SUDS - Les Suds Aujourd'hui II

Urbanisation Subalterne en Inde – SUBURBIN

Résumé de soumission

Le projet SUBURBIN (Subalterne Urbanisation en Inde) prend acte du processus de transition urbaine mais s’interroge sur les représentations et les mesures qui en sont faites. Il se positionne a contrario d’une vision de l’urbanisation, réduite à la métropolisation et à la compétition entre villes globales. SUBURBIN fait l’hypothèse qu’il existe une diversité des trajectoires d’urbanisation, qu’il se propose de comprendre et de qualifier, dans le cas de l’Inde, en s’intéressant aux petites agglomérations. Il s’agit de réintégrer dans l’analyse des dynamiques d’urbanisation ces marges du système urbain qu’elles aient un statut de collectivité locale urbaine ou non. Pour ce faire, le projet centre son analyse sur des établissements humains compris entre 10,000 et 50,000 habitants en adoptant une définition physique et uniforme de l’urbain dans la suite du programme e-Geopolis (ANR Méthodes et Corpus). Le choix de l’Inde se justifie pour plusieurs raisons. Un urbain sur dix dans le monde y réside alors même que la définition de l’urbain est restrictive et que la transition urbaine est inachevée. La dynamique d’urbanisation est diffuse : à la croissance réelle des mégapoles se superpose un double processus de ralentissement des migrations vers les grandes villes et de prolifération du nombre des petites villes. De plus, l’Inde, prise entre urbanisation « embryonnaire » et métropolisation puissante, et dont les situations entre Etats sont très contrastées, permet à elle seule, de se constituer en objet de recherche. Sa dimension continentale permet de tester l’hypothèse d’une diversité des trajectoires d’urbanisation à l’œuvre qui invite à revisiter l’énonciation des modèles de la Nouvelle Economie Géographique et permet de contribuer aux débats sur la pluralité des modèles de développement. Les questions principales de la recherche sont les suivantes : (i) quelles sont les caractéristiques de ces petites agglomérations ou « entre-deux », à la fois réceptacles et moteurs des mutations économiques de l’Inde ? (ii) Quelles y sont les dynamiques économiques ? (iii) Quels sont les enjeux fonciers et comment s’effectuent les transferts de propriété du sol alors que les activités agricoles déclinent ? Quelles sont les activités en essor : industries, services, développement résidentiels, zones économiques spéciales ? Où ces changements sont-ils spatialisés ? (iv) Quelle est la répartition des biens publics ? Quels en sont les déterminants entre rapports de pouvoir, rôle des politiques publiques, localisation de la ville et modes de gouvernance ? En répondant à ces questions, on tentera de situer le curseur entre le rural et l’urbain dans sa réalité fonctionnelle plutôt qu’en se calquant sur la définition administrative. L’objectif est d’analyser de quelles logiques ou combinaisons de logiques la prolifération des petites villes relève : de la dépendance au processus de métropolisation, d’une forme de croissance endogène et d’innovations spécifiques ou encore de la constitution d’espaces de relégation (urbanisation sans croissance économique). Pour répondre à ces questions, le projet se propose d’articuler des analyses quantitatives et qualitatives. La dimension quantitative permettra d’enrichir une base de données géo-localisées et très détaillées des agglomérations de plus de 10 000 habitants à partir de croisements avec les données statistiques existantes. La méthodologie est ancrée dans un dialogue entre géographes et économistes autour des questions de contribution à la croissance ; de positionnement et distribution dans la hiérarchie des agglomérations mais aussi des disparités des résultats et des typologies selon les régions. La dimension qualitative s’appuiera sur une observation fine, à l’aide de monographies de terrain, des situations concernant l’accès et la distribution du sol ; la fourniture et la répartition socio-spatiale des services de base ; et la structuration des activités économiques.

Coordination du projet

Eric DENIS (INSTITUT FRANCAIS DE PONDICHERY) – eric.denis@ifpindia.org

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

IFP INSTITUT FRANCAIS DE PONDICHERY
CSH CENTRE DE SCIENCES HUMAINES DE NEW DELHI

Aide de l'ANR 231 199 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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