Blanc SVSE 2 - Blanc - SVSE 2 - biologie cellulaire et biologie du développement

Signalisation par l'acide rétinoïque, différenciation et physiopathologie du système nerveux – RESINES

Nos travaux ont contribué à montrer que l'acide rétinoïque (AR) joue un rôle crucial, en tant que molécule-signal contrôlant de nombreux phénomènes au cours du développement embryonnaire, de l'organogenèse, et de la différenciation cellulaire. Nous avons étudié ces phénomènes essentiellement dans un contexte in vivo, et dans un modèle proche de l'espèce humaine : en effet, nous avons analysé des (et créé de nouveaux) modèles murins porteurs de mutations géniques ciblées invalidant la synthèse ou le métabolisme de l'acide rétinoïque, ou la fonction de ses récepteurs, de manière globale ou dans des types cellulaires choisis.

Au cours de ce projet, nous avons caractérisé les événements cellulaires et moléculaires contrôlés par la signalisation rétinoïde à plusieurs étapes du développement du cerveau et de son organisation fonctionnelle. Nous avons utilisé à la fois des approches in vivo et ex vivo pour caractériser les conséquences du manque de signalisation par l'AR dans les cellules souches/progénitrices du cerveau embryonnaire, et avons mis en évidence des rôles critiques pour le développement du cortex cérébral, de la voie dopaminergique nigrostriée, et de certains neurones striataux. Nous avons également utilisé des approches globales (génomique, transcriptomique) pour caractériser le répertoire des gènes AR-dépendants, dans l'embryon et dans le striatum adulte. Un rôle préalablement inconnu a été identifié lors pour le développement du système vestibulaire de l'oreille interne, impliqué dans le contrôle de l'équilibre et la détection des mouvements du corps.

De nombreuses perspectives sont ouvertes, mais à ce stade le manque de financement dédié (demandes infructueuses à l'ANR ces deux dernières années) sont un élément bloquant.

Ce projet de recherche fondamentale a abouti à plusieurs publications originales, dans des revues internationales a grande visibilité. Plusieurs articles ont été publiés dans la revue Journal of Neuroscience, une revue de référence dans ce domaine, ainsi que dans des journaux à accès ouvert à la communauté scientifique et au grand public (Public Library of Science: PLoS One, PLoS Genetics, etc). Grâce à l'impulsion donnée par le projet, des membres de l'équipe ont pu développer des collaborations menant à des productions dans les meilleurs journaux (ex : Nature Neuroscience). De nouveaux articles sont en préparation et rapporteront les derniers résultats issus du projet. Des articles de synthèse (review articles) ont été rédigés sur invitation éditoriale (exemple: «Retinoic acid signalling during development«. Development 139: 541-553, 2012). Un ouvrage de référence regroupant les signatures d'auteurs mondialement connus a été publié sour la coordination du porteur de projet («The Retinoids. Biology, Biochemistry, and Disease«: première édition publiée en mai 2015, Wiley/Blackwell). Les résultats du projet ont été présentés lors de plusieurs conférences et symposiums internationaux. Pour la plupart d'entre eux, les conférenciers ont été invités par les organisateurs. Sur le plan éducatif, le projet a permis de former et de proposer des sujets de thèse (3 thèses de sciences soutenues grâce à ce projet + thèses en cours) et de master. Des stagiaires étrangers ont aussi pu profiter de l'environnement scientifique lors de stages de formation ou de fin d'études.

Résumé de soumission

L'acide rétinoïque, dérivé actif de la vitamine A, est une molécule diffusible jouant le rôle de ligand de récepteurs nucléaires (récepteurs de l'acide rétinoïque, RAR). La voie de signalisation rétinoïde a des rôles très pléiotropiques au cours du développement et de la physiologie des organismes vertébrés. Des études portant sur des systèmes cellulaires (cellules souches embryonnaires, cellules souches/précurseurs neuraux, etc) ainsi que sur l'embryon, ont montré des effets importants sur le contrôle de la prolifération et des capacités de différenciation cellulaire. L'acide rétinoïque et divers rétinoïdes synthétiques sont utilisés en tant que médicaments pour le traitement d'affections cutanées, de certaines leucémies, et font l'objet de tests thérapeutiques ou de prévention de certains cancers.

Les travaux de notre équipe ont permis de créér et d'analyser plusieurs modèles murins permettant d'étudier les conséquences in vivo de défauts de signalisation rétinoïde (en inactivant des enzymes spécifiques de la synthèse de l'acide rétinoïque, ou ses récepteurs), ou d'excès de cette signalisation (en ciblant des enzymes nécessaires à la dégradation de l'acide rétinoïque). Bien qu'extrêmement utiles, ces modèles ne permettent pas dans tous les cas d'obtenir un contrôle suffisamment précis des populations cellulaires ciblées. Le nouveau projet de recherche impliquera donc, outre l'étude de modèles déjà validés, l'emploi de nouvelles stratégies permettant d'étudier les événements cellulaires et moléculaires contrôlés par la voie rétinoïde à des étapes précises du développement cérébral et de l'organisation fonctionnelle de populations neuronales.

Nous utiliserons des approches in vivo et ex vivo afin de caractériser les conséquences d'un déficit en signalisation rétinoïde dans les cellules souches et précurseurs neuraux à des stades précoces ou plus tardifs du développement du cerveau antérieur (télencéphale). Nous étudierons en particulier le développement du striatum et l'ontogenèse du système dopaminergique nigro-strié, dont le dysfonctionnement est la cause de plusieurs maladies neuropsychiatriques. L'implication de la voie rétinoïde dans la pathogenèse d'une de ces maladies, la maladie de Huntington, sera étudiée grâce à des approches moléculaires et thérapeutique/préventive sur un modèle animal. Nous établirons de nouvelles lignées murines permettant d'invalider, de manière tissu-spécifique ou temporellement contrôlée, la production d'acide rétinoïque dans le tissu méningé, et ainsi analyserons le rôle de ce signal dans la différenciation, l'établissement des couches neuronales (lamination), et/ou les migrations cellulaires indispensables au bon développement du cortex cérébral. Nous exploiterons des données transcriptomiques afin de mieux caractériser le répertoire de gènes cibles de la voie rétinoïde in vivo, et emploierons de nouvelles stratégies pour identifier les gènes directement stimulés par par l'acide rétinoïque (et/ou réprimés par les RAR "forcés" d'agir en conformation répressive).

Parmi les aspects novateurs de ce projet, nous serons en mesure de faire le lien entre des événements moléculaires et cellulaires affectés lors du développement et de la différenciation neuronale, et leurs conséquences fonctionnelles et pathologiques dans l'organisme adulte (e.g. Krzyzosiak et al., Neuron, 66, 908, 2010). Ces études permettront de mieux comprendre le mode d'action de l'acide rétinoïque dans les populations de cellules souches/précurseurs neuraux, de cibler l'emploi de rétinoïdes (naturels ou synthétiques) dans les thérapies employant les cellules souches embryonnaires ou neurales, et de préciser la place de ces molécules (et de stratégies nutritionnelles) pour la prévention et/ou le traitement de maladies neurodégénératives.

Coordination du projet

Pascal DOLLE (CENTRE EUROPEEN DE RECHERCHE EN BIOLOGIE ET EN MEDECINE - CERBM) – dolle@igbmc.fr

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IGBMC CENTRE EUROPEEN DE RECHERCHE EN BIOLOGIE ET EN MEDECINE - CERBM

Aide de l'ANR 500 000 euros
Début et durée du projet scientifique : septembre 2011 - 48 Mois

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