VD - Villes Durables

Chantiers furtifs urbains – FURET

La démarche FURET : améliorer la furtivité et l’acceptabilité des chantiers en milieu urbain

La demande sociétale de « minimisation de la gêne des chantiers » est importante. Or ces chantiers participent à l’évolution vers une ville durable en perpétuel renouvellement. Le projet « Chantiers furtifs urbains » aborde le milieu urbain dans toute la complexité notamment liée à la multitude des chantiers qui sont chaque jour en co-activité sur un territoire. Celui-ci est support d’une diversité de fonctions, d’usages et de services qui doivent coexister.

Aborder la furtivité à différentes échelles

Les travaux de recherche du projet FURET ont permis de produire une panoplie de résultats et produits, qui sont livrés à des stades d’achèvements variés. La contribution centrale du projet consiste en un prototype d’outil d’aide à la décision, associé à une démarche opérationnelle, des éléments de méthode, ainsi qu’un benchmarking international, le tout étant structuré en 3 niveaux conceptuels : <br />- La « furtivité territoriale », qui s’adresse avant tout aux gestionnaires de l’espace public et aux maîtres d’ouvrage, outillera la panification, dans l’espace et dans le temps, d’un flux de chantiers répartis sur l’ensemble du territoire urbain : peut-on s’organiser pour qu’une somme de chantiers soit moins nuisible que le cumul des nuisances induites par chantiers pris séparément ?<br />- La « furtivité de chantier », qui s’adresse aux maîtres d’ouvrage et maître d’œuvre, outillera leur capacité à optimiser l’organisation et la planification d’une opération de chantier dans un lieu et un temps donné, en l’intégrant le mieux possible à son environnement urbain.<br />- La « furtivité ciblée » quant à elle, propose des actions spécifiques qui peuvent être entreprises en direction de certaines populations (écoles, personnes âgées, commerçants …) ou certains dispositifs particuliers qui viennent créer des points d’interface entre la vie du chantier et la ville (visites de chantiers, petits déjeuner offert aux riverains avec les équipes du chantier, petits aménagements et commodités temporaires, etc.)

Le projet de recherche FURET consiste en une prise en compte systémique du territoire de la ville en chantier, en la considérant comme un système complexe d'interactions, liants les chantiers et le contexte formé par les usages et fonctionnement urbains, organisé par différents acteurs, aussi bien politiques que techniques. La recherche se focalise ainsi sur la modélisation et les outils d’aide à la décision pour des options de furtivité de chantiers diversifiées, sur la connaissance du sous-sol facteur majeur des travaux urbains, sur l’organisation industrielle des chantiers et sur la question majeure de l’acceptabilité des chantiers. Ces tâches sont enrichies d’un regard structuré sur les pratiques françaises et européennes. Enfin, l’intégration des meilleurs concepts, outils et pratiques est opérée sur des territoires urbains de gestionnaires et exploitants leaders en infrastructures de déplacement et en rapport au public, à des fins de validation pour développer une nouvelle ingénierie pour des chantiers furtifs urbains.

Les résultats du projet FURET fournissent des contributions solides mais toutefois « modestes » aux acteurs de terrain qui mettent en œuvre tous les jours de nouveaux chantiers en ville. N’impliquant pas un bouleversement des procédures de travail de ces acteurs, ils peuvent être considérés, dans un sens très large, comme des « aides à la décision », sous deux formes principales. D’une part une aide à la décision « méthodologique», qui s’adresse directement aux facultés de compréhension, d’organisation et de stratégie des acteurs impliqués, composée d’un « guide méthodologique » papier et d’une plateforme d’échange de connaissances sur la furtivité des chantiers sous la forme d’un site Internet. Ces deux supports recueillent chacun l’ensemble des contributions, outils et méthodes élaborés pour réduire la gêne et améliorer la furtivité des chantiers en ville.

