VD - Villes Durables

Evaluation des trames vertes urbaines et élaboration de référentiels : une infrastructure entre esthétique et écologie pour une nouvelle urbanité – TrameVerte

Des trames vertes dans la ville ?

Evaluation des trames vertes urbaines et élaboration de référentiels : une infrastructure entre esthétique et écologie pour une nouvelle urbanité

Une évaluation des trames vertes urbaines et l’élaboration d’un référentiel de mise en œuvre

La place de la nature dans la ville change radicalement depuis quelques années, aussi bien pour le citadin qui attend une qualité de cadre de vie que pour l’aménageur qui doit prendre en compte des orientations nouvelles (ex. Grenelle de l’Environnement). Une des infrastructures préconisée est l’aménagement de trames vertes, ce qui en ville correspondrait aux parcs et aux liaisons vertes historiques. Aujourd’hui, l’objectif de ces « infrastructures vertes » ne serait plus seulement hygiéniste et esthétique, mais également écologique. Aucune stratégie de mise en œuvre n’avait été véritablement définie. Notre travail a consisté à évaluer les différentes facettes de cette question depuis le rôle et le fonctionnement d’une nature dans la ville jusqu’au rôle de cette nature dans l’habiter et l’urbanité. Les résultats disciplinaires obtenus (écologie, sociologie-anthropologie, géographie-urbanisme, économie, environnement) ont été croisés afin de faire émerger les atouts et les contradictions d’un développement de trames vertes en ville et ont servi de base à l’élaboration d’un référentiel sur les phases stratégiques de leur mise en œuvre.

La recherche a été organisée par thèmes et sur différents sites français. Sur tous les sites, les travaux sont interdisciplinaires et prennent en compte les modes locaux de gouvernance. Des tâches de compilation et de structuration des stratégies de mise en œuvre permettent d’aboutir à une valorisation scientifique et technique.

Nous avons obtenu de nombreux résultats en écologie qui se corroborent de site en site. Ainsi les richesses et abondances des espèces diminuent avec le taux d’urbanisation. Les espèces deviennent essentiellement des généralistes en centre-ville. On observe, cependant, parfois en suburbain, avec la présence des jardins et de parcs à gestion écologique, une biodiversité plus forte liée à la présence encore d’espèces spécialistes et forestières typiques des espaces plus naturels et les espèces généralistes du milieu urbain. Il y a cependant homogénéisation des communautés animales et végétales (les mêmes espèces dans toutes les villes). Nous démontrons l’efficacité des corridors écologiques aussi en matrice urbaine tant pour des micros mammifères, des arthropodes que pour des plantes. Les pieds d’arbres jouent également ce rôle pour certains végétaux. Les services écosystémiques relevant des interactions atmosphère/végétation ont été étudiés pour spécifier les espèces végétales intéressantes en ville. Une modélisation, en cours, du rôle des canopées en ville sur le climat et sur la pollution atmosphérique s’appuie sur les typologies des arbres de plantation. Pour les chercheurs en sciences sociales et humaines, on observe un profond décalage entre la connaissance de la biodiversité (pratiquement inexistante) et sa perception qui participe très largement de l’attrait ressenti pour les espaces verts. On observe également une difficulté à prendre en considération les continuités écologiques comme telles. L’attrait des trames aujourd’hui se situe essentiellement sur le plan des pratiques : passage, pique-nique, observation, contemplation, etc.

suite... Nos travaux mettent en évidence des pratiques de mobilité qui instaurent la continuité et une appropriation du territoire, et permettent de se figurer « corporellement » la pertinence de l’idée de continuité. Du point de vue de l’aménagement, les trames vertes correspondent à une nouvelle phase du « verdissement » urbain. Enfin l’hétérogénéité des mises en place montre le rôle non seulement des contextes géographiques et de la culture locale mais aussi du système d‘acteurs mobilisé et de la personnalité du responsable en charge du projet.

Plus de 200 publications et communications scientifqiues et de transfert. Réalisation d'un ouvrage commun : Clergeau P., Blanc N. (coordinateurs) 2013 « Trames vertes urbaines ; De la recherche scientifique au projet urbain ». Editions du Moniteur, 339p. Paris.

