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Caractérisation des formes d'organisations sociales et économiques associées à l'agriculture de "firme" – AGRIFIRME

Caractérisation des formes d’organisations sociales et économiques associées à l’agriculture de « firme »

Comprendre l’émergence de nouvelles formes d’entrepreneuriat en agriculture

Identifier et caractériser de nouvelles formes d’organisations sociales et économiques associées à l’agriculture de « firme »

Le projet « AGRIFIRME » est un projet de recherche coordonné par François Purseigle. Le projet a débuté en janvier 2010 et a duré 36 mois. Il a bénéficié d’une aide ANR de 139 990 euros pour un coût global de l’ordre de 203 091 euros. Il avait pour objectif d’identifier et de caractériser ce qu’il convient d’appeler les « agricultures de firme » et plus particulièrement les formes d’exercice, d’organisation et de gestion du métier d’agriculteur qui y sont associées. <br />Notre démarche visait à rendre compte de l’émergence d’une nouvelle forme d’agriculture impensée encore aujourd’hui par la « communauté » des ruralistes. <br />Le développement d’une agriculture hautement capitaliste installée sur les marchés des matières premières, de nouvelles formes de propriété du capital agricole, et l’arrivée de nouveaux acteurs témoignaient de l’apparition de formes d’organisations sociales et économiques de l’agriculture en rupture avec les formes familiales jadis consacrées par les grandes politiques de la seconde moitié du vingtième.<br />A l’échelle du globe et à côté d’une agriculture familiale « sociétaire et abstraite » aux logiques oscillant entre une approche strictement financière et patrimoniale apparaissent des agricultures de « firme » plus abouties portées par de nouveaux investisseurs qui souhaitent soit disposer d’une maîtrise totale de leur approvisionnement en matières premières agricoles et/ou de sécuriser de nouveaux placements financiers.<br />Notre ambition était de confronter une analyse sociologique des mondes agricoles dans la globalisation aux approches développées par les économistes, les géographes et les gestionnaires. La mobilisation interdisciplinaire autour de ce projet tenait au souhait de caractériser, dans des contextes différents, le groupe des agriculteurs de firme selon les réponses qu’il apporte de manière identique ou contradictoire aux nouveaux systèmes de contraintes et d’opportunités qui s’impose à lui. <br /><br />

Le plan d’action porté par la jeune équipe a cherché à répondre à deux défis majeurs, celui de la construction d’un cadre d’analyse interdisciplinaire et celui de l’analyse compréhensive d’une nouvelle forme d’agriculture en France et dans le monde. Un cadre général d’analyse commun aux différents terrains d’étude précisant les grands traits de caractère (modes d’action et d’engagement professionnel, processus de déplacement et de mobilité des agriculteurs et de leurs organisations), et les dynamiques de leur évolution a été définit. Ce cadre a été ensuite décliné par chaque équipe-zone en fonction des réalités locales pour aboutir à un ensemble d’indicateurs propres à la zone d’étude concernée. Les indicateurs mobilisés n’étaient pas des indicateurs de performances des systèmes productifs mais des indicateurs de caractérisation du groupe professionnel des agriculteurs et de leurs organisations. Trois entrées ont été privilégiées pour cette caractérisation : par les formes organisationnelles et leur fonctionnement, par les stratégies spatiales des acteurs de la firme, et par les dimensions politiques et géopolitiques

Nous avons pu montrer que les agricultures de firme sont caractérisées par les traits suivants : des modalités de gouvernance et de gestion opérationnelle atypiques qui reposent sur une multiplicité des sphères de prise de décision ayant chacune leurs finalités propres, ce qui conduit à un découpage de l’entreprise de production agricole en unités fonctionnant en « mode projet » ; un niveau élevé d’investissement financier et technologique, lié à une mobilisation conséquente de ressources matérielles et immatérielles d’origine non agricole ; une dynamique d’innovation institutionnelle et organisationnelle, qui va avec l’invention de modalités nouvelles de prise de décision et de management ; un recours aux salariat et/ou à la délégation d’activités, qui crée des rapports sociaux relativement originaux ; une optimisation du portefeuille d’actions et une maximisation du profit, une stratégie de croissance reposant sur la recherche et le développement d’une expertise (fiscale, agronomique, juridique) qui tend à s’abstraire des réseaux organisationnels formels (organisations professionnelles agricoles - OPA) ; la nature plutôt « nomade » de l’activité et le degré souvent faible de la relation au territoire, ce qui, dans certains cas, peut aller jusqu’à ce que nous avons nommé, dans d’autres publications, une « approche a-territoriale de l’activité agricole ». (Nguyen, Purseigle, 2012, p.104 ; Hervieu, Purseigle, 2013, p.247 ; Purseigle, Chouquer, 2013, p.9).