D’autre part une aide à la décision l’outil « logicielle » constituée de deux prototypes de logiciel d’aide à la décision, sous la forme d’un SDIST (Système Décisionnel d’Information Spatio-Temporel), dont les éléments et caractéristiques principaux sont les suivants :

- un outil de coordination des travaux, basé sur un serveur de données géographiques adossé à un entrepôt de données spatio-temporel. Cet outil, via une interface web, la visualisation et filtrage spatial et temporel des chantiers, permet l'évaluation de la prise en charge des perturbations du trafic, qui entraînent quasi-systématiquement des gênes aux usagers lors de la réalisation de chantiers urbains ;
- un deuxième outil, basé sur l'utilisation dans l’entrepôt de données de la base connaissances expertes issues des travaux des experts du projet FURET, vient en complément du logiciel de coordination précité, et permet de traiter nuisances et gênes à l'échelle du chantier individuel (furtivité de chantier).

Ces outils permettront aux décideurs de choisir entre différentes options de furtivité, de faire des simulations selon des scénarios d’exécution du projet de chantier et d’évaluer leurs impacts et risques liés, aussi bien à l'échelle du territoire d'une collectivité que de la zone d'impact d'un chantier.
Le SDIST développé en tâche 1 a permis d’atteindre une partie des objectifs fixés, notamment en ce qui concerne une meilleure visualisation des conflits et des impacts en termes de nuisances des chantiers sur un territoire donné, en phase de validation des travaux. Néanmoins, le prototype ainsi élaboré ne constitue qu’une première version d’un outil amené à évoluer et à être amendé. En outre, à terme, l’objectif est que le SDIST soit alimenté en connaissances (connaissances d’experts : règles exprimées très souvent subjectivement de manière qualitative) et d’autre part en données (souvent numériques, issues de sources diverses : provenant de saisies, d’autres bases de données ou de capteurs). Parallèlement, un logiciel d’aide à la décision en phase « furtivité de chantier », qui s’inspire du logiciel SEVE, a été développé en tâche 3. Aujourd’hui, les acteurs du projet réfléchissent à une intégration des deux outils qui ont été élaborés séparément.

Le projet de recherche FURET a donné lieu à de nombreuses publications scientifiques dans des revues nationales et internationales, ainsi que dans des revues à caractère professionnel. Deux manifestations ont également été organisées pour présenter les résultats intermédiaires du projet.

La demande sociétale de « minimiser la gêne » des chantiers tout en assurant les mutations et une gestion durable du patrimoine au sol, en sur-sol et en sous-sol est aigue en milieu urbain et participe pleinement aux objectifs de développement durable. Le projet « Chantiers furtifs urbains » aborde la ville dans sa complexité de multitude de chantiers en co-activité sur un territoire, de diversité de fonctions et d'usages, de natures de gênes et nuisances concernant tous les services urbains. Le projet vise d'une part à produire des modèles et des outils d'aide à la décision multi-critères pour anticiper sur des options d'organisations et de techniques de chantiers capables d'atténuer significativement l'impact des chantiers sur la qualité de vie des citadins. Très marquée par l'approche systémique de par les interactions et l'intégration des tâches au cœur du projet, ainsi que par de nouvelles synergies entre les sciences de l'ingénieur et les sciences sociales et humaines, les délivrables fournissent un panel validé de leviers conceptuels et fonctionnels agissant sur la furtivité : outil d'aide à la décision multi-critères, maîtrise du sous-sol, organisation industrielle des chantiers, facteurs d'acceptabilité des chantiers avec une mise en perspective sur l'Europe et au-delà. L'intégration de l'ensemble du dispositif sur des territoires urbains en revitalisation permanente validera la pertinence des produits du projet et la capacité pour les maîtres d'ouvrage de mieux maîtriser le degré de furtivité des chantiers pour des villes plus durables.

Coordination du projet

Jean-Pierre CHRISTORY (CENTRE D' ETUDES TECHNIQUES DE L EQUIPEMENT IDF (CETE IDF))

L'auteur de ce résumé est le coordinateur du projet, qui est responsable du contenu de ce résumé. L'ANR décline par conséquent toute responsabilité quant à son contenu.

Partenaire

CENTRE D' ETUDES TECHNIQUES DE L EQUIPEMENT IDF (CETE IDF)
DEPARTEMENT PARIS
LILLE METROPOLE COMMUNAUTE URBAINE

Aide de l'ANR 823 450 euros
Début et durée du projet scientifique : - 48 Mois

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