Le développement durable appelle à un renforcement fort de la compréhension des enjeux environnementaux propres aux systèmes urbains notamment dans l'objectif attendu d'une qualité de cadre de vie. Les enjeux sont à la fois une réduction des nuisances crées par l'homme et l'augmentation d'une nature dont on peut attendre plusieurs services écosystémiques. Le développement rapide de la notion de « trame verte » repris par les collectivités en est une des meilleures illustrations mais nécessite des recherches en conséquence. Nous nous proposons (1) d'évaluer l'intérêt des trames vertes (pris ici dans le sens de continuité paysagère et végétale) dans leur capacité à rendre des services écosystémiques et, donc, à participer à de nouvelles formes urbaines plus « durables ». Ces nouvelles formes urbaines (différentes des classiques espaces verts isolés) dépendent de la mise en place d'une gestion collective de la nature, du développement des liens sociaux liés à sa proximité, de la réponse aux aspirations en matière « d'habiter » des citadins (cadre de vie, mobilité des vélos et piétons), de la nécessité d'une réduction et une maîtrise des nuisances et impacts liés à la ville (notamment limitation des destructions de biodiversité et lutte contre les pollutions atmosphériques, que nous étudierons ici) et (2) d'élaborer des référentiels (en termes de chiffres, mais également de recommandations) utilisables par les opérateurs et les collectivités en privilégiant les exploitations et accès aux bases de données et aux connaissances acquises sur les caractères les plus efficients de la structure de trame verte (largeur, type de continuité, effet de la matrice, type d'usage à éviter… .), les contextes les plus opérationnels (cadre sociologique et politique, recherche de liaisons ville-campagne…) et les types de plantations à favoriser (type d'arbres, d'arbustes, gestion et entretien…). Pour répondre à ces objectifs nous avons choisi de : 1- Cibler sur certains services écosystémiques comme les services culturels (bien-être habitant et amélioration du cadre de vie, réduction des inégalités sociales) et de régulation (fonctionnement de la biodiversité urbaine, rôle sur les pollutions atmosphériques et la climatologie locale). 2- Travailler aux différentes échelles spatiales qui permettent de compléter la gamme des mécanismes en jeu et d'être pertinent tant dans les fonctionnements écologiques et sociologiques que dans les productions de référentiels. Nous avons retenu a priori le « local » (le pied d'arbre, le jardin…), le « paysage » tel que l'appréhende l'écologue du paysage (le quartier, le secteur) et le « global » (la ville, l'agglomération). Nous avons décidé de mener des recherches à la fois au sein d'une mégapole, Paris, et de métropoles régionales françaises. 3- Développer un travail pluridisciplinaire sur des unités de lieu ou d'objet qui permettent ce croisement disciplinaire. 10 laboratoires sont impliqués : 5 en sciences humaines et sociales (géographie humaine et physique, sociologie, ethnologie, urbanisme) et 5 en sciences de la vie (écologie des communautés, biologie des populations, écologie du paysage) mais participent aussi des plateformes techniques et d'ingénierie (dont 1 comme partenaire) et des collectivités (8 concernées dont 3 directement impliquées dans la démarche d'analyse). Nous avons complété les collaborations par des partenariats scientifiques supplémentaires (notamment prestation d'économistes et de politologues). 4- Découper le projet en quatre grandes phases de travail. L'idée est d'abord de coupler une production de connaissances et une validation de l'intérêt des trames vertes urbaines (Phase A « Etat de l'art et synthèse des connaissances sur les trames vertes urbaines » et Phase B « Evaluation et validation de certains services écosystémiques des trames vertes urbaines ») puis d'analyser les mises en oeuvre de l'usage des connaissances dans les stratégies de politiques publiques qui peuvent amener à décider de la réalisation (ou du maintien) de certains corridors verts dans un projet d'urbanisme (Phase C « Evaluation des besoins et contraintes des collectivités territoriales pour une intégration des trames vertes dans les projets d'urbanisme ») et enfin de produire des référentiels ajustables aux différents contextes (Phase D « Elaboration de référentiels d'intérêt et de mise en œuvre de trames vertes urbaines »)

Coordination du projet

Philippe CLERGEAU (CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR EST)

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR EST
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR EST
CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - DELEGATION REGIONALE ILE-DE-FRANCE SECTEUR EST
INSTITUT NATIONAL D'HORTICULTURE

Aide de l'ANR 988 395 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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