (CNRS) à Villejuif et GECKO à Nanterre pour réaliser une étude interdisciplinaire. La géographie, la science politique, l'agronomie, la sociologie des sciences, la géomatique sont combinées pour explorer le rapport à la terre et à l'eau dans la production agricole au sein des sept cas d’études. Ce projet est ambitieux par son innovation sur le plan théorique qui se veut en outre être nourri des différents cas étudiés. Il est original dans sa combinaison des thématiques de gestion du foncier et de l'eau, explorant les mécanismes de recomposition territoriale et politique concernant l’eau et la terre. Ceci permet d’étudier la co-construction de la société et de la nature à l’œuvre. C’est bien dans ces mécanismes de co-construction que l’on peut identifier les capacités d’adaptation des acteurs aux changements globaux.















Coordination du projet

Julie TROTTIER (Unité ART-Dev) – julie.trottier@cnrs.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

EA375 GECKO
CEH Centre d'Etudes Himalayennes
UMR 5281 Unité ART-Dev

Aide de l'ANR 579 230 euros
Début et durée du projet scientifique : décembre 2012 - 48 Mois

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