Modéliser les interactions entre développement et architecture de la plante et épidémies de maladies fongiques aériennes, pour une gestion durable des cultures. – ARCHIDEMIO

L'augmentation de la productivité agricole des plantes durant les cinq dernières décennies a reposé sur l'amélioration du potentiel de rendement des variétés cultivées et sur l'utilisation massive de produits phytosanitaires. Mais, les pratiques actuelles de protection des cultures soulèvent des problèmes complexes largement détaillés lors de l'expertise scientifique collective 'Pesticides, agriculture et environnement' (automne 2005) et lors du 'Grenelle de l'Environnement' (automne 2007). La mise au point et la diffusion de méthodes alternatives aux pesticides passe donc par l'amélioration des méthodes existantes (outils d'aide à la décision, rotations plus longues, cultivars rustiques) par l'incitation à les utiliser, mais également par la production de nouveaux savoirs susceptibles d'être mobilisés dans des systèmes intégrés et innovants de protection et de production végétale. C'est dans ce dernier cadre qu'est proposé le projet 'ARCHIDEMIO', qui associe approche générique de modélisation et expérimentations ciblées. Ce projet place la plante comme un levier essentiel de protection des cultures. Il vise à acquérir, structurer et exploiter des connaissances nouvelles sur les interactions 'plantes'/'maladies' au sein d'un couvert végétal en vue 1) d'analyser comment les caractéristiques architecturales modifient l'expression et l'évolution des épidémies, 2) de définir des caractéristiques architecturales (des plantes et/ou du couvert) susceptibles de réduire le développement épidémique et 3) de modéliser les dynamiques « développement couverts/développement épidémiques ». Il renforce et pérennise la dynamique amorcée dans le réseau pluridisciplinaire INRA EpiArch autour des interactions au sein du couvert. Les modèles d'étude choisis pour 'ARCHIDEMIO' concernent des plantes de grandes cultures et la vigne, et des maladies limitantes : l'ascochytose du pois (causée par Mycosphaerella pinodes), le mildiou de la pomme de terre (Phytophthora infestans), l'oïdium de la vigne (Uncinula necator), l'anthracnose de l'igname (Colletotrichum gloeosporioides). Les espèces étudiées présentent toutes la caractéristique d'être à croissance indéterminée (présence simultanée des organes végétatifs et reproducteurs, croissance indéfinie), mais possèdent soit des 9 structures érigées (pois protéagineux, pomme de terre), soit des structures de type 'liane' (igname, vigne). Dans tous les cas, la croissance indéterminée conduit à une masse végétative importante qu'il est possible de maîtriser par le biais de conduites culturales spécifiques telles que la densité de semis pour le premier groupe, ou des interventions en cours de culture pour les secondes (tuteurage, taille, palissage). Dans le cas des trois espèces herbacées, cette maîtrise peut également être apportée par les caractéristiques génotypiques. Les agents pathogènes choisis quant à eux reflètent les différents types de dispersions aériennes existantes : anémophile, par éclaboussure et par ruissellement. Les espèces étudiées présentent toutes la caractéristique d'être à croissance indéterminée (présence simultanée des organes végétatifs et reproducteurs, croissance indéfinie), mais possèdent soit des structures érigées (pois protéagineux, pomme de terre), soit des structures de type 'liane' (igname, vigne). Dans tous les cas, la croissance indéterminée conduit à une masse végétative importante qu'il est possible de maîtriser par le biais de conduites culturales spécifiques telles que la densité de semis pour le premier groupe, ou des interventions en cours de culture pour les secondes (tuteurage, taille, palissage). Dans le cas des trois espèces herbacées, cette maîtrise peut également être apportée par les caractéristiques génotypiques. Les agents pathogènes choisis quant à eux reflètent les différents types de dispersions aériennes existantes : anémophile, par éclaboussure et par ruissellement. Le projet 'ARCHIDEMIO' implique sept partenaires. Outre les spécialistes liés aux différents pathosystèmes (pathologie, agronomie, génétique), les partenaires spécialistes de mathématique appliquée (INRA et enseignement supérieur), y ont un rôle essentiel. Par ailleurs, le projet s'adosse aux professions agricoles (dont certaines interviennent dans le projet en tant que prestataires de service) avec lesquelles les équipes sont déjà en étroite collaborations : l'UNIP et la FNAMS (pois), l'IFV (vigne), la FNPPPT et l'ACVNPT (pomme de terre) et l'UPROFIG (igname). Pour conclure, ce projet met en avant une thématique scientifique en émergence. Il se positionne avec un objectif de cohérence scientifique et méthodologique, de décloisonnement disciplinaire et d'acquisition de nouveaux savoirs contribuant à la mise en place d'un système de production plus écologique.