Les élargissements possibles au projet AGRIFIRME doivent avoir pour ambition de penser la manière avec laquelle les agricultures dites de firme deviennent des acteurs de la « transition écologique » de l’agriculture notamment dans le cadre de politiques agricoles et rurales « écologisées ». Il s’agirait pour nous de nous interroger sur :
- la place de ces nouvelles organisations dans le développement d’approches territoriales : organisation des productions, gestion des flux de matières organiques et des polluants, économies circulaires… à l’instar des systèmes éco-industriels ou « biocénoses industrielles » que l’on peut voir émerger dans le secteur de l’industrie ;
- leur rôle dans l’éco-conception de produits intégrant les filières agroalimentaires ;
- leur implication dans les nouveaux marchés d’aménités ;
- le type de réseaux d’innovation dans lesquels s’insèrent ces agricultures de firmes ;
- la nature des échanges avec les autres formes d’organisation de la production dans la prise en charge de la question environnementale (nouveaux processus de co-existence entre des agricultures aux logiques différentes).

Les résultats de ce projet ont débouché sur la parution en 2012 et 2013 de :

• deux numéros spéciaux de la revue la Etudes rurales (EHESS) :
o 2012[1], « Les agricultures de firme, 1. Organisations et financiarisation », Études rurales, n° 190, janvier 2013, 208 p. ;
o 2013[2], « Les agricultures de firme, 2. Délocalisation et évictions », Études rurales, n° 191, juin 2013, 248 p.

• un traité de sociologie des mondes agricoles :
o HERVIEU B., PURSEIGLE F. (2013), Sociologie des mondes agricoles, Armand Colin.

Il a donné lieu à deux séminaires intermédiaires :

o Les agricultures de firme et l’Asie organisé le 5 Février 2010 au Centre de recherches politiques de Sciences Po Paris
o Agricultures d’entreprise dans les Amériques : formes, impacts et enjeux organisé les 10 et 11 février 2011 à l’Université de Toulouse.

Un séminaire international de restitution a été organisé les 10, 11 et 12 décembre 2014 à l’INP-ENSA de Toulouse. Les actes de ce séminaire feront prochainement l’objet d’une publication collective.

Caractérisation des formes d’organisations sociales et économiques
associées à l’agriculture de « firme »


Le projet « AGRIFIRME » a pour objectif d’identifier et de caractériser ce qu’il convient d’appeler les « agricultures de firme » et plus particulièrement les formes d’exercice, d’organisation et de gestion du métier d’agriculteur qui y sont associées.
Notre démarche vise à rendre compte de l’émergence d’une nouvelle forme d’agriculture impensée encore aujourd’hui par la « communauté » des ruralistes.
Le développement d’une agriculture hautement capitaliste installée sur les marchés des matières premières, de nouvelles formes de propriété du capital agricole, et l’arrivée de nouveaux acteurs témoignent de l’apparition de formes d’organisations sociales et économiques de l’agriculture en rupture avec les formes familiales jadis consacrées par les grandes politiques de la seconde moitié du vingtième siècle.
A l’échelle du globe et à côté d’une agriculture familiale « sociétaire et abstraite » aux logiques oscillant entre une approche strictement financière et patrimoniale apparaissent des agricultures de « firme » plus abouties portées par de nouveaux investisseurs (industries agro-alimentaires, fonds privés, Etats) qui souhaitent soit disposer d’une maîtrise totale de leur approvisionnement en matières premières agricoles et/ou de sécuriser de nouveaux placements financiers.
Notre ambition est de confronter une analyse sociologique des mondes agricoles dans la globalisation aux approches développées par les économistes, les géographes et les gestionnaires. La mobilisation interdisciplinaire autour de ce projet tient au souhait de caractériser, dans des contextes différents, le groupe des agriculteurs de firme selon les réponses qu’il apporte de manière identique ou contradictoire aux nouveaux systèmes de contraintes et d’opportunités qui s’impose à lui : globalisation et l’ouverture des marchés agricoles, situations d’incertitudes et de controverses autour de la gestion des écosystèmes, nouvelle donne énergétique.
Si ce projet participe de la structuration, dans le grand Sud-Ouest français, d’une équipe de jeunes chercheurs travaillant sur les mondes agricoles, il n’en demeure pas moins que son ambition est plus large. En associant, par delà la région, des organisations professionnelles agricoles et des entreprises de l’agroalimentaire (Groupe Euralis-Pau ; Groupe Champagne-Céréales-Reims, Groupe Terreos-Lille, La Confédération Générale des planteurs de Betteraves-Paris), il s’agit ici de construire une plate-forme fondée sur l’articulation entre des catégories d’analyses et d’actions. La programme scientifique porté par la jeune équipe cherchera à répondre à deux défis majeurs, celui de la construction d’un cadre d’analyse interdisciplinaire et celui de l’analyse compréhensive d’une nouvelle forme d’agriculture en France et dans le monde.








Coordination du projet

François PURSEIGLE (INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

DYNRUR INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE TOULOUSE

Aide de l'ANR 139 990 euros
Début et durée du projet scientifique : - 36 Mois